Après Jean-Marie Balestre en 2008, c’est son successeur comme président de la Fédération Internationale de l’Automobile (FIA) qui est décédé ce lundi 24 mai, Max Mosley.

Max Rufus Mosley, de son nom complet, est né le 13 avril 1940 à Londres (Grande-Bretagne) et il a été à la tête de la FIA de 1993 à 2009, année où l’actuel président Jean Todt lui a succédé.

Fils cadet d'Oswald Mosley, le fondateur du British Union of Fascists (un parti d’allégeance hitlérienne durant les années 1930 en Grande-Bretagne), et de Diana Mitford, Max Mosley a étudié en France, en Allemagne et en Grande-Bretagne. Diplômé en physique puis en droit, il devient pilote dans les années 1960 et co-fonde l’écurie March Engineering en 1969 (le M de March est pour Mosley).

Il est alors chargé de la gestion juridique et commerciale de l'équipe entre 1969 et 1977. Il se lie d’amitié avec Bernie Ecclestone au milieu des années 1970 et devient son conseiller juridique, en plus d’être celui de la toute jeune FOCA (Formula One Constructors Association) qu’a fondé Ecclestone pour gérer les intérêts commerciaux des équipes de Formule 1.

Max Mosley a rédigé les premiers accords Concorde, dont les versions successives gèrent encore aujourd’hui le partage des revenus de la F1. En 1991, il parvient à se faire élire comme président de la FISA (Fédération Internationale du Sport Automobile) en déjouant les plans de Jean-Marie Balestre qui ne s’attendait pas du tout à perdre sa place. Mosley intègre ensuite complètement la FISA à la FIA et en prend la présidence en 1993.

Favorisant la montée en puissance de son ami Bernie Ecclestone pour tout ce qui concerne les affaires commerciales de la Formule 1, Mosley va s’atteler à faire évoluer la FIA vers plus de globalité, plus de responsabilités dans le monde automobile et pas seulement en sport automobile. Il est alors l’artisan de programmes d'évaluations des véhicules automobiles en Europe tout en poussant fortement la FIA à renforcer ses normes de sécurité en sport automobile, particulièrement après les accidents mortels de Roland Ratzenberger et Ayrton Senna, à Imola en 1994.

S’il travaille très fort pour le bien-être de la F1, il lui sera souvent reproché pendant ses mandats successifs de délaisser les autres disciplines, particulièrement le rallye et l’Endurance qui ne l’intéressent guère.

En 2008, alors que la FIA a imposé à l’écurie McLaren une amende record de 100 millions de dollars US quelques mois plus tôt, le journal britannique News of the World publie des photos montrant Max Mosley participer à des activités, « sadomasochistes à connotation nazie avec des prostituées ». S’il est très vite établi que la connotation nazie est une pure calomnie, Mosley se retrouve au cœur du scandale, que certains voient alors initié par une vengeance de Ron Dennis (le patron de McLaren). Ni l’implication de Dennis dans cette affaire, ni une quelconque entrave à la loi ne pourront jamais être prouvées et Max Mosley gagnera le procès intenté en dommages et intérêts à News of the World, obtenant plus de 100 000 dollars.

Pourtant, la participation du président de la FIA à des activités sadomasochistes n’a jamais été niée par l’intéressé, Mosley arguant comme défense le droit à des pratiques non conventionnelles et le droit à la vie privée, son cheval de bataille depuis toujours.

Malgré le scandale, il ne démissionna pas de son poste et compléta son dernier mandat jusqu'à l'élection de Jean Todt, dont il soutient la candidature, fin 2009, l’année qui marque à la fois son départ de la présidence de la FIA mais aussi le suicide de son fils Alexander (39 ans), d’une surdose de cocaïne.

De 2011 à 2018, il fut aussi le président de GlobalNCAP, une association travaillant à l'amélioration et le développement de la sécurité routière en Europe. Atteint d’un cancer, il s'est suicidé ce lundi à l’âge de 81 ans.