Les rumeurs de rachat de l’écurie de Formule 1 Sauber, qui évolue sous le nom Alfa Romeo, par l’écurie d’IndyCar Andretti Autosport ont alterné les hauts et les bas durant le mois d’octobre. Mais il apparaît aujourd’hui que Michael Andretti ne deviendra pas propriétaire d’une équipe de Formule 1. En tout cas pas de cette manière.

Il y a trois semaines, dans le paddock du circuit d’Istanbul où a eu lieu le Grand Prix de Turquie, l’affaire semblait pourtant en bonne voie : l’annonce allait être faite dans le cadre du Grand Prix des États-Unis, à Austin, et pour célébrer le tout, le jeune prodige américain de la série IndyCar, par ailleurs pilote Andretti Autosport, Colton Herta allait disputer la première séance d’essais libres du vendredi dans l’Alfa Romeo-Ferrari de Kimi Räikkönen.

Mais la machine a déraillé entre Istanbul et Austin, Herta n’a pas disputé les essais libres sur le circuit texan et le projet de rachat d’Andretti semble désormais au point mort. Seule certitude : Michael Andretti était bel et bien sur le point de finaliser un accord pour prendre une participation majoritaire (80%) dans l’entreprise Sauber F1. Les pourparlers auraient débuté au début de l’été.

Cependant, les négociations ont visiblement été rompues juste avant le week-end du Grand Prix des États-Unis (22-23-24 octobre dernier). Selon certaines sources, Michael Andretti était toutefois prêt à se déplacer au Grand Prix du Mexique, la semaine prochaine, pour relancer des discussions mais les dirigeants de Sauber ne souhaiteraient plus poursuivre la démarche.

Le projet était pourtant très avancé. Témoin de cela, le fait que Sauber - Alfa Romeo soit la seule équipe à ne pas avoir encore confirmé son second pilote pour l’an prochain, aux côtés de Valtteri Bottas. La place était en effet prévue pour Colton Herta. Mais celui-ci restera vraisemblablement en IndyCar, ce qui pourrait sauver le volant d’Antonio Giovinazzi ou promouvoir un pilote venu de la Formule 2.

Ni les dirigeants de Sauber ni Michael Andretti n’ont souhaité commenter publiquement le dossier ce mois-ci. Comme tout finit toujours par ce savoir un jour ou l’autre en Formule 1, on connaîtra sûrement les raisons ayant amené à la fin prématurée de ces négociations qui auraient permis la création d’une seconde équipe américaine en Formule 1, après celle de Gene Haas, qui végète en fond de classement.

Parmi les hypothèses évoquées pour expliquer l’échec, deux semblent tenir la route : Michael Andretti aurait voulu que la majorité des opérations de l’équipe se fassent aux États-Unis, dans les locaux d’Andretti Autosport. Mais Sauber est une entreprise suisse et les lois en matière de protection sociale du personnel et des licenciements y sont très complexes. Cet obstacle était pourtant connu de tous dès le début des négociations et il ne doit pas altérer pas un autre aspect, plus sportif. Andretti aurait en effet réclamé d'être le décideur de toute entente concernant l'écurie et notamment dans les renouvellements de contrat avec Alfa Romeo et donc du moteur Ferrari, afin que l’équipe ne se contente pas de grapiller des points par-ci par-là mais se batte dès l’an prochain en milieu de grille face à Aston Martin, AlphaTauri ou Alpine. Des garanties que les marques italiennes n’auraient peut-être pas pu donner dans l’immédiat compte-tenu des changements réglementaires qui arrivent en F1.

Ce ne sont ici que des hypothèses qui nous ont été communiquées et il convient de les prendre avec beaucoup de réserve. Mais quand on connaît le palmarès de l’équipe Andretti Autosport, victorieuse partout où elle s’est engagée, et la passion qui anime Michael Andretti dans le développement de ses entreprises de sport automobile, cela semble probable.

D’autres opportunités se présenteront-elles pour l’ancien pilote américain, fils du champion du monde 1978 Mario Andretti ? C’est probable mais la valeur des équipes de F1 ne cesse d’augmenter et les équipes privées, c’est-à-dire celles qui ne sont pas directement engagées par un manufacturier ou Red Bull, représentent aujourd’hui moins d’un tiers des inscrits en F1 (Williams, Haas et Sauber), contre 95% il y a 30 ans. La venue probable de Porsche et/ou Audi à l'horizon 2026 ne fera que renforcer la tendance...