Danny Ongais, le pilote de Hawaï connu pour ses multiples participations aux 500 milles d’Indianapolis, sa victoire aux 24 Heures de Daytona mais aussi ses spectaculaires accidents en IndyCar, est décédé le 26 février dernier, de complications cardiaques, à Anaheim Hills, en Californie. Il avait 79 ans.
Ongais a pris part 11 fois à l’Indy 500 entre 1977 et 1996, avec quatre classements parmi les 10 premiers. Ses meilleures années à l’Indianapolis Motor Speedway ont eu lieu avec l’écurie Interscope Racing et ses châssis Parnelli, puis avec la fameuse équipe Penske, dont les monoplaces étaient alors propulsées par des moteurs Cosworth. Son meilleur résultat à Indianapolis est une quatrième place en 1979. Aux qualifications, il s’était hissé en première ligne à côté de Tom Sneva, auteur de la pole, en 1978.
Ongais est le seul natif d'Hawaï à avoir roulé à Indy ainsi qu’en Formule 1. Les fans l’avaient tour à tour surnommé "The Flyin "Hawaiian" ou encore "On the Gas" tant son pilotage spectaculaire fit sa renommée.
Né le 21 mai 1942 à Kahului (Hawaï), Danny Ongais a commencé l'une des carrières les plus polyvalentes de tous les pilotes de son époque à l'adolescence, remportant un titre dans l’État d'Hawaï en compétition de moto en 1960.
Il a ensuite commencé les courses d’accélération, toujours au début des années 60, et est devenu l'un des meilleurs pilotes de cette discipline au début des années 1970. Il a terminé deuxième derrière Mike Snively dans la catégorie Top Fuel aux championnats nationaux américains de la NHRA en 1966, après avoir battu le légendaire Don "The Snake" Prudhomme en demi-finale au Indianapolis Raceway Park.
Ongais a ensuite remporté la catégorie Funny Car lors des championnats nationaux américains de la NHRA de 1969 à l'IRP, l'événement le plus prestigieux de la course d’accélération à l’époque, dans une Ford Mach 1 Mustang bleue, engagée par Mickey Thompson. Cette victoire est survenue un an après que Thompson ait tenté d'inscrire Ongais aux 500 miles d'Indianapolis en 1968, mais ce dernier avait refusé parce qu'il n'avait alors aucune expérience des monoplaces. Thompson et Ongais se sont également associés pour établir près de 300 records de vitesse nationaux et internationaux sur le lac salé de Bonneville (Utah) dans une Mustang Mach 1, dans les années 1960.
Le succès d'Ongais dans les courses d’accélération l'ont amené à être intronisé au Temple de la Renommée du Sport automobile américain en 2000, dans la catégorie Drag Racing.
Son engagement dans l’armée américaine dans les années 1960 l’a amené en Europe, où il découvrit les courses de monoplaces et d’Endurance. À son retour aux États-Unis au milieu des années 1970, il est alors passé aux épreuves sur ovales et aux circuits routiers. Dès 1974, Ongais domina la compétition dans les séries du SCCA, attirant l'attention du jeune magnat des médias Ted Field, qui avait récemment fondé le label Interscope Records.
Ongais et Field se sont associés pour rouler d’abord en Formule 5000 puis en IndyCar à la fin des années 1970. L’équipe et Ongais ont également participé à quatre Grand Prix de Formule 1 en 1977 et 1978, dont deux départs avec Interscope, sur une Shadow-Ford Cosworth, avec comme meilleure résultat une septième place au Grand Prix du Canada 1977 à Mosport.
La meilleure saison pour Ongais et l'équipe Interscope a eu lieu en 1978, lorsqu'il a remporté cinq courses et huit poles, en route vers la huitième place au championnat IndyCar sanctionné alors par l'USAC.
Le succès d'Ongais et Field avec l'équipe Interscope s'est également étendu aux courses de voitures de sport, Field étant alors également au volant. Ils ont notamment fait équipe avec le légendaire Hurley Haywood pour remporter les 24 Heures de Daytona en 1979, aux commandes d’une Porsche 935. Aux 24 Heures du Mans, Danny Ongais fut invité à participer à trois reprises, deux fois sur Porsche (1980-82) et une fois sur prototype Nissan (1988).
Danny Ongais a hélas aussi été célèbre pour avoir survécu à deux accidents parmi les plus violents de son époque, en IndyCar. Aux 500 miles d'Indianapolis en 1981 tout d’abord, alors que des blessures à la tête lui firent manquer le reste de la saison. Puis, en 1985, au Michigan International Speedway où, après avoir heurté l'arrière de la voiture plus lente de Phil Krueger dans la ligne droite, il était parti en tonneau avant de frapper le mur.
Ongais a aussi subi une commotion cérébrale en 1987, aux essais à Indianapolis alors qu'il était pilote pour l'équipe Penske, le forçant à manquer la course. Al Unser Sr fut nommé pour le remplacer et a remporté sa quatrième victoire au 500 cette année-là, dans la voiture de réserve de l’équipe qui était en exposition jusqu’à une semaine avant la course dans un hôtel de Reading, en Pennsylvanie !
Des circonstances tragiques ont également conduit à la dernière participation d'Ongais à Indianapolis, en 1996. Détenteur de la pole, Scott Brayton a trouvé la mort dans un accident lors de la dernière séance d’essais libres, après les qualifications, et le propriétaire de l'équipe John Menard a alors embauché Ongais comme pilote de remplacement. Il participa ainsi, à 54 ans, à son premier Indy 500 depuis 1986, terminant septième après être parti de l'arrière du peloton.
La dernière tentative d'Ongais à Indianapolis a eu lieu en 1998, mais il n'a pas réussi à se qualifier dans une voiture de l'équipe Pelfrey.
Danny Ongais, qui a également enregistré le tour le plus rapide (192,678 milles à l’heure) aux 500 milles d’Indianapolis 1977, alors qu’il était recrue, laissera le souvenir d’un pilote bourré de talent mais dont la carrière a trop souvent été assombrie par de graves accidents.