Né le 24 juin 1965 à l’Île-Perrot en banlieue de Montréal, Claude Bourbonnais célèbre aujourd’hui son 56e anniversaire de naissance.
Le jeune Claude a grandi dans un univers de moteurs, de motoneiges, d’essence et de tout-ce-qui-a-un-moteur-et-qui-va-vite. L’adolescent se montre rapidement hyper compétitif et cherche une bonne façon de canaliser son énergie. La série de karting de Formule 125, créée par Gilles Bourcier et Remo Tagliani, l’a immédiatement séduite (une série monotype de châssis et de moteurs 125cc TM avec une boîte à six rapports).
Aidé par son père, il débute dans cette série en 1983. Il étonne en terminant sa deuxième course en seconde place et est sacré recrue de l’année. La saison suivante, Claude affronte un autre adolescent de l’Île-Perrot, Christian Vandal, qui deviendra plus tard son coéquipier en Formule 2000. Bourbonnais gagne toutes les courses de F125 en 1984, sauf deux, et est sacré champion de la catégorie.
Claude désire passer à l’automobile, mais il lui faut un bolide qui roule vite. Très vite. Toujours avec le soutien de papa, il saute en F2000 canadienne en 1985 et est sacré recrue de l’année avec une seconde place à Trois-Rivières. L’année suivante, il est recruté par David Berman et son équipe commanditée par les montres Cardinal. Au volant d’une Swift, il récolte une deuxième place au Grand Prix de Granby. Il court aussi en Coupe Rothmans Porsche 944 pour l’écurie Auto Mizzi.
En 1987, il court encore pour l’écurie Cardinal en F2000. Il a souvent des accidents, mais sa fin de saison est exemplaire et il récolte sa première victoire en octobre sur le circuit du Mont-Tremblant. La saison 1988 est celle des exploits. L’écurie Falcon Racing de John Hayes fait rouler deux Reynard pour Claude et John Dekker, un ancien pilote de drag. Bourbonnais décroche six victoires en huit courses et est couronné champion.
Le pilotage de Bourbonnais ne fait pas dans la dentelle, comme on dit. Agressif, incisif, “la pédale dans le métal”, Claude tire 100% du potentiel de sa monoplace, et même parfois un peu plus… C’est un type de pilote comme l’est Paul Tracy, un de ses rivaux. S’il n’a pas d’accident, il termine premier ou sur le podium. Pas de demi-mesure possible.
Bourbonnais et Hayes, qui s’entendent super bien, montent en Championnat Toyota de Formule Atlantique en 1989. À sa première course, à Lime Rock, Claude décroche la pole position et la victoire ! Il récolte deux autres victoires cette année-là et se classe troisième au championnat. Claude devient aussi porte-parole de la campagne “Don’t Drink and Drive” de Molson aux côtés de Mario et Michael Andretti. Fait étonnant : malgré ses 13 victoires récoltées en Formule Atlantique au cours de cinq saisons, Claude n’a jamais été sacré champion de cette série. Il a toutefois été sacré vice-champion en 1990.
Toujours en 1990, Player’s l’envoie en Europe disputer deux courses de F3000 européenne, Le Mans et Nogaro, aux côtés de Stéphane Proulx. Score final : deux non-qualifications. À Nogaro (où j’étais), Claude a complètement raté un freinage (devant moi) et sa Lola est allée s’encastrer dans les pneus. « Moi et mes grands pieds ! Le bout de ma chaussure est resté pris dans le pédalier et je ne suis pas arrivé à freiner comme du monde » m’avait-il dit après l’incident. Vrai : Claude chausse très grand.
En 1991, il dispute les 24 Heures du Mans dans une Courage-Porsche en compagnie de Michel Trollé et Marco Brand. Ils terminent 14e mais ne sont pas classés pour distance parcourue insuffisante, à la suite d'ennuis mécanique et d'un passage par les bacs à graviers de Claude qui nécessita un changement de capot avant. Bourbonnais dispute aussi quelques manches du Championnat britannique de F3000 où il récolte un podium, mais l’aventure prend fin brusquement quand son budget arrive à zéro.
En 1993, il revient au pays et est recruté par Player’s (encore) pour être le coéquipier du jeune Jacques Villeneuve, le fils de Gilles, en Formule Atlantique. Claude récolte sept victoires et se classe devant Villeneuve au championnat. Mais c’est ce dernier qui monte en IndyCar la saison suivante. « J’ai été naïf. Je pensais que c’était une compétition “fair and square” où le mieux classé des deux monterait en IndyCar. Mais non, c’était tout arrangé d’avance avec Villeneuve et son gérant, Craig Pollock » m’avait confié Claude plus tard. Il faut ajouter que son accrochage avec Jacques Villeneuve durant la course du Grand Prix de Trois-Rivières n’a pas accru sa cote de popularité auprès du public. Les fans qui soutenaient inconditionnellement Villeneuve Junior lui en ont beaucoup voulu.
Le grand Claude va quand même courir en IndyCar, mais avec un tout petit budget de Player’s et pour des écuries de fond de grille. Les voitures sont mal préparées, cassent souvent et ses résultats sont désastreux. Mais Player’s le garde sous contrat et le fait courir en Indy Lights en 1995, 1996 et 1997. Il récolte une victoire, mais sans plus, en plus de s’être blessé au cou lors d’un accident survenu sur l’ovale de Nazareth en 1995.
Par la suite, Bourbonnais dispute quelques épreuves dans les séries IMSA Grand-Am et Trans-Am. Il s’intéresse à l’enseignement et fait partie de groupes d’anciens coureurs automobiles qui prodiguent des cours de conduite avancée et des essais de nouvelles voitures de série. Il devient aussi coach de pilotes du Challenge Ferrari. Depuis quelques années, Claude dirige son école de conduite hivernale à Vaudreuil dans la région de Montréal.
En 2018, il se tourne vers la politique comme candidat du parti Coalition avenir Québec lors des élections générales dans Vaudreuil où il termine en deuxième place. Mais le 28 novembre, alors qu’il revient d’une assemblée de la CAQ à Québec, son véhicule heurte de plein fouet l’arrière d’un camion de déneigement. Hospitalisé, Bourbonnais souffre d'une hanche et de côtes cassées, d'une coupure à la langue, ainsi que de fractures du nez et du sternum. Il est hospitalisé et termine sa convalescence à la maison.
En août 2019, Claude, clopin-clopant, car pas encore entièrement remis de ses blessures, reprend le volant d’une monoplace de Formule Atlantique lors du Grand Prix de Trois-Rivières. Contre toute attente, il remporte la troisième course présentée durant l’événement. Preuve que Claude n’a rien perdu son talent !