Sébastien Ogier et Julien Ingrassia ont remporté cette fin de semaine ce qu’on peut qualifier d’improbable victoire au Safari Rallye Kenya, après que les rêves de succès de Thierry Neuville et Martin Wydaeghe se soient brisés en même temps que la suspension de leur voiture, à quelques spéciales de l’arrivée. Neuville et son co-pilote ont même dû se retirer de l’épreuve en début de journée ce dimanche, après avoir heurté un rocher et brisé l'amortisseur arrière droit de leur Hyundai i20 WRC.
Pour l’équipe Hyundai, c’est une autre cruelle désillusion et un abandon très coûteux en termes de points au championnat face à Toyota, qui, outre Ogier capitalise aussi avec l’excellent résultat du japonais Takamoto Katsuta. Ce dernier aurait même pu remporter son premier rallye mondial à vie, avant d’être dépassé par son coéquipier Ogier dans l'avant-dernière spéciale.
Ogier et Ingrassia remportent l’événement kenyan par 21,8 secondes. L’épreuve africaine était de retour cette année au calendrier du Championnat du monde des rallyes FIA après une absence de 19 ans. C’est aussi le premier rallye hors Europe de la série cette année.
Fidèle à sa tradition forgée dès le milieu du siècle dernier, le Safari Rallye du Kenya a connu de nombreux rebondissements. Sébastien Ogier lui-même s'est retrouvé 7ème après avoir subi des problèmes de suspension vendredi, avant son incroyable remontée au classement. Cette quatrième victoire en six manches lui permet d’augmenter un peu plus son avance en tête du championnat, à mi-saison.
« Après nos problèmes de vendredi, nous avons eu un très bon week-end, un très bon rythme » a déclaré Ogier. « Ça a été une expérience incroyable d'être ici. Le soutien que nous avons reçu de la population locale est exceptionnel. C'est peut-être un peu plus court qu'auparavant, mais le défi est toujours aussi difficile » a ajouté le septuple champion du monde.
Le Safari Rallye du Kenya a assurément été à la hauteur de sa réputation d'événement emblématique dans le monde du sport automobile. Les routes de gravier et de terre, parsemées de roches mais aussi de terrains sablonneux autour des lacs Naivasha et Elmenteita dans la vallée du Grand Rift, ont constitué un difficile défi pour les participants au sein de paysages époustouflants. Une faune exotique et des habitants enthousiastes ont ajouté au décor de carte postale et montré l'Afrique sous son meilleur jour.
Sportivement, Neuville avait mené toutes les étapes sauf deux jusqu'à son abandon prématuré. C’est le troisième rallye consécutif où Hyundai se retire de la tête de l’épreuve avec des problèmes de suspension. « Très peu de chance pour nous, mais aussi pour toute l'équipe » a déclaré le Belge. « Trois week-ends de rallyes difficiles d'affilée, personne ne méritait ça. Nous aurions mérité trois victoires lors de ces trois dernières épreuves, mais malheureusement ce n’est pas ce qui s’est passé » a-t-il ajouté, fataliste.
Pour le Japonais Katsuta en revanche, il s’agit de son premier podium en WRC. Cette deuxième place scelle le quatrième doublé du Toyota Gazoo Racing cette saison, de quoi voir l’avance du manufacturier japonais grimper à 59 points sur Hyundai au championnat des constructeurs.
Mis à part quelques calages de moteur, Katsuta a été exemplaire tout au long de l’épreuve. Il a terminé avec 47,7 secondes d'avance sur Ott Tänak, qui se rapprochait jusqu'à ce qu’une défaillance du système de chauffage du pare-brise de sa Hyundai fasse défaut, obligeant le champion du monde 2019 à disputer la dernière spéciale sous la pluie samedi avec des gros soucis de visibilité due à la buée.
Les pilotes de M-Sport Ford, Gus Greensmith et Adrien Fourmaux, complètent finalement le Top 5 avec leurs Fiesta WRC. Leur stratégie conservatrice a porté ses fruits et le Français Fourmaux a également célébré sa première victoire en spéciale ce dimanche matin. Greensmith et Greensmith terminent séparés de 9,9 secondes, à la faveur du jeune français mais il a écopé de 10 secondes de pénalité à l'arrivée, étant ainsi relégué derrière son coéquipier.
Kalle Rovanperä termine sixième, à près de neuf minutes du vainqueur avec sa Toyota Yaris WRC. Il a écopé d'une lourde pénalité de temps lorsque sa voiture s'est immobilisée dans le sable vendredi et qu’il a abandonné, devant repartir samedi en mode Rally2.
C’est le lauréat de la classe WRC3, Onkar Rai, qui a terminé septième toutes-catégories, devant ses rivaux de classe que sont Karan Patel et Carl Tundo. Elfyn Evans a quant à lui grappillé le point en 10ème position après avoir stationné sa Yaris WRC vendredi matin avec une suspension cassée.
Pour le classement complet, cliquez ici… La prochaine épreuve aura lieu en Europe en juillet, alors que le Rallye d'Estonie (15 - 18 juillet) donnera le coup d'envoi de la seconde moitié de la saison.