À vaincre sans péril, on triomphe sans gloire ! Le célèbre proverbe peut assurément s’appliquer au nouveau doublé Toyota réalisé ce samedi, dans le cadre des 6 Heures de Bahreïn, l’avant-dernière épreuve de la saison 2021 du Championnat du monde d’Endurance (WC).
On ne peut évidemment blâmer la marque japonaise d’avoir aligné dès cette saison ses nouvelles GR010 dans la catégorie Hypercar (LMH), mais avec seulement trois inscrits dans cette classe, soit les deux Toyota et la vieillissante Rebellion-Oreca LMP1 qui est inscrite par Alpine dans l’attente de sa véritable Hypercar en 2023, le niveau a déjà été plus relevé.
Si le spectacle offert en WEC fait pâle figure cette année face à son homologue nord-américain de l’IMSA, la qualité des voitures engagées est tout de même intéressante et quelques belles batailles ont eu lieu ce samedi à Bahreïn, dans la classe LMP2 en tout cas.
Qualifiée par Brendon Hartley en pole position, la Toyota GR010 No.8 a perdu la victoire dans un changement de pneus complètement manqué, ce qui a ouvert la porte à la voiture-sœur, la No.7 du trio Kamui Kobayashi, José-Maria Lopez et Mike Conway, qui l’emporte avec 51,401 secondes d’avance sur la No.8 du trio Sébastien Buemi, Kazuki Nakajima et Hartley.
Ayant accédé au 2ème rang au gré des arrêts aux puits des Toyota, l’Alpine de Mathieu Vaxivière, André Negrao et Nicolas Lapierre complète le podium, à 1 tour des vainqueurs. Jamais menaçante pour les Toyota, jamais menacée par des LMP2 alourdies par le règlement en début de saison, par "crainte" de les voir trop proches des nouvelles Hypercar, cette A480 à moteur Gibson V8 a de beaux restes. L’expérience glanée par Alpine depuis plusieurs années en LMP2 puis en LMP1 et maintenant en Hypercar devrait en faire une marque avec laquelle il faudra compter pour la victoire au Mans et ailleurs à compter de 2023, face aux autres marques qui seront alors présentes dans la catégorie (Audi, Porsche, Peugeot, BMW, Cadillac, Acura, Ferrari, etc.).
La bataille pour la victoire en LMP2, et donc la 4ème place au classement général, a impliqué les équipes United Autosports, Jota et WRT. C’est cette dernière qui, comme aux 24 Heures du Mans, a imposé son rythme en fin de course. Le trio Robin Frijns, Charles Milesi et Ferdinand Habsburg donne une victoire bien méritée à l’équipe de Vincent Vosse avec une priorité de plus d’une minute sur la première des deux voitures du Team Jota, celle de Stoffel Vandoorne, Sean Gelael et Tom Blomqvist.
Le Top 6 au général et podium en LMP2 est complété par la seconde Oreca du Jota Sport, pilotée par Antonio Félix da Costa, Anthony Davidson et Roberto Gonzalez.
En GTE Pro, 4 voitures seulement étaient au départ, soit les deux Porsche 911 RSR officielles et deux Ferrari 488 de l’équipe AF Corse. Les Porsche ont dominé sans difficulté, s’offrant le doublé. La victoire revient à la No.92 de Kevin Estre et Neel Jani devant la No.91 de Gianmaria Bruni et Richard Lietz. La Ferrari de James Calado et Alessandro Pier Guidi complète le Top 3.
Enfin en classe GTE Am, là on l’on retrouvait 14 des 31 équipages inscrits à ces 6 Heures de Bahreïn 2021, les Aston Martin Vantage ont dominé les Porsche et les Ferrari. La Vantage de l’équipe française TF Sport pilotée par Ben Keating, Dylan Perreira et Felipe Fraga l’emporte après avoir pris les commandes durant toute la seconde moitié de la course.
Les Porsche de Campbell/Evans/Reid (Dempsey-Proton racing) et de Cairoli/Perfetti/Peira (Team Project 1) complètent le podium. En lutte pour la 3ème place jusqu’à 15 minutes de la fin, le seul Canadien inscrit, Paul Dalla Lana, a vu sa Vantage No.98 partagée avec les Brésiliens Augusto Farfus et Marcos Gomes finir 4ème. L’Équpage avait mené sa catégorie lors des premières heures.
Les 31 équipages au départ ont complété la course, disputée sur le circuit Grand Prix (la configuration utilisée habituellement par la formule 1) de Bahreïn. Pour le classement complet, cliquez ici.
La semaine prochaine, Bahreïn accueillera la dernière course de la saison du WEC. Ce sera cette fois une course de 8 heures sur le tracé Endurance. Une finale de la saison sans beaucoup d’enjeu. Reste à y espérer plus de spectacle que les 6 heures de ce samedi !