On a beaucoup parlé durant la saison 2021 qui vient de se terminer du côté des séries NASCAR des performances d’Alex Labbé en Xfinity et de Raphaël Lessard en Camping World Truck, bien que ce dernier ait dû arrêter assez tôt sa saison. Mais un autre jeune pilote québécois, bourré de talent, se pointe déjà à l’horizon : Jean-Philippe Bergeron.
Pole-Position a déjà parlé de ses performances à plusieurs reprises mais ce qu’il a réalisé dernièrement lors de ses débuts dans la série ARCA est rien de moins qu’impressionnant. Très impressionnant ! Dans une série où les places sont chères et où des prodiges comme Ty Gibbs (champion de la série et qui a aussi gagné 4 courses en Xfinity cette année) a parfois bien des difficultés à dominer ses rivaux, Bergeron est arrivé à Salem et a d’entrée de jeu fini 8ème. Puis, il a fait mieux encore au Kansas Speedway et à Phoenix, le week-end dernier, en terminant les deux fois 5ème.
Jean-Philippe Bergeron est assurément un pilote à suivre dans les prochaines années… et la révélation de la saison 2021 ! Nous l’avons rejoint au Texas, sur la route du retour vers le Québec après son exploit de Phoenix…
Jean-Philippe, ces trois courses disputées cette année en ARCA, deux dans la série nationale et une en ARCA West, avec à la clé un Top 8 puis deux Top 5, ont-elles été pour toi des surprises ou t’attendais-tu à ces résultats ?
« Je dois avouer que ça a été plutôt une heureuse surprise. Car je n’avais encore jamais roulé sur des grandes pistes et je ne savais donc pas à quoi m’attendre. Spécialement au niveau du temps passé dans le trafic, avec les turbulences, l’air généré par les autres voitures dans le peloton. Je visais donc un Top 10 mais bien sûr voir que nous avons été compétitifs d’entrée de jeu et fini avec deux Top 5, c’est vraiment excellent.»
Le plus difficile a été d’apprendre les pistes, la voiture, travailler avec l’équipe,…?
« Le plus gros défi était vraiment de m’habituer avec l’air dans le trafic. Le tracé, c’est une piste ovale, donc ça s’apprend facilement. En revanche, en course, piloter ces voitures devient un "autre animal" à maîtriser. Il faut se battre contre des pilotes qui maîtrisent déjà parfaitement ce phénomène de l’air dans le trafic pour aller chercher un peu plus d’adhérence dans les virages. Mais grâce à mon éclaireur Kevin Hamlin, lui-même ancien pilote et qui fait ce travail de "spotter" pour Alex Bowman en série Cup, j’ai appris très rapidement. Il m’a bien coaché mais il fallait quand même passer ce cap de l’adaptation.»
Et avec l’équipe de David Gilliland (DGR), pas trop de difficultés à t'adapter à leurs méthodes de travail ?
« Sur ce point non, aucun problème. Nous étions allés nous pratiquer à Salem peu de temps avant la première course, histoire entre autres d’apprendre à travailler ensemble, avec toute l’équipe et mon ingénieur. Ça allait donc très bien avec le personnel de DGR dès la première course.»
La saison ARCA étant terminée, seras-tu de retour à New Smyrna cet hiver ?
« Oui, je vais y retourner pour rouler en Pro Late Model. Il n’est pas encore déterminé cependant si je vais faire toute la semaine de la vitesse, cela va dépendre du budget. Nous devrions être fixés sur ce point début décembre. Mais je vais faire au minimum deux courses là-bas cet hiver.»
Quels sont tes plans pour la saison 2022 ?
« Trouver les bons partenaires et faire une saison complète en ARCA, afin de progresser au sein du programme de développement de Ford. Avec DGR, je fais partie de ce programme de développement de Ford et je veux vraiment travailler avec eux pour que cela me donne un bon tremplin vers les autres séries de NASCAR.»
Cette filière Ford avec DGR pourrait-elle t’ouvrir les portes de la série NASCAR Truck à court terme ?
« C’est certain que c’est quelque chose à laquelle je pense mais ce n’est pas fait. DGR est bien établie en Camping World Truck et dans d’autres séries. Pour l’instant, je veux pouvoir performer avec eux en série ARCA. Pouvoir progresser au sein de leur équipe et de ce programme de Ford pourrait peut-être m’ouvrir d’autres portes mais une chose à la fois !»
Te reverra-t-on en piste au Québec ou tu veux plutôt te concentrer sur les courses aux États-Unis l’an prochain ?
« Si je suis en mesure de faire une saison complète aux États-Unis, ce sera évidemment la priorité car on parle alors d’une vingtaine de courses au minimum et des horaires assez chargés si l’on inclue les déplacements. Mais peu importe les plans en ARCA, je compte quand même faire des retours au Québec en LMS à l’occasion, comme je l’ai fait cette année avec notre propre voiture du côté de l’Autodrome Chaudière ou Montmagny.»
Comment concilies-tu études et sport automobile avec cette carrière en course qui prend autant d’ampleur ?
« Je suis assez occupé présentement car je suis en train de finir mon bac en génie mécanique à l’ETS. Je suis en stage en même temps. Donc c’est un gros défi de concilier études et courses. Mais je veux terminer mon bac, c’est la priorité numéro 1 avant de me concentrer plus sérieusement encore sur le sport automobile dans les prochaines années. Même si je parviens à rouler en série ARCA à temps plein l’an prochain, je compte m’organiser pour continuer mes études en parallèle.»
Jean-Philippe Bergeron bénéficiait cette année de l’appui de Prolon Controls, Aéro Skills, Aviation NETWorX, Festidrag TV, Rousseau Métal, Silverwax, Groupe Brière, Circuit Téléguidé St-Roch, Pedlex, Technoflex et Globocam.