Le week-end dernier, les rues de Monaco ont été l’hôte de la 12ème édition du Grand Prix de Monaco Historique, un événement qui permet aux propriétaires de voitures de course, principalement des Formules 1, historiques de les faire rouler en piste sur le célàbre tracé qui accueillera aussi la Formule E et bien sûr la Formule 1 le mois prochain.
L'an dernier, restrictions entourant le Covid-19 oblige, le Grand Prix de Monaco historique avait été annulé. C'est donc avec beaucoup d'enthousiasme et malgré des grilles de départ moins volumineuses qu'autrefois (seulement 100 bolides avaient répondu à l’appel contre 200 par le passé) que la 12ème édition de l'événement a eu lieu cette année. La qualité des batailles en piste n’a a pas souffert du plus faible nombre d'inscrits et le public présent dans les estrades a pu s'en rendre compte.
Vedette médiatique de l’événement, le Français Jean Alesi, ex-pilote de la Scuderia Ferrari, a été au centre de toutes les attentions... Non seulement le pilote en lui-même est impressionnant, mais c’est l’action qu’il a mis en piste, au volant d’une Ferrari 312 B3 ex-Niki Lauda, qui a retenu l’Attention. Le pilote était en bonne voie de remporter la course de la série F, après avoir bondi en tête depuis la 2ème place sur la grille et menant 15 des 18 tours. Mais c'était sans compter sur la fougue du pilote parti en pole position, Marco Werner.
Triple vainqueur des 24 Heures du mans sur prototype Audi, Werner disposait d'une Lotus aux fameuses couleurs noir et or des annés 1970. Quelque peu emporté par sa fougue, il envoya Alesi dans le mur peu après le dernier virage ! Bien qu'il ait mentionné pour sa défense que c'est parce qu'Alesi avait manqué une vitesse qu'il ait heurté son adversaire, les officiels le pénalisèrent et le rétrogradèrent en 3ème place. Frustré, Werner refusa de monter sur le podium.
Mais l'essentiel était ailleurs et la mission de Jean Alesi a été parfaitement remplie : pendant trois jours, il a fait rêver les fans de tous âges, au bord du circuit, sur les réseaux sociaux, à la télévision, bien aidé par son compère René Arnoux engagé lui aussi sur une 312 B3 ex-Niki Lauda, mais qui n’a pas pu participer à la course de dimanche. Un duo dynamique qui a certainement fait sourire plus d’un, d'autant que le son du moteur V12 de la fameuse 312 B3 avait de quoi enchanter les passionnés !
Si l’on regarde les nombreuses marques qui ont écrit l’histoire du GP de Monaco de F1, deux d’entre elles ont particulièrement marqué cette 12ème édition du GP historique : Maserati d’abord, car Guillermo Fierro-Eleta a remporté les Courses B et C sans tracas, grâce à deux modèles qui ont fait la renommée de la marque italienne, la 250F et la 300S. Lotus ensuite, la marque anglaise fondée par Colin Chapman, qui a été à l'honneur avec un quadruplé dans la Course D et en entretenant le suspense dans la Course F avec la fameuse 77 de Marco Werner dans la boîte de vitesses de la Ferrari de Jean Alesi !
D’autres marques ont aussi rappelé de sacrés souvenirs aux nostalgiques, comme Talbot-Lago et Bugatti en Série A, Jaguar dans la Série C, Surtees, McLaren et Hesketh dans les Courses E, F et G réservées aux F1 les plus récentes, des années 1970 à 80.
Mais c'est assurément le Britannique Michael Lyons qui est le grand vainqueur de cette édition 2021, lui qui a enchaîné les victoires dans les séries E, F et G, avec des voitures au nom mythique. Dans ces trois courses, très disputées de bout en bout et courues à des vitesses ahurissantes pour des monoplaces de près de 50 ans, le pilote nord-irlandais de 30 ans, aussi rapide que modeste, a montré toutes les facettes de son talent : un départ parfait dans la Course E pour prendre la tête devant la McLaren du poleman Stuart Hall et ne plus jamais regarder dans ses rétroviseurs, une pression intense dans la Course F pour pousser le leader Jordan Grogor (Arrows) à la faute, une sagesse absolue dans la Course G : au 3ème rang, en attendant qu’il se passe quelque chose entre Alesi et Werner... Ce qui est arrivé !
Lyons s'ets bien sûr imposé au volant de trois monoplaces bien différentes, soit une rustique Surtees TS9 bleue, une superbe McLaren M26 ex-James Hunt orange fluo et enfin une Hesketh 308 E de 1977, toute bleue, parfaitement réglée lors d’une séance d’essai sur le petit circuit d’Anglesey, au nord du pays de Galles.
Le Grand Prix de Monaco Historique sera de retour dans les rues de la principauté pour sa 13ème édition du 13 au 15 mai 2022.
Ci-dessous, les Top 3 dans toutes les séries. Pour les résultats complets, cliquez ici.
Série A
1. Christian Traber (SUI/Talbot-Lago)
2. Niklas Halusa (AUT/Bugatti 35B)
3. Ewen Sergison (SCO/Maserati 6CM)
Série B
1. Guillermo Fierro-Eleta (ESP/Maserati 250 F)
2. Max Smith Hilliard (GBR/Lotus 16)
3. Alex Birkenstock (GER/Ferrari Dino 246)
Série C
1. Guillermo Fierro-Eleta (ESP/Maserati 300S)
2. Niklas Halusa (AUT/Jaguar Type D)
3. Nicolas Bert (BEL/Jaguar Type C)
Série D
1. Mark Shaw (GBR/Lotus 21)
2. Nick Taylor (GBR/Lotus 18)
3. Philipp Buhofer (GBR/Lotus 24)
Série E
1. Michael Lyons (GBR/Surtees TS9)
2. Stuart Hall (GBR/McLaren M19)
3. Jamie Constable (GBR/Brabham BT37)
Série F
1. Michael Lyons (GBR/McLaren M26)
2. Julien Andlauer (FRA/March 761)
3. Marco Werner (GER/Lotus 77)
Série G
1. Michael Lyons (GBR/ Hesketh 308 E)
2. Mike Cantillon (GBR/Tyrrell 010)
3. Matteo Ferrer-Aza (ESP/Ligier JS11-15)