Le week-end dernier, la série European Le Mans présentait la première épreuve de sa saison 2022, au Circuit Paul-Ricard, en France. Pour Zach Robichon il s'agissait d'une toute première compétition dans la série et au sein de l’écurie Proton Competition, avec comme équipiers l’acteur Michael Fassbender et le pilote officiel Porsche Richard Leitz, sur une Porsche 911 RSR.
Troisièmes en classe GTE au terme de la course de 4 heures, le trio a disputé toute la course aux avant-postes. Pour le pilote canadien, ce retour en Europe après presque 10 ans d’absence et l'apprentissage d’une nouvelle équipe et d’une nouvelle série se sont fort bien passés. Nous sommes revenus avec lui sur cet événement.
« Mon but était de connaître l’équipe dès que je suis arrivé en France lors des essais avant la course » raconte Zacharie. « Je ne connaissais personne sauf Richard Leitz, c’était très important de me familiariser avec la façon dont les mécaniciens et ingénieurs travaillaient, encore plus qu’avec Wright Motorsports en IMSA. La première impression était très importante. Évidemment réapprendre la voiture était une priorité, mais cela prend plus de temps » ajoute-t-il à propos du pilotage d'une GTE, plus sophistiquée que les GT3 de la classe IMSA GTD.
« Une fois en course, après les essais, j’étais relativement confortable avec cette Porsche » poursuit-il. « Cela faisait trois ans que je n’avais pas conduit avec ABS, c’était un plaisir, car ce sont d’excellentes voitures qui sont presque plus faciles à piloter qu'une GT3. Mon plus gros défi a été d’avoir confiance dans la voiture. La puissance est similaire à la GT3 R, toutefois lorsque l’on pousse, on pense que l’on a atteint la limite, mais je pouvais forcer un peu plus. J’avais un petit blocage pour aller chercher 2-3 dixièmes de seconde de plus, mais je ne voulais pas prendre de risques le premier week-end » ajoute le Montréalais d'adoption.
Il s'agissait d'une première au Circuit Paul-Ricard pour Zach, « tout est pavé là-bas, il y a 2 kilomètres de tarmac autour du tracé, alors les pilotes prennent plus de risques et sortent de piste sans conséquence. J’étais de loin le pilote avec le moins de dépassements des limites de la piste. Cette année, il va falloir que je m’enlève le facteur risque de ma tête pour pousser plus sur ce genre de tracé. Les pilotes européens savent qu’il n’y a pas de conséquences s’ils poussent trop, tandis qu’en Amérique du Nord, nous n’avons pas ce luxe. Avec l'ELMS, nous visiterons aussi des circuits qui ne sont pas aussi "ouverts" qu’au Paul-Ricard, mais aucun n’est aussi étroit et sans droit à l'erreur qu’en Amérique du Nord ».
Autre aspect découverte pour Robichon, le fait qu'il a pour la première fois en 3 ans réalisé le dernier relais en course. « Cela faisait longtemps que je n’avais pas fait cela. Je me disais que je ne pouvais pas rater mon coup alors j’étais nerveux, mais dès que je suis entré dans la voiture et que je suis sorti des puits, j’étais en bataille pour une place de podium, alors le stress est vite parti et je me suis concentré sur mon travail » explique-t-il.
« Une fois la bataille en piste terminée contre la Ferrari, j’avais un bon rythme, constant, et je savais que nous étions en bonne position pour avoir un podium. Mon coéquipier sur l’autre voiture de Proton Competition s’en venait plus rapidement, alors je n’ai pas mis beaucoup de pression quand il est arrivé à ma hauteur, ce n’était pas avec lui que je voulais me battre. Je ne voulais surtout pas prendre de risques. J’aurais pu pousser plus, mais cela ne fait pas partie de ma mentalité, j’aime mieux y aller étape par étape, mon travail était de garder notre podium » commente Zach à propos de cette fin de course.
Le but de Zacharie pour la prochaine course est de continuer son apprentissage : « Imola sera un circuit plus normal pour moi, il n’y a moins de zones de dégagement, je suis donc habitué à cela. Je vais continuer à mieux comprendre la voiture ainsi que la série. Ça va être une bonne année !»