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Historique de l’Autodrome St-Félicien, complexe de sports motorisés du Saguenay-Lac-Saint-Jean

Historique de l’Autodrome St-Félicien, complexe de sports motorisés du Saguenay-Lac-Saint-Jean

Vendredi 20 mai 2022 par René Fagnan
Crédit photo: StockCarQuébec.com

Crédit photo: StockCarQuébec.com

Depuis sa création en 1975, le complexe de sports motorisés de St-Félicien, officiellement connu sous le nom d’Autodrome St-Félicien, a présenté des épreuves d’une multitude de séries et de catégories, allant des stock-cars aux motos, et des dragsters aux monoplaces de Formule Atlantique.

L’histoire de l’Autodrome St-Félicien commence en 1970 quand Marcel Boulanger, amateur de “Muscle Cars” s’achète une Ford Mustang Boss 302 avec laquelle il accumule les victoires dans des épreuves de drag de rue avant de se tourner vers le stock-car. Ingénieux, il décide de modifier la répartition des masses d’une Camaro qui vient d’acquérir. Avec son moteur de 400 pouces/cubes, la MP-400 est pratiquement imbattable en classe Super-Stock.

Boulanger a un très bon ami, Christian Ouellet, lui aussi grand amateur de sport automobile. Les deux compères organisent des courses de drag de rue, mais ils désirent faire beaucoup plus. Profitant de la présence du jardin zoologique de St-Félicien, ils en arrivent à la conclusion qu’une piste ovale et une piste d’accélération devraient naître dans la région.

Marcel Boulanger est membre du club Casper. Lui et Ouellet présentent leur projet au club et les travaux d’organisation et de recherche d’un terrain adéquat commencent. Boulanger trouve et achète un vaste terrain situé à environ cinq kilomètres du centre-ville de St-Félicien, sur la route 167 en direction de Chibougamau.

Le terrain est idéalement situé, à moins d’un kilomètre du camping municipal et du zoo sauvage. Boulanger restera le propriétaire de ce terrain durant de longues années

Une année complète est nécessaire afin de monter un projet solide qui est ensuite présenté au conseil municipal de St-Félicien en octobre 1974. Séduit, le conseil donne son approbation au projet et les travaux de nivelage du terrain commencent un mois plus tard, en novembre.

L’engouement envers le projet est tel que des gens d’affaires de la région acceptent de prêter gratuitement de la machinerie lourde aux promoteurs afin de réduire les dépenses et d’accélérer les travaux. Selon les chiffres obtenus, il semble que la facture totale du projet, qui s’élevait à 170 000$ au départ a été réduite à environ 60 000$.

Un circuit routier court et rapide

La piste ouvre enfin ses portes et présente ses premiers événements de stock-cars et d’accélération. L’ovale est d’une longueur d’un quart de mille (un peu plus de 400 mètres) ; il sera modifié en triovale et allongé à un tiers de mille plus tard (soit environ 540 mètres). La piste d’accélération est d’un huitième de mille (soit un peu plus de 200 mètres). Plus tard, une boucle asphaltée relie ensuite l’ovale à la piste de drag et forme ainsi un circuit routier long de deux kilomètres comprenant huit virages.

En décembre 1975, les organisateurs, séduits par les performances d’un jeune Gilles Villeneuve en Formule Atlantique, portent un intérêt pour la présentation d’une manche de la série Player’s.

En novembre, Bob Hanna, le président du CASC (la fédération canadienne du sport automobile) vient inspecter le circuit routier et donne son accord.

En juillet 1976, le Championnat du Québec de Formule Ford organise une course hors-championnat à St-Félicien. Dix concurrents effectuent le déplacement au Lac St-Jean et l’Ontarien Danny Burritt remporte la victoire devant James Besmer.

L’Autodrome St-Félicien organise des événements prestigieux tels le Vroum-Vroum 500 de motos et le Challenge Labatt de Formule Atlantique en 1977, course remportée par Gilles Villeneuve devant Tom Gloy et Chip Mead. Villeneuve avait alors décroché la pole position avec un chrono ultra rapide de 38”914 !

À l’occasion de cet événement tenu les 13 et 14 août 1977, Jacques Bienvenue s’était imposé dans les deux manches de la classe Production à bord de sa Porsche 911 et Victor Larose avait gagné la course du Volant québécois pour Honda Civic.

Lors d’un banquet organisé en honneur de son père, Louise Boulanger, la fille du fondateur de l’autodrome Marcel, avait déclaré : « Cette course de Formule Atlantique fut remportée par le regretté Gilles Villeneuve. Des milliers de touristes avaient afflué de toute part et la ville de Saint-Félicien fut débordée. L’événement a connu un tel succès que Labatt voulait faire de Saint-Félicien un circuit permanent de Formule Atlantique. Les élus municipaux de cette époque ont refusé, jugeant que cet événement avait trop perturbé la ville. Les 40 membres du Club ont alors démissionné en bloc et ont cédé l’Autodrome à la ville de St-Félicien pour la somme symbolique d’un dollar. »

L’Autodrome St-Félicien a par la suite présenté, entre autres, des épreuves du Championnat Superbike Toyota Canadien sanctionné par ASM, de la série de stock-car American Canadian Tour, Qascar, Pro-Car, Spesa ainsi que des courses d’accélération des catégories Funny Cars, Dragsters, Hot Rods, Super Pro et Street.