Qui est Devlin DeFrancesco, le jeune pilote canadien que vient d’engager Michael Andretti en série IndyCar, aux côtés de Romain Grosjean, Colton Herta et Alexander Rossi pour la saison 2022 ? Une heure à peine après l’annonce de sa nomination dans la série reine de la monoplace nord-américaine, le Canadien né à Toronto le 17 janvier 2000 répondait aux questions des médias…
Devlin, qu’est-ce que ça fait de savoir que tu rejoins l’an prochain la liste des pilotes canadiens ayant évolué en série IndyCar, qui plus est pour Andretti Steinbrenner Autosport ?
« C'est vraiment un rêve devenu réalité. Quand je suis revenu d'Europe et que j'ai commencé à évoluer dans la filière monoplace Road To Indy avec Andretti Steinbrenner Autosport, cela a toujours été mon objectif. Passer de l'Indy Pro 2000, à l'Indy Lights et maintenant à l’IndyCar, tout cela au sein de la même équipe, m’a été d'une grande aide car après deux ans avec eux, cet endroit est déjà comme chez moi. Je crois que cela facilitera grandement la transition vers l’IndyCar qui est, je le réalise bien, un énorme défi. Mais j'ai hâte de commencer. Je viens d’effectuer deux journées d’essais dans une IndyCar, j’ai adoré l’expérience et j'ai hâte de remonter dans la voiture.»
Quelles ont été tes impressions en pilotant pour la première fois une monoplace d’IndyCar ?
« La chose la plus importante que l’on remarque, c’est à quel point ces voitures ont un freinage incroyable. Par rapport aux Indy Lights, on peut arriver beaucoup plus vite à un virage et freiner plus fort. La voiture est très stable. J'ai effectué deux jours d’essais, un à Sebring et un à Barber Motorsports Park. Là, j'ai vraiment commencé à me sentir à l'aise et j'ai pu attaquer très fort lors du second jour.»
Le système de protection du cockpit, l'aéroscreen en IndyCar, nécessite une petite adaptation ?
« On le remarque bien sûr quand on monte dans la voiture pour la première fois, mais une fois que l’on est concentré sur son pilotage, on ne s’en rend pas vraiment pas compte. En fait, je dirais qu’une IndyCar est très prévisible dans ses réactions. Le moteur Honda est vraiment doux et malgré le fait que la voiture a plus de puissance, plus d'appuis, plus de tout en fait par rapport à l’Indy Lights, je l’ai trouvée plus facile à piloter. »
Après avoir été champion canadien de karting (classe Junior en 2013) puis être allé rouler en Italie avant de revenir en Amérique du Nord, est-ce que la filière Road To Indy a-t-elle été pour toi une bonne préparation pour ce saut vers l’IndyCar ?
« Tout à fait. Je serai éternellement reconnaissant pour le temps que j'ai passé dans cette filière Road to Indy. Après une saison en Indy Lights, je me sentais déjà très bien préparé pour monter à bord de l'IndyCar. En plus, ces séries nous apprennent les circuits utilisés aussi en IndyCar. J'ai beaucoup couru en Europe de 2015 à 2019, en karting et dans les séries de promotion en monoplace, et j'ai maintenant fait deux ans de séries nord-américaines. Je peux donc comparer et maintenant je peux vraiment comprendre pourquoi tant de pilotes internationaux envisagent sérieusement de venir rouler aux États-Unis. Beaucoup de gars contre qui j'ai couru dans le passé en Europe m'ont aussi posé des questions à ce sujet et je ne saurais trop que recommander cette filière.»
Piloter dans une structure comme celle d’Andretti Autosport pour débuter en IndyCar, c’est tout de suite la pression des résultats. Comment prévois-tu gérer cela ?
