Profitant d’un second week-end consécutif, décrié par certains pilotes come Fernando Alonso qui ne voit aucun intérêt pour la F1 à évoluer sur la même piste deux Grands Prix de suite, les motoristes présents en Formule 1 vont se réunir ce samedi après-midi dans le paddock de Spielberg pour discuter de l’avenir. Mais ils ne seront pas les seuls à la table alors que Ross Brawn et Stefano Domenicali, respectivement directeur et PDG de la Formule 1, ainsi que Jean Todt, le président de la FIA, seront présents.
On sait déjà que Ola Källenius représentera Mercedes, John Elkann Ferrari, Luca de Meo Renault et Dietrich Mateschitz sera de son côté le représentant de Red Bull Powertrains qui va succéder à Honda dans la gestion du moteur V6 Honda hybride utilisé par les écuries appartenant à Red Bull (Red Bull Racing et AlphaTauri) les prochaines saisons.
Cette réunion sera l’occasion d’entamer les discussions en vue des normes et développements moteurs en F1, mais aussi de l’implantation de nouveaux carburants dits écologiques, à l’horizon 2025.
Cependant, les représentants de deux manufacturiers allemands n’étant pas présentement engagés en Formule 1 ont été invités à se joindre au groupe lors de cette réunion : Fritz Enzinger, directeur de Porsche Motorsport et qui était déjà présent dans les paddocks de Spielberg le week-end dernier, Oliver Blume (PDG de Porsche AG) et Markus Duesmann, le PDG d’Audi.
Rappelons qu’au tout début du projet des moteurs turbo hybrides en F1, la réglementation initialement choisie était un 4 cylindres turbo, un type de moteur que le groupe Volkswagen (VAG) rendait conditionnel à son entrée dans la discipline. C’est finalement la solution des V6, souhaitée par Ferrari et Mercedes, qui a alors prévalu et VW est parti en Championnat du monde des Rallyes, puis en Rallycross.
Aujourd’hui, l’entité Volkswagen Motorsport n’existe plus mais Porsche et Audi, deux autres marques du groupe, s’apprêtent à quitter la Formule E pour d’autres horizons. Ils seront de retour en prototypes, dans la classe LMDH (Le Mans Daytona Hypercar) en Endurance, et, pour Audi, au prochain Rallye-Raid Dakar.
Alors Porsche ou Audi en F1 à compter de 2025 ? Rien n’est assuré mais tout porte à croire que l’hybridation actuellement promue en F1 intéresse beaucoup le groupe VAG et, avec les plafonds budgétaires désormais imposés, un engagement comme motoriste ne serait pas incompatible avec les sommes dépensées dans le programme Endurance, qui se fera avec le soutien du puissant Team Penske dans le cas de Porsche.
Entrons maintenant dans le domaine des rumeurs : Audi, avec déjà l’Endurance et le Rallye-Raid comme programmes, semble un candidat moins probable que Porsche… Mais un retour de cette marque en F1, qui fut présente de 1958 à 1964 puis, grâce au groupe TAG, avec beaucoup de succès chez McLaren au début des années 1980 (titres mondiaux de Niki Lauda en 1984 et Alain Prost en 1985-86) et enfin de manière éphémère avec un V12 pour le moins raté chez Footwork-Arrows en 1991, semble réaliste.
Deux options seraient alors possibles : que Penske rachète l’écurie Haas et parte en bas de l’échelle avec une toute nouvelle structure, ou s’appuyer sur l’expérience de Red Bull pour développer le futur moteur de la marque dans les installations de la puissante équipe basée en Angleterre, à Milton Keynes. Cela permettrait au motoriste de bénéficier de l’expérience acquise par Red Bull avec Honda mais mettrait d’entrée de jeu une énorme pression de résultats.
À ce stade-ci, rien n’est certain et il faudra déjà attendre la réunion de samedi pour voir si les représentants d’Audi et Porsche sont là à titre de simples observateurs ou s’ils ont la volonté de participer au groupe de travail en vue de la réglementation 2025. Dossier à suivre…