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La Baja 1000 : Le nouvel objectif de Simon Losier !

La Baja 1000 : Le nouvel objectif de Simon Losier !

Jeudi 9 juin 2022 par Philippe Brasseur
Crédit photo: Brenthel Industries

Crédit photo: Brenthel Industries

Après avoir disputé un premier Rallye X en 2002 (Eagle Talon TSi) et été un excellent pilote de Championnat canadien des Rallyes de 2003 à 2016, en plus de gagner trois fois en Championnat du Québec et de s’imposer au Rallycross de Trois-Rivières, Simon Losier a priorisé l’entreprise familiale, devenant ces dernières années co-propriétaire de trois concessionnaires Mitsubishi sur la rive-nord de Montréal.

Cela ne l’a pas empêché de rester attentif à l’univers du sport automobile et d’envisager un nouveau projet : la Baja 1000. En mai dernier, Simon s’est ainsi rendu dans les ateliers de Brenthel Industries (photo ci-dessous), à Perris en Californie, qui bâtit et engage des Trophy Truck 6100 dans la Baja 1000, une compétition de Rallye-Raid disputée dans la péninsule de Basse-Californie, au nord-ouest du Mexique, depuis 1967.

Lors de la première journée passée en Californie, Simon (à l’extrême-gauche sur la photo ci-dessus) a pris le temps de comprendre cette mécanique et la conception de base du véhicule, en plus d’apporter les ajustements de position de conduite et discuté de ses buts pour la Baja 1000. « C'est un superbe atelier de plus de 50 000 pieds carrés. Cette année, Brenthel Industries va fabriquer 18 camions de course, majoritairement pour des clients qui s’engage selon le principe clé en main, "Arrive and Drive" » nous confie Simon Losier.

Lors de la deuxième journée passée avec l’équipe, direction Johnson Valley, dans le désert, à environ une heure au nord Palm Springs. « Ils possèdent là-bas un emplacement privé et il est possible d’y tracer une boucle d’essais de plus de 30 km. Cette boucle est idéale car elle permet de pratiquer sur plusieurs styles de terrain, du lac séché aux dunes de sable, en passant par des terrains très rocailleux ainsi que des montées très abrutes dans les montagnes » explique Simon.

Ce parcours est utilisé dans la célèbre course "King of Hammers" et le pilote québécois a parcouru un peu plus de 120 km d'essai durant cette journée. « Nous avons essayé les différents terrains, toujours accompagné d'instructeurs très qualifiés. Jonathan Brenthel (un des propriétaires), Ryan Millen (le fils du champion américain Rhys Millen) et Ricky Johnson sont parmi eux. C'était intéressant de pouvoir comparer les styles entre Ryan, qui a un gros bagage de rallye, et Ricky qui est un pilote spécialiste du désert » souligne Simon.

« Après une journée, je trouvais l'aventure difficile, j'avais beaucoup de mal à "lire le terrain" » reconnaît Simon. Cette première journée d’essai dans le désert a de plus été marquée par une tempête de sable, qui limitait la visibilité et amenait les dunes de sable à changer de place à chaque passage. « C'était très physique à conduire » précise Simon, qui allait vivre une meilleur journée le lendemain, parcourant cette fois près de 200 km. « La confiance et la vitesse étaient au rendez-vous ! On avait fait des petits ajustements sur la position de conduite et cela a porté fruit » ajoute-t-il.

Aux commandes de ce Trophy Truck 6100 2 roues motrices propulsion et moteur LS3 d’environ 525 chevaux (transmission d’origine), Simon Losier a cette fois pris beaucoup de plaisir au volant : « Je n'ai jamais sauté aussi haut avec un véhicule à moteur, que ce soit en auto, VTT ou moto ! La lecture du terrain était encore difficile mais la vitesse était là. Ce n’est pas compliqué, quand tu trouves que le camion n'est pas stable, c'est que tu ne vas pas assez vite, donc il faut accélérer et là tu commences à flotter sur les bosses, le camion s'assoit un peu sur les roues arrière » analyse Losier.

Le Trophy Truck 6100 est un véhicule très solide, conçu pour des épreuves comme la Baja 1000. « À son volant, tu ne peux pas vraiment rien briser, sauf si tu sors de route ! Il faut juste éviter les crevaisons et ne pas endommager l’arbre de transmission en passant dans les roches. Pour le reste c'est un vrai tank ! Dans ce même camion, on peut utiliser des moteurs de 1100 chevaux sans problème, le châssis est très robuste » explique Simon.

Fort de cette expérience concluante en essais, Simon Losier souhaite maintenant prendre part à la Baja 1000, idéalement avec un équipage 100% québécois ou canadien. Mais il a évidemment conscience qu’il lui faudra d’autres séances d’essais avant d’exploiter le véhicule à son plein potentiel : « il nous faudrait aller pratiquer encore et disputer une ou deux petites courses pour comprendre parfaitement le fonctionnement. Cependant, la Baja 1000, est une épreuve qu'on doit faire idéalement à 3 ou 4 pilotes, pour se relayer afin de parcourir les 1600 km du parcours sur une période entre 20 et 30 heures de course. Si on veut être performant, il est possible d'aller faire des reconnaissances qui durent pendant deux semaines. Il est cependant possible de rouler avec des cahiers de notes comme en rallye traditionnel ou utiliser un système plus simple, mais il est clair que les notes de rallye peuvent présenter un avantage important qui comblerait notre manque d'expérience de cette compétition ». Toutefois, seul l’ancien pilote allemand de WRC et de Rallye-Raid Armin Schwarz est un des rares pilotes à avoir eu du succès en utilisant ce système.

Présentement, Simon Losier est à la recherche de 2 autres pilotes pour compléter son équipage. Des pilotes capables d’apporter une part du budget que réclame cette épreuve. « Le coût est raisonnable, spécialement si on fait l'acquisition du camion tout en utilisant les services de Brenthel pour nous amener aux courses. Nous ne cherchons pas des pilotes avec une expérience de course dans le désert mais des pilotes qui aiment le défi, veulent élaborer une bonne gestion de course afin de se rendre à la ligne d'arrivée… et vivre cette aventure avec nous » conclue Simon Losier.

La prochaine édition du Baja 1000 aura lieu du 15 au 20 novembre. Pour Simon Losier, compte-tenu des courts délais dans la préparation cette année, l’objectif de l’édition 2023 serait sans doute plus réaliste. Mais l’ancien triple lauréat du Rallye de La Tuque (2015-16-19) vise surtout de constituer une équipe solide et bien entraînée avant de se lancer dans cette aventure !

Crédit photo: Simon Losier