Le vétéran pilote Didier Schraenen et son équipe ont dû travailler fort pour obtenir un 21ème podium au Grand Prix de Trois-Rivières, le week-end dernier. Ils ont offert tout un spectacle à chacune des trois épreuves, mais c’est lors de la troisième du week-end en F1600 Canada (voir aussi nouvelle précédente) qu’ils ont récolté le fruit de leurs efforts.

« On ne lâche jamais et malgré plusieurs revers on a pu célébrer comme il se doit. Ce podium est une consolation à l’occasion d’un week-end parsemé d’embûches » souligne Didier, qui avait pourtant bien entamé la 51ème édition du GP3R avec le temps le plus rapide des essais. En qualification, c’était très serré. Il obtint le 4ème temps à seulement 26 centièmes de seconde de la pole.

« Lors de la première course, j’ai pris la troisième place dès le départ et au milieu du second tour j’étais déjà deuxième. Mais au quatrième tour, voilà que mon levier de vitesse se brise. C’était l’abandon. On a calculé qu’en 25 ans au volant de ma CMV de fabrication québécoise d’une fiabilité incroyable, j’avais fait plus de 200 000 changements de rapports. Malgré son âge, et le mien, elle est aussi rapide que des monoplaces de l’année ! » explique Didier.

N’ayant fait que quelques tours dans la première épreuve, Didier n’a pu réaliser que le 5ème meilleur temps en course. Or en f1600, le meilleur tour de la course détermine la position de départ du pilote à la course suivante. « Dans la deuxième épreuve, le pilote à mes côtés a connu un bon départ et m’a pris une demi longueur à la sortie du premier virage. J’attendais le freinage du deuxième virage qui est vers la gauche pour pouvoir me ranger derrière lui, mais il a voulu prendre une meilleure ligne et s’est rabattu sur moi qui était à sa droite. Le contact a endommagé sérieusement ma suspension et j’ai dû faire un passage dans les puits, où l’équipe a redressé la roue du mieux qu’elle pouvait... Je suis reparti dernier et j’ai pu remonter à la 5ème place en signant, lors du dernier tour, le 4ème meilleur chrono » confie Didier à propos de sa course et de l’incident initial avec Martin Brousseau.

Didier Schraenen partait donc de l’extérieur de la deuxième ligne pour la dernière course. Dès le premier virage, il prenait la 3ème position. Au virage 6, il était déjà 2ème et tentait d’attaquer Nick Gilkes, le gagnant des deux premières courses. Malheureusement, à la mi-course les meneurs ont rejoint un retardataire, Mike Franza. « Nick l’a doublé juste avant le virage 1, mais j’ai été coincé derrière. Déjà, il avait reçu un drapeau bleu indiquant qu’il devait céder le passage. En arrivant au virage 2, encore le drapeau bleu. Il a ouvert la trajectoire. Croyant qu’il me laissait passer, j’ai plongé. Mais au point de corde, il m’a fermé la porte et je n’ai pu éviter le contact. Après la course, il m’a avoué qu’il m’avait vu mais ne voulant pas se retrouver dans le mur extérieur, il avait décidé de reprendre la trajectoire de course au milieu du virage » relate le pilote de Mont-St-Hilaire.

Cet autre incident forçait Didier Schraenen à faire un passage dans les puits pour redresser au mieux la direction qui avait été faussée lors du contact. S’en est suivi une autre remontée spectaculaire alors que le vétéran pilote grimpait en 3ème place pour enfin monter sur le podium, en compagnie de Jean-Christophe Trahan et Nick Gilkes.

« Nick a cinquante ans de moi que moi et un talent extraordinaire. Il n’a pas commis la moindre faute du week-end. J’avais réussi à gagner contre lui lors d’une belle bagarre à Tremblant fin juillet, mais au GP3R, il était intouchable. En plus, son attitude en dehors de la voiture est exemplaire. J’en ai rencontré des jeunes pilotes rapides, mais lui, il a tout pour connaître une brillante carrière. Il a tout mon respect » confie Schraenen.

Après 6 courses disputées cette saison, Gilkes occupe le premier rang du classement avec 5 victoires et une deuxième place. Les trois dernières épreuves de la F1600 Canada auront lieu à la fin septembre. Didier Schraenen est deuxième au classement général, suivi de Jacob Moreau.

« On ira peut-être à Tremblant. Il faudrait beaucoup de malchance à Nick pour me permettre de remporter un 5ème championnat, mais un 5ème titre de vice-champion est certainement à notre portée » a conclu Didier Schraenen, qui souligne par ailleurs l’incroyable dévouement de l’équipe Groupe STCH : « Ma conjointe et responsable de la logistique Michela Baggio, mon ingénieur Marc Montminy, mon chef d’équipe François Précourt, mon chef mécano Renaud Sergerie et les équipiers Christian Bergeron et Patrick Pouliot ont rendu ce résultat possible. Mille mercis à Claude Hamel des Services en Transport Claude Hamel et Festidrag Développement, qui avec l’aide de Rousseau Métal, Prolon Contrôle et Silverwax m’a engagé pour aider les jeunes pilotes de son programme ».