Discipline à part entière, mais moins connue que le circuit routier, stock-car ou même rallye d'une majorité de passionnés, la Drift attire tout de même des milliers de passionnés au bord des pistes lors des événements au Québec. Rappelons que l'Autodrome St-Eustache a même présenté la plus haute série mondiale de Drift il y a un peu plus d'une dizaine d'années.
Mais pour un bon nombre de passionnés de sport automobile, cette discipline est peu comprise avec ses manières de jjuger de sperformances des pilotes de manière différente d'une compétition classique.
Le Québécois Tommy Lemaire, jeune pilote de 24 ans originaire de St-Jean-sur-Richelieu, s’est donné comme mission de changer la perception des gens au Québec face à la Drift. Tmooy est particulièrement bien placé pour cela, lui qui a piloté en karting et circuit routier avant d'évoluer, et de gagner, en Drift. Il nous en parle...
Tommy, comment as-tu débuté en Drift ? As-tu suivi un parcours spécifique ?
J’ai débuté en karting à l’âge de 7 ans. Je roulais à St-Hilaire quelques fois par semaine et par hasard je suis tombé sur une course un samedi. Mon père m’y a inscrit, je pense que c’était soit la Coupe du Québec ou la Coupe de Montréal. C'est ainsi que j'ai vraiment débuté. J’ai roulé en karting jusqu’à l’âge de 14 ans avec Tony Kart, SH Karting et PSL Karting. J’ai été champion du Québec à trois reprises, et deux fois champion caandien, en Briggs & Stratton et Rotax. Cela m’a permis de faire la finale mondiale en Rotax Max Junior, au Portugal en 2012. Ce fut le point fort de ma carrière en karting, car par la suite j’ai été recruté par PSL karting, et ça a commencé à moins bien aller. Je me suis donc dirigé en circuit routier, en série ChumpCar avec Jérémy Daniel pendant un an. C’était amusant, mais pas très compétitif. En revanche, cela m’a appris beaucoup sur le pilotage d'une voiture avec des suspensions. En Drift, j'ai débuté au niveau amateur à l’âge de 16 ans alors que je travaillais à ICAR. J’ai ensuite acheté ma première voiture pour faire de la course Pro/Am et j’ai gagné le championnat de DMCC en 2017 dans la classe Pro/Am, avant de graduer en classe Pro. J’ai également lancé mon académie de Drift à ICAR, TLD Drift School.
L’an dernier, tu as participé à la série de calibre mondial Formula Drift; comment est-ce que ça s'est passé ?
J’ai obtenu ma licence aux États-Unis, nous étions seulement deux Canadiens à participer dans la série Formula Drift, qui est le plus gros championnat en Amérique du Nord. C’était le but ultime pour moi. Lors de ma première saison en 2021, j’ai terminé en 3ème position au championnat et j’ai été couronné recrue de l’année.
Comment as-tu eu l’opportunité de retourner en Formula Drift cette saison ?
En me faisant connaître ! J’ai eu des entretiens avec plusieurs équipes de course lors de la convention Performance Racing Industry (PRI) il y a quelques mois. L’équipe américaine Mspek Performance était intéressée, mais c’est une écurie très patriotique alors avoir un Canadien était moins alléchant pour eux, ils m’appellent le "Crazy Canadian". Ils m’ont toutefois donné une chance. Le fait que j'ai une bonne visibilité sur les réseaux sociaux a sans doute aussi aidé.
Comment fonctionne le partenariat avec cette écurie Mspek Performance ?
Ils vont s’occuper de ma voiture, que j’amènerai aux États-Unis en mai prochain. Ce sera ma deuxième saison dans la série et l’équipe m’a recruté avec l’objectif de remporter le championnat Pro Spec. Il y aura aussi deux pilotes américains dans notre équipe qui viseront le titre de recrue.
Avec quelle voiture seras-tu en piste ?
Une Nissan Silvia S14 avec un moteur V18 Supercharged de GM, que nous roulons au nitro. La Nissan Silvia est l’une des plateformes les plus reconnues dans le monde de la Drift. Il y a deux styles de moteurs : un 6 cylindres en ligne comme dans une Toyota Supra, mais j’aime mieux le son du V8 comme celui dans ma voiture ! J’aime la culture américaine, c’est une formule gagnante.
Combien coûte une saison en Formula Drift ?
Dans la classe Pro Spec, je peux m’en tirer avec 70 000$ canadiens par saison. Toutefois, dans la classe Pro c’est entre 150 000$ et 180 000$ canadiens qu'il faut disposer.
Comment fonctionnent les classes Pro Spec et Pro ?
La classe Pro est à temps plein, il y a 8 événements dans l’été. C’est comme une série professionnelle, les pilotes participent à des apparitions et doivent s’entraîner. C’est leur travail à temps plein. La classe Pro Spec est la porte d’entrée et nous pouvons être admissible à la classe Pro en gagnant une course ou en terminant dans le Top 3 au championnat.
La première épreuve de Formula Drift classe Pro/Spec aura lieu à Orlando du 19 au 21 mai prochains. Découvrez le calendrier complet ici.