« Piloter pour cette équipe, c'est ce dont vous rêvez quand vous êtes enfant. Les performances individuelles de Mario, Michael et de chaque membre de la famille Andretti sont légendaires. Mais l'incroyable succès d'Andretti Autosport en tant qu'organisation à travers tant de types de courses différentes est tout simplement incroyable. Pour la pression, je dirais qu’avoir ce sang italien en moi crée un lien encore plus agréable avec eux ! Michael a été brillant et a toujours été disponible pour parler quand j'avais besoin de conseils.
Le nom Steinbrenner est également légendaire aux États-Unis, de par son histoire avec l’équipe de baseball des Yankees de New York. Cette association représente-t-elle un plus pour toi ?
« Combiner Andretti avec le nom Steinbrenner est énorme pour moi. Évidemment, le succès des Yankees de New York est légendaire mais George est jeune et il trace sa propre voie dans le sport et je suis très honoré de faire partie de cette équipe qui porte les deux noms d’Andretti et Steinbrenner. Je n'avais jamais imaginé qu'un jour l'un de mes propriétaires d'équipe aurait fondamentalement le même âge que moi. Il m'a également incroyablement soutenu et je suis très reconnaissant que Michael et George m'aient fait autant confiance.»
Tu vas disputer pour la première fois de ta carrière à l'Indy 500 l'année prochaine. Impatient d’y être ?
« J'ai hâte d'être au mois de mai ! J'ai assisté aux 500 milles ces deux dernières années et l'événement était tout ce que je pensais qu'il serait… et plus encore. Maintenant, je vais pouvoir y courir l'année prochaine, c'est génial. L'une des grandes surprises vécues lors de mon retour à la compétition en Amérique du Nord a été la rapidité avec laquelle je suis tombé amoureux des courses sur ovale ! J'ai remporté ma première victoire en Indy Pro 2000 au World Wide Technology Raceway (Madison, Illinois) et je suis très enthousiaste à l'idée de courir au Texas Speedway, dans l'Iowa, à l'Indy 500 et de revenir à Madison, qui sont les ovales faisant partie du calendrier 2022. Je me suis toujours senti très à l'aise dans les virages rapides tout au long de ma carrière, depuis le karting. On dirait que cela s'est transféré aux ovales. Je serai l'une des recrues en IndyCar l'année prochaine et je suis conscient qu’il faudra que je sois très respectueux de mes rivaux sur ce type de piste où l’erreur ne pardonne pas mais le fait que je pars avec une équipe aussi expérimentée qu'Andretti va être d'une grande aide.»
Qu'espères-tu apprendre de tes coéquipiers Colton Herta, Alexander Rossi et Romain Grosjean ?
« Je pense que cela me donnera d'excellents repères sur lesquels travailler. Cela va être un énorme avantage par rapport à quelqu'un qui entre en IndyCar avec une petite équipe. Colton est déjà un ami et m'a aidé en Indy Lights cette année. Il m'a expliqué à quoi m'attendre avant de débuter en IndyCar.»
À quel point cette annonce de ton arrivée en IndyCar est-elle également importante pour ta famille ?
« Je leur dois tout. Je leur ai donné une telle peur quand je suis né 15 semaines plus tôt que prévu. Je suis ce qu’on appelle médicalement un grand prématuré et j'ai passé les quatre premiers mois de ma vie dans un incubateur à l'hôpital universitaire de Toronto. J'ai commencé à faire de la course quand mon père avait mis des karts à pédales sous le sapin de Noël pour mon frère Lachlan et moi il y a des années ! Une fois que j'ai commencé à courir sur des circuits, j’ai senti que c'est tout ce que je voulais faire dans la vie. Avoir maintenant la chance de passer à l’Indycar est un véritable rêve d'enfance qui devient réalité. Le Canada a eu des pilotes incroyables dans ce championnat au fil des ans et cela m'incite davantage à suivre leurs traces. En plus, on peut espérer le retour du Honda Indy à Toronto l'année prochaine. C’est une course que toute ma famille attend avec impatience.»