Deuxième des 24 Heures de Daytona (classe GTD