Parmi les pilotes québécois de la jeune génératon, Olivier Bédard est assurément l'un des familiers avec les titres de champion ! En effet, le pilote originaire de Terrebonne avait été triple champion de la Coupe Nissan Micra en 2015, 2017 et 2018, avant de rafler la couronne en F1600 Canada et en F1600 Ontario en 2019. Cette année, il a débuté en série Super Production Challenge (SPC) et avant même le dernier événement de la saison, il s'est d'ores et déjà assuré du titre, au volant de sa Nissan 370Z.
Après l'année 2019 en monoplace, Bédard a eu comme projet ambitieux de monter sa propre écurie de course automobile; Xtreme Motorsports, avec l’aide d’Alex Habrich et Michael Habrich, un duo père-fils rencontré au temps de la Coupe Nissan Micra, Bédard décrochant son troisième titre dans la série pour leur écurie.
Après avoir passé la saison 2020 à développer la voiture de course, c’est cette saison qu’ils ont pu mettre à profit leurs efforts... avec les résultats que l'on voit aujourd'hui. Dans une série aussi compétitive que le SPC, il est exceptionnel qu'un piltoe débutant s'impose. Olivier Bédard nous parle de cet exploit...
Olivier, parle-nous d'abord du Super Production Challenge, quelles sont tes impressions de cette série nationale de circuit routier ?
C’est une série que nous surveillions depuis plusieurs années, elle était en croissance constante grâce à Dominic St-Jean, le promoteur, qui prenait plusieurs bonnes décisions pour l’avancement de sa série, notamment l’ajout du Grand Prix de Trois-Rivières au calendrier. Dès le début de notre projet avec l'équipe Xtreme Motorsports et les Nissan 370z, j’étais très enthousiaste à l’idée de débuter dans cette série et je n’ai pas été déçu : j’ai beaucoup de plaisir et c’est très bien structuré, aux bons niveaux. C’est une plateforme qui est facile d’accès.
As-tu été surpris par le niveau de compétition et le nombre d'inscrits (une trentaine à chaque course) du SPC ?
Il y a en effet beaucoup plus de compétition que ce à quoi on s’attendait. Les pilotes sont de très bon calibre, toutes les voitures sont différentes, ce qui est un élément auquel je n’étais pas habitué. Même si les voitures ne sont pas les mêmes, le rapport poids-puissance fait que les temps au tour sont très rapprochés. De plus, dans les règlements, celui qui termine en première position se fait rajouter 5 places sur la grille de départ de la course suivante, ceci fait donc des courses très intéressantes.
On peut donc dire que tu dresses un bilan entièrement positif de ta première saison dans la série ?
Je crois que ça a été une bonne saison jusqu'ici, mais intense avec des événements très rapprochés. C’est difficile à croire que j’ai remporté le championnat dès le GP3R, c’était une surprise ! Je dois dire aussi que je suis très heureux de la performance de l’équipe. Avec la famille Habrich, on se connaissait déjà de nos saisons ensemble en Coupe Nissan Micra, mais nous avons évolué et notre environnement est devenu beaucoup plus sérieux et professionnel. J’ai par ailleurs apprécié connaître cette nouvelle voiture; elle est excellente dans les virages moyens et à haute vitesse, donc le but était de garder une constance sur les circuits sur lesquels nous étions quelque peu désavantagés.
Gagner le titre dès la première saison en SPC, était-ce le but en ouverture de saison ?
On nous avait dit que ce ne serait pas possible de remporter le championnat la première année, mais nous l’avons fait ! Mon objectif premier était de remporter la première course, ce que j’ai fait à Shannonville. Mais je reconnais que remporter le championnat avec un événement, soit deux courses d'avance, d’avance, c’est vraiment extraordinaire.
Quels sont les projets pour ton équipe de course ?
Nous souhaitons aller aux États-Unis pour faire de l’endurance. C’était ce que nous devions faire cette saison, mais avec les restrictions aux frontières, nous n’avons pas pu. L’an prochain, nous voulons faire quelques courses en World Racing League (WRL) ou dans l'American Endurance Racing (AER), puis faire une saison complète l’année suivante. C’est un projet ambitieux, mais les pistes visitées par ces séries sont très alléchantes. Nous prévoyons également faire du ChampCar au Canada d’ici la fin de l’année, car c’est une série qui présente du bon temps de piste. Nous avons également des gens qui nous ont approchés pour que nous leur construisions des voitures. La mienne sera d’ailleurs disponible pour la location lors de la saison 2022 en Super Production Challenge.
Côté personnel, quelles sont tes ambitions en sport automobile ?
En lançant ce projet d’équipe, mon but était de me rendre aux 24 Heures de Daytona dans les 5 prochaines années. L’objectif est donc de percer aux États-Unis et de me faire remarquer. Évidemment, j’aimerais gravir les échelons, donc de passer en GT4 avant d'évoluer en GT3. Toutefois c’est un projet qui inclut toute l’équipe, Alex (Habrich) est très motivé par ces objectifs, il voudrait également piloter une GT3 !
Comment fais-tu pour gérer une équipe de course en développement tout en pilotant ?
C’est vrai que c'est un beau défi ! En début de saison, c’était un peu plus compliqué car lorsque venait le temps de performer, je me demandais si les voitures seraient à la hauteur. Mais une fois en piste, on a très vite vu que c'était le cas. C’est différent d’être aussi impliqué car je sais tout le travail qui a été mis dans la voiture, toutes les améliorations, etc. En plus de piloter, je vois la gestion du développement et la construction des voitures. Tout ce que j’ai appris à l’école, je l’applique dans le projet, et j’apprends toujours !
Olivier Bédard sera de retour en piste cette fin de semaine au Complexe ICAR pour la finale 2021 de la série Super Production Challenge, au volant de sa Nissan 370z du Xtreme Motorsports. La première course SPC du week-end aura lieu samedi de 14h45 à 15h15; la seconde dimanche de 14h55 à 15h35.