Première épreuve de la saison 2022 du Championnat du monde des Rallyes (WRC), première épreuve des nouvelles voitures Rally1 hybrides engagées par les trois constructeurs (Toyota, Ford et Hyundai) engagés dans la discipline, le Rallye Monte-Carlo a, durant 4 jours intenses de compétition, offert un duel pour la victoire qui avait des allures de retour 10 ans en arrière alors que Sébastien Loeb et Sébastien Ogier se sont affrontés dans une bagarre pour le moins spectaculaire.
Arrivé tout juste avant les reconnaissances d’Arabie saoudite, où il avait disputé (et fini 2ème) le Rallye-Raid Dakar, Sébastien Loeb en était à un premier départ en compétition avec Isabelle Galmiche comme co-pilote et avec la nouvelle Ford Puma Rally1 hybride. De son côté, Ogier, champion du monde en titre, débutait lui aussi avec un nouveau co-pilote, Benjamin Veillas, et une nouvelle WRC Rally1, la Yaris hybride.
Ces voitures hybrides, décriées par quelques pilotes lors des essais l’automne dernier, ont été impressionnantes par leur fiabilité lors de ce Monte-Carlo 2022. Aucun abandon sur bris mécanique et un aspect spectaculaire qui a plu aux fans, d’autant que l’ajout du moteur électrique permet aujourd’hui de revenir à des voitures de la classe RC1 atteignant l’équivalent de 500 chevaux, comparativement à 350 pour les WRC de 2021.
Répartie en 17 étapes chronométrées et 296,03 km de spéciales au total, cette 90ème édition du Rallye Monte-Carlo a eu lieu sur des routes majoritairement sèches et par des conditions climatiques optimales. Dans les spéciales en montagne, la neige et surtout le verglas étaient tout de même présents, ce qui a entraîné quelques frayeurs et sorties de route, dont celles du favori pour le titre, le Gallois Elfyn Evans (Toyota).
Jeudi soir, deux spéciales étaient au menu en soirée, dont le fameux passage dans le col de Turini, endroit mythique de l’événement. Ayant besoin d’un peu de temps dans la compréhension des notes énoncées par Isabelle Galmiche, Loeb perdait quelques secondes et c’est Ogier qui finissait l’étape en tête, 6,7 secondes devant son grand rival.
Le lendemain, Sébastien Loeb devenait le pilote le plus âgé de l’histoire du WRC à remporter une spéciale. À 47 ans et 10 mois, le nonuple champion du monde ne se contentait pas d’un seul meilleur chrono : il dépassait Ogier et pointait en tête à la fin de la journée, avec 9,9 secondes d’avance.
Samedi, Ogier et Veillas ont repris la tête, à la faveur de meilleurs choix de pneus dans les étapes en montagne. 21,1 secondes séparaient alors Ogier/Veillas de Loeb/Galmiche. Mais il était dit que les 4 spéciales encore à disputer ce dimanche allaient réserver des surprises : en tête avec une avance portée à 24,6 secondes au moment d’aborder l’avant-dernière spéciale, Ogier était victime d’une crevaison. Refusant de perdre trop de temps pour changer la roue en spéciale, il concédait néanmoins 34,1 secondes à Loeb et perdait ainsi ses chances de victoire.
Sébastien Loeb et Isabelle Galmiche n’ont pas volé leur succès pour autant, ayant lutté pour la victoire, la 80ème de Loeb en WRC, sa 8ème au Monte-Carlo et la 1ère de Galmiche, tout au long des 4 jours de compétition.
Complétant le podium, Craig Breen et Paul Nagle ont confirmé la compétitivité des Ford Puma hybrides Ecoboost Rally1. Pas de doute, l’équipe de Malcolm Wilson, qui voit aussi Gus Greensmith et Jonas Andersson finir Top 5 derrière la seconde Toyota, celle de Kalle Rovanperä, est de retour au premier du WRC et c’est tant mieux pour le spectacle.
En revanche, les nouvelles Hyundai i20 hybrides ont quelque peu déçu. Ott Tänak et Oliver Solberg ont abandonné sur des sorties de route mais ils n’étaient de toute manière pas en lutte pour une place de podium. Quant à Thierry Neuville, il a limité les dégâts et termine 6ème, à tout de même 7 minutes et 47 secondes de Loeb.
En classe RC2, victoire d’Andreas Mikkelsen et Toka Eriksen sur Škoda Fabia Evo 2. En classe RGT, R.Astier et F.Vauclare l’emporte avec une Alpine A110, en plus de terminer à une impressionnante 15ème place au général. Dans cette catégorie, on retrouvait le duo canadien composé de Ian Crerar, le pilote ontarien, et sa co-pilote québécoise Élise Racette, dont c’étaient les débuts à l‘événement et en WC.
Avec leur Alpine A110 de l’équipe Chazel, Crerar/Racette ont vécu un début d’épreuve très décevant, étant contraints de renoncer dès le jeudi soir, suite à un bris mécanique. Réparée dans la nuit, l’Alpine a permis à l’équipage de repartir le lendemain, avec les pénalités d’usage donc en dernière position, pour cette fois parcourir l’ensemble des étapes restantes. De quoi profiter au maximum de l’expérience de disputer cet événement mythique et le compléter en 57ème position au général, 7ème de la classe RGT.
Second équipage canadien inscrit, Jason Bailey (champion canadien 2021 en classe 2 roues motrices) et Shayne Peterson ont eux aussi connu un début de rallye difficile, suite à un bris mécanique vendredi matin sur leur Peugeot 208 Rally4. Repartis dans les derniers (pénalités) après le service de la mi-journée, ils finissent 60èmes (12èmes des RC4).
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