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La Formule E de retour à New York ce week-end : Ambitions à la hausse pour Rowland et Buemi

La Formule E de retour à New York ce week-end : Ambitions à la hausse pour Rowland et Buemi

Vendredi 9 juillet 2021 par Philippe Brasseur
Crédit photo: Nissan Media

Crédit photo: Nissan Media

La Formule E présente cette fin de semaine deux nouvelles courses en territoire nord-américain. Après Puebla (Mexique) le mois dernier, c’est la ville de New York qui retrouve son traditionnel E-Prix avec le décor des édifices de Manhattan en arrière-plan. L’événement, qui n’avait pas été disputé en 2020, aura deux courses au programme.

Neuf manufacturiers sont présents dans la série cette année, pour un total de 12 équipes soit 24 pilotes. Parmi ces équipes, les 10 premières ont encore de réelles chances de décrocher le titre. Les écarts sont également faibles du côté du championnat des pilotes, alors que le Suisse Edoardo Mortara (Venturi Racing) mène avec 72 points, 10 de plus que Robin Frijns (Virgin Racing) et 12 de plus que le champion 2020, Antonio Félix da Costa (DS Techeetah). Du côté de l’équipe Nissan e.dams, le pilote le mieux classé est le Britannique Oliver Rowland (9ème, photo ci-dessus) tandis que le Suisse Sébastien Buemi, ancien champion de la série, n’occupe que la 22ème place.

Après un début de saison difficile, Nissan, qui avait fini 4ème l’année de ses débuts en 2019 puis vice-champion la saison passée, est en train de revenir aux avant-postes, comme en témoigne la 2ème place de Rowland à Puebla le 20 juin dernier. Quant à Buemi, nul doute qu’il voudra profiter de l’événement new-yorkais pour retrouver la plus haute marche du podium.

« Nous abordons ce E-Prix de New York avec une bonne dynamique après des performances très prometteuses au Mexique » indique Tommaso Volpe, directeur mondial des sports automobiles de Nissan, lors d’un point de presse tenu hier auquel participait Pole-Position. « La pole position et le podium d'Oliver à Puebla nous ont conforté dans le fait que nous avons la vitesse et l'efficacité dont nous avons besoin avec notre nouveau groupe motopropulseur Nissan Gen2 » ajoute-t-il.

Tommaso a longuement décrit ce groupe motopropulseur Gen2, résultat d'une collaboration continue entre le personnel technique fabricant des voitures de rue comme la LEAF et ceux travaillant sur le programme Formule E. « Les progrès réalisés en Formule E contribuent au développement de nos futurs véhicules routiers électriques » souligne-t-il.

Techniquement, l’effort des manufacturiers automobiles en Formule E est impressionnant et Nissan en fait partie. Sportivement en revanche, la gestion de la Formule E souffre encore d’un manque de professionnalisme de la part de ses organisateurs. À ce sujet, Sébastien Buemi s’est montré optimiste que la situation progresse et Tommaso Volpe nous a rappelé que la série n’existe que depuis 7 ans : « On doit prendre en considération que c’est un championnat nouveau et que la réglementation y est extrêmement complexe. Il y a beaucoup de compétition entre les équipes concernant la gestion de l’énergie parce que c’est un enjeu primordial et nous nous efforçons tous de mettre en application les règlements de la manière la plus efficace possible. Les officiels sont très réactifs concernant la règlementation et le E-Prix de Valence, où de nombreux pilotes n’ont pu terminer l’épreuve, en est un bon exemple. Nous avons eu des rencontres tous ensemble pour discuter du fil des événements et dès le lendemain, les règles étaient modifiées pour ne plus que ça se produise ».

Toujours selon Tommaso Volpe, il y a espoir que la gestion sportive de la Formule E s’améliore car les manufacturiers impliqués dans la série entendent travailler avec les organisateurs pour simplifier les règles. L’exemple de la première des deux courses au Mexique, où les pilotes Porsche et Nissan, qui avaient particulièrement bien performé, ont été exclus des résultats au moment exact où ils passaient la ligne d’arrivée parce que leurs pneus n’avaient apparemment pas été marqués par les officiels de l’épreuve, ne faisait pas très sérieux pour la série et ne rendaient pas justice aux investissements des marques automobiles engagées. « Nous avons discuté de ce problème avec les organisateurs de la série et évidement nous voulons que ce soit géré différemment dans le futur. Ce qui est intéressant, c’est que toutes les équipes ont la même vision et nous discutons avec la Formule E et la FIA pour voir comment améliorer ce type de règlements » explique-t-il, avant de rappeler : « Nous voulons tous que la FE devienne un des plus intéressants championnats, pas seulement pour l’intérêt commercial et technologique qu’il représente, mais aussi pour le côté sportif et nous allons y arriver ».        

Nissan et les autres principales marques automobiles impliquées en Formule E participent à ce championnat du monde pour démontrer que les véhicules électriques à zéro émission peuvent être spectaculaires et passionnants à voir rouler, non seulement pour le grand public mais aussi pour les passionnés. Dans le cas de la marque japonaise, la Formule E cadre avec son objectif d'atteindre la neutralité carbone dans l'ensemble de ses opérations et du cycle de vie de ses produits d'ici 2050. Pour cela, Nissan a l'intention d'électrifier l’ensemble de son offre de véhicules d'ici le début des années 2030 sur des marchés clés.

Loin de vouloir un jour prendre la place de la Formule 1, la Formule E a su trouver sa niche en mêlant défi technologique et intérêt médiatique évident pour les compagnies impliquées. Sur piste, les courses sont souvent très disputées et si les pénalités et exclusions n’étaient pas légion, nul doute que la série attirerait un public bien plus large de fans de sport automobile.

Pour Sébastien Buemi, un événement de Formule E se divise en deux moments distincts. D’abord la qualification. « Du pilotage pur où on ne doit pas se préoccuper de la gestion de l’énergie » explique-t-il. « Puis il y a la course. Et là c’est radicalement différent, il faut intégrer énormément de gestion, travailler en permanence sur tous les paramètres liés à la consommation d’énergie permise, c’est un défi tactique permanent » ajoute Sébastien.

Le retour de la série au Canada, l’an prochain à Vancouver, attirera un peu plus encore l’attention médiatique sur la série. « Je ne suis jamais allé à Vancouver mais je me souviens de Montréal en 2017. De mon point de vue de pilote, ce fut un des événements les plus mieux organisés qu’il y ait eu en Formule E » souligne encore Seb Buemi.

Les courses disputées ce week-end dans le cadre du E-Prix de New York auront lieu demain à compter de 16 heures puis dimanche à 13 heures. Ce sont les 10ème et 11ème manches de la saison 2021, qui compte 15 courses au total.