Débutante en classe LMP3, l’équipe ontarienne AWA n’avait pas la tâche facile en arrivant aux 12 Heures de Sebring, la fin de semaine dernière. Qualifiée 9ème de sa catégorie, la Duqueine 08 Nissan confiée à Kuno Wittmer, Orey Fidani et Lars Kern a connu une course pleine de rebondissements, avec quelques frayeurs mais aussi de belles remontées signées par le pilote québécois.
L’heure est désormais au bilan de ce 2ème événement 2022 et avec une 4ème place à l’arrivée, on peut dire qu’il est positif et prometteur pour le reste de la saison. Pourtant, il s’en est fallu de bien peu pour que les 12 Heures de Sebring du prototype numéro 13 se terminent plus tôt que les autres !
Après avoir qualifié la voiture, le pilote ontarien Orey Fidani, qui débute dans la série IMSA WeatherTech SportsCar cette saison, a pris un excellent départ mais un tête-à-queue puis un tout droit l’ont relégué au 50ème rang après moins d’une demi-heure de course. De quoi ne plus se poser de question sur la stratégie à adopter et réclamer des pilotes qu’ils réalisent une remontée de tous les instants pour le reste de la course. À ce petit jeu, Kuno Wittmer s’est de nouveau montré excellent, gagnant notamment 12 places au général durant un seul relais !
Pour Kuno, ces 12 Heures de Sebring 2022 sont donc à ranger parmi les bons souvenirs : « nous devons être fiers de notre résultat, en dépit du fait que nous n’étions pas les plus rapides. Mais dans une course d’Endurance, la performance n’est pas l’unique enjeu, il faut aussi savoir revenir aux avant-postes après un incident, ce qui nous est arrivé ». Kuno souligne par ailleurs que, « il faisait vraiment très chaud à Sebring cette année, avec plus de 40 degrés à l’intérieur des voitures. Physiquement, c’était intense mais cela ne m’a pas affecté, à tel point que j’ai piloté pas loin de 5 des 12 heures et je n’ai pas ressenti la moindre fatigue ni pendant ni après l’épreuve ».
Bien que recrue au volant d’une LMP3 cette année, Kuno Wittmer s’est révélé, comme à Daytona en ouverture de saison, le plus rapide des trois pilotes de l’équipe. Et si l’on est resté quelque peu surpris que l’Allemand Lars Kern, qui a beaucoup d’expérience et a été engagé comme troisième pilote depuis Daytona, n’ait pas davantage pu contribuer à la remontée de la voiture dans le peloton, la progression d’Orey Fidani, qui a tout à découvrir de ce type d’épreuve et de niveau de compétition, a été encourageante. Pour Kuno, c’est là encore un point à retenir : « si l’on compare les chronos d’Orey lors de ses derniers relais par rapport au début du week-end, on voit clairement sa progression. Mon rôle avec lui est aussi de le coacher et je dois dire que c’est motivant quand on voit un pilote s’améliorer durant un événement. N’oublions pas que c’est un amateur et, malgré la sortie de route dont il a été victime au début, il a fait de bons relais. Avec 53 voitures en piste et le manque d’air dans les habitacles samedi à Sebring, ce n’étaient pas les conditions idéales pour les pilotes ».
En dépit du fait qu’elle disposait d’un nouveau moteur pour ce deuxième événement de la saison, la Duqueine de l’équipe AWA n’était pas la plus rapide des LMP3. De plus, les voitures de la classe GTD, spécialement les GTD Pro, sont au niveau de performances des LMP3 sur certains tracés. De quoi compliquer la vie des pilotes dans le trafic : « on ne s’en cachera pas, LMP3 et GTD Pro sont presque pareilles en vitesse de pointe. Quand tu as au mieux 5-6 km/h de vitesse de plus qu’une GT, ce n’est pas évident de dépasser dans le trafic tout en gardant en tête notre objectif principal qui était de rallier l’arrivée sans dommages sur la voiture » confie Kuno.
Au final, le trio Kuno Wittmer / Orey Fidani / Lars Kern a terminé 4ème des LMP3, 30ème au général. De bons points marqués au championnat pour une équipe qui va maintenant pouvoir se concentrer un peu plus sur la performance en vue des événements sprint à venir. « La voiture est encore neuve, notre équipe est solide mais évidemment on doit progresser. C’est quand même un grand pas que d’être passé de la gestion d’une GT4 à une LMP3 durant l’intersaison » souligne Kuno, qui précise : « mais nous devons faire des essais pour progresser en performances. Ceci dit, quand on regarde le déroulement de ces 12 Heures de Sebring, les rares fois où il y a eu des neutralisations, elles ne nous ont pas aidé. Ça c’est purement de la chance ».
À Sebring, les prototypes de la classe DPi tournaient 3 à 4 secondes au tour plus vite que leurs homologues Hypercar du Championnat du monde d’Endurance (WEC) la veille. De quoi créer une pression supplémentaire pour les pilotes des autres catégories, même quand on est un professionnel ! « Je pense que ça a dû m’arriver 15 fois pendant la course de me dire que j’étais en train de faire un super chrono puis je me retrouvais à devoir m’écarter pour une DPi. Le trafic fait partie de l’Endurance mais 53 voitures en piste sur un circuit de 6 km comme Sebring, c’était beaucoup cette année » relate Wittmer.
La prochaine épreuve de la série aura lieu au Grand Prix de Long Beach, mais les LMP2 et LMP3 en seront absentes. Ce sera fin avril à Laguna Seca que Kuno et les autres pilotes de la catégorie disputeront leur 3ème événement de la saison. « La voiture fonctionne bien, je suis déjà très à l’aise à ses commandes. Je dirais qu’il me faut encore aller chercher quelques centièmes de seconde dans les virages à très haute vitesse comme on en retrouve à Elkhart Lake ou Mosport par exemple. Mais dans l’ensemble, je vois que toute l’équipe progresse, c’est très encourageant pour le reste. 5ème à Daytona, 4ème à Sebring, il y a pire comme début de saison ! » conclue Kuno Wittmer, dont vous pouvez aussi retrouver la chronique exclusive dans le magazine Pole-Position.
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