Le pilote torontois Robert Wickens est de retour en piste ! C’est au volant d’une Hyundai Veloster N de l’écurie Bryan Herta Autosport qu’il a fait ce matin ses premiers tours derrière le volant d'une voiture de compétition depuis son terrible accident survenu en 2018. Rappelons que l'ascension de Wickens en IndyCar a brutalement été arrêtée en août 2018, sur l’ovale de Pocono. Avant cela, rappelons que le pilote canadien, qui avait impressionné autant en karting qu'en monoplace, en passant par quelques saisons en DTM à titre de pilote officiel Mercedes, avait signé la pole position lors de sa première course à vie en IndyCar (à St-Petersburg) avant de récolter des résultats qui lui permettaient d'envisager le titre de recrue de l'année.
Bien qu’il soit encore très affecté par son accident qui l’a laissé partiellement paralysé des jambes à cause d’une blessure à moëlle épinière, Robert Wickens a toujours été motivé à revenir en piste, rendant même sa rééducation publique sur son compte Instagram. En effet, s’il n’est pas au gym tous les jours, c’est au volant d’un simulateur adapté qu’il garde ses réflexes.
Wickens a toujours besoin d’une chaise roulante pour l’aider dans ses déplacements, mais il est tout de même capable de bouger et de se tenir sur ses deux jambes pour de courtes périodes de temps. Considérant son handicap, c'est à bord de la Hyundai Veloster N habituellement pilotée par Michael Johnson, un pilote engagé par Bryan Herta Autosport en IMSA Michelin Pilot Challenge qui est également paralysé des jambes, qu’il a fait ses premiers tours dans cette voiture de classe TCR sur le circuit de Mid-Ohio. « De mettre mon équipement de course, d’être à la piste, c’était comme être de retour à la maison » de dire Robert Wickens. « Par contre, une fois en piste c’est une autre histoire, car j’ai dû m’habituer aux commandes d'accélérateur et de freinage au volant, et avec la pluie c’était un défi d’apprendre cette nouvelle voiture ! » ajoute-t-il.
Dans la voiture de Michael Johnson, ex-champion national de moto paralysé depuis quelques années, il y a un anneau par-dessus le volant que les pilotes peuvent actionner pour accélérer, puis un autre anneau en arrière du volant pour le frein. « Je suis très occupé ! » lance Johnson. « Mes mains bougent beaucoup, mais je suis habitué. C’était un gros changement pour Robert que d'apprendre comment les contrôles fonctionnent et comment synchroniser le tout ». Wickens a également souligné qu’il avait beaucoup à apprendre de ce côté.
Pour l’instant, il s’agit d’une opportunité offerte par Bryan Herta Autosport pour Robert Wickens de se remettre au volant d’une voiture de course le temps d’un essai en piste, mais aucun programme en compétition n'est annoncé. Toutefois, si nous avons appris une chose, c’est qu’il n’y a pas de fumée sans feu… « J’aimerais vraiment retourner en IndyCar, mais rendre une voiture compétitive avec des commandes au volant n’est pas quelque chose qui semble possible avec les règlements présents. Mais on ne sait jamais ! » indique Robert, qui rappelle que les commandes au volant sont déjà homologuées en IMSA, tant en Michelin Pilot Challenge qu’en WeatherTech SportsCar alors qu'Alex Zanardi avait participé aux 24 Heures de Daytona il y a deux ans avec une BMW M8 GTLM équipée de ce dispositif.
Robert Wickens est tout de même de retour en IndyCar depuis l'an dernier, mais du côté des paddocks alors qu’il est consultant pour l’écurie Arrow McLaren SP. C’est d’ailleurs dans ces paddocks qu’il a renoué avec Bryan Herta. « Bryan a réalisé que ça serait une belle opportunité » explique Wickens. « Lui et George Streibrenner IV m’ont demandé si j’aimerais qu’ils contactent Michael Johnson pour emprunter sa précieuse voiture pour quelques tours. De fil en aiguille nous en sommes arrivés à organiser cet essai, mais le tout est possible grâce à la générosité de plusieurs personnes » précise-t-il.
Pour Robert, il est clair qu’il veut retourner à un niveau de course professionnel : « depuis le jour 1 de mon accident, je travaille pour revenir en course et je pense que je le mérite » conclut-il. Robert Wickens a quitté l'appel conférence car la pluie semblait se calmer au Mid-Ohio SportsCar Course... et il avait hâte de retourner en piste cet après-midi !