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1er septembre : L'accident mortel de Stefan Bellof lors des 1000 km de Spa en 1985

1er septembre : L'accident mortel de Stefan Bellof lors des 1000 km de Spa en 1985

Mercredi 1er septembre 2021 par René Fagnan
Crédit photo: WRI2

Crédit photo: WRI2

Pour plusieurs il est flagrant que le jeune Allemand Stefan Bellof était en voie de devenir un très grand pilote de Formule 1 et même devenir le Michael Schumacher des années 1980 lorsque qu’il fut victime d’un accident mortel.

Né le 20 novembre 1957 à Giessen, Bellof était un acrobate du volant exceptionnel et était aussi rapide à bord d’une monoplace que d’une voiture d’endurance. Il possédait le talent brut d’un Ayrton Senna, le sens de la course d’un Lewis Hamilton et le courage sans borne d’un Gilles Villeneuve.

Après ses succès en karting, en Formule Ford, puis en Formule 3 et 2, il grimpe en F1 en 1984 au sein de l’écurie Tyrrell. Si Ayrton Senna a bien failli remporter le Grand Prix de Monaco sous le déluge en 1984, Bellof, aux commandes de sa petite Tyrrell 012 à moteur Cosworth, a terminé troisième et était clairement le plus rapide en piste quand la course fut stoppée. Dommage pour lui que sa monoplace fut exclue pour ne pas avoir respecté le poids minimum.

La même année, il devient Champion du monde d’endurance au volant d’une Porsche 956 qu’il pilote pour l’écurie officielle Rothmans et celle, privée, de Walter Brun. Il stupéfie les experts en fracassant le record du tour du Nordschleife avec un chrono de 6’11”13 lors des qualifications pour la course de 1000 km du Nürburgring. Ce record a tenu durant 35 ans ! Ces deux exploits attirent alors l’intérêt des dirigeants de la prestigieuse Scuderia Ferrari F1.

Bellof commence la saison 1985 aux commandes de la Tyrrell 012-Ford de l’année précédente, mais à partir du Grand Prix d’Allemagne 1985, il hérite enfin d’une nouvelle Tyrrell 014 à moteur Renault turbo. Le jeune Allemand recentre ses efforts sur la F1 et ne dispute que quelques courses d’endurance pour le compte de l’écurie Brun.

Le 11 août, il apprend avec une infinie tristesse le décès de son ami cher, Manfred Winkelhock, survenu durant les 1000 km de Mosport en Ontario. La Porsche 962C de l’écurie Kremer a violemment percuté de face le mur situé en bas du redoutable virage 2, tuant Winkelhock sur le coup. Le pauvre Stefan n’avait alors aucune idée qu’un sinistre sort identique lui est réservé…

Bellof termine septième au Grand Prix F1 d’Autriche puis abandonne aux Pays-Bas. Il se rend ensuite au circuit de Spa-Francorchamps en Belgique pour y disputer la course de 1000 km aux côtés du Belge Thierry Boutsen au volant d’une Porsche 956B.

Une lutte pour la tête qui se termine mal

Bellof et Boutsen se qualifient en troisième place derrière une Lancia LC2-85 en pole position et la Porsche Rothmans de Derek Bell et Hans Stuck. Bousten prend le départ, puis cède le volant à Bellof. Un peu plus loin dans les puits, Jochen Mass laisse le volant de la seconde Porsche Rothmans à Jacky Ickx.

Au jeu des ravitaillements, Ickx et Bellof se battent pour la tête de l’épreuve. Au début du 78e tour, Ickx double la Porsche de Bellof dans l’impressionnante descente vers le virage d’Eau Rouge. Puis, Bellof est à gauche d’Ickx, mais pas directement à ses côtés. Ickx prend alors la trajectoire normale sur sa gauche.

Les deux Porsche se touchent à très haute vitesse et foncent en perdition vers les rails de protection. Si la voiture d’Ickx tape le rail de côté sans trop de dommages, celle de Bellof percute directement le rail de face à l’endroit où, par malheur, deux tribunes de spectateurs se rejoignent, formant un coin en béton. Le choc est d’une violence inouïe.

Ickx s’extrait de sa voiture et court vers l’épave dans laquelle Bellof est inerte. Des secours arrivent rapidement. L’avant de la Porsche est complètement écrasé. La coque est découpée et après dix minutes d’efforts, le corps de Bellof est enfin libéré. L’Allemand est fort probablement mort sur le coup, mais son décès ne sera officiellement annoncé que plus tard depuis le centre médical du circuit.

La course est arrêtée et ne reprendra pas. Mauro Baldi, Bob Wollek et Riccardo Patrese, alors en tête, héritent de la victoire aux commandes de leur Lancia.

Certains soutiennent que Stefan Bellof fut terriblement affecté psychologiquement par le décès tragique de Winkelhock et qu’il ne voulait pas disputer cette course en Belgique. Il savait aussi que la “vieille” Porsche 956B de l’équipe Brun n’était pas à la hauteur des 962C toute récente de l’écurie Rothmans et que la lutte ne serait pas égale.

Ainsi disparaissait un des grands espoirs du sport automobile allemand et un des pilotes les plus doués de sa génération.