Stanley Michael Bailey Hailwood, surnommé “Mike the Bike”, a suivi les traces de son illustre prédécesseur, John Surtees, à titre de Champion du monde de motos converti en un excellent pilote de monoplaces, et surtout de Formule 1.

Mike Hailwood est né en 1940 dans une famille aisée. Son père était concessionnaire d’automobiles et de motos. Mike ne peut s’empêcher de grimper sur deux roues et il dispute sa première course à l’âge de 10 ans.

À moto, Mike est imbattable et remporte plusieurs titres mondiaux avant de passer de deux à quatre roues. Il décroche le titre mondial en 1961 en catégorie 250cc puis est sacré champion à quatre reprises consécutives en 500cc, la catégorie reine, décrochant 27 victoires en 35 épreuves pour la firme MV Agusta. Hailwood n’est pas seulement dominant sur les circuits, il l’est aussi sur les routes ouvertes. Pour preuve, ses 12 victoires au TT Isle of Man.

En 1963, sans abandonner les courses de motos, il goûte à la Formule 1 en disputant deux Grands Prix. L’année suivante, il est au volant d’une Lotus 25-BRM de l’écurie de Reg Parnell Racing et obtient une belle sixième place dans les rues de Monaco. Entre 1966 et 1970, Hailwood court aussi en Endurance et se classe troisième lors des 24 Heures du Mans en 1969 aux côtés de David Hobbs à bord d’une Ford GT40.

À partir de 1966, Hailwood court pour Honda à moto 500cc. Mais quand la firme japonaise se retire en 1968, elle lui offre une somme faramineuse (près de deux millions de dollars en monnaie actuelle) pour qu’il ne file pas vers un autre fabriquant de motos. Privé de deux roues, il court en Formule 5000 et remporte plusieurs victoires.

En 1971, Hailwood effectue un retour en F1 avec l’écurie de John Surtees. Au cours des saisons 1971, 1972 et 1973, il décroche de bons résultats, deux quatrièmes places, mais surtout une belle seconde position au Grand Prix d’Italie en 1972 acquise au volant d’une Surtees TS9B-Ford. Cette même année, il devient champion de Formule 2 à bord d’une Surtees TS10.

Un acte héroïque

Sa saison 1973 en F1 se résume à une suite d’abandons et de places décevantes. Cependant, Hailwood fait preuve d’un héroïsme légendaire après une collision qui a impliqué sa Surtees et la BRM de Clay Regazzoni. Un réservoir d’essence de la BRM éclate et la voiture prend feu. Très sonné, Regazzoni est coincé dans son cockpit. Hailwood se précipite dans l’incendie pour sauver son confrère. Il parvient à dégrafer le harnais de sécurité, mais ses gants prennent feu et il doit les éteindre. Un commissaire de piste combat l’incendie avec un extincteur tandis que Hailwood, vite revenu, parvient, avec de l’aide, à extraire le Suisse du brasier.

En 1974, Hailwood se joint à la puissante écurie McLaren avec le budget de Yardley. Il marque des points lors des trois premières courses de la saison dont une troisième place en Afrique du Sud.

Mais tout bascule en Allemagne sur le terrifiant Nürburgring. Dans la descente de Pflanzgarten, la M23 de Hailwood pique inexplicablement vers la droite et percute le rail de sécurité de plein fouet. Tout l'avant de la voiture est broyé et le malheureux pilote est coincé dans son épave. Son extraction est longue et “Mike the Bike” souffre d’une fracture du tibia, d’une dislocation du genou et d’une déchirure du tendon d'Achille. Il ne remontera jamais plus dans une voiture de course.

Après avoir passé quelques années de repos en Nouvelle-Zélande, Mike revient aux courses de motos et décroche encore quelques beaux succès, incluant un triomphe au TT Isle of Man en 1978.

Une fois à la retraite sportive, Mike et sa famille s’installent au Royaume-Uni. En 1979, il devient concessionnaire de motos Honda à Birmingham.

Le 21 mars 1981, Hailwood et ses enfants, Michelle et David, sont à bord de la Rover familiale lorsqu’elle percute un camion qui effectue un virage illégal. Michelle meurt sur le coup, David s’en tire avec quelques blessures mineures tandis que Mike est hospitalisé d’urgence. Il décède deux jours plus tard, le 23 mars, de ses graves lésions internes.

“Mike the Bike” n’était pas qu’un excellent pilote de motos et de voitures. Il était un être humain sensible, attentionné et d’une grande gentillesse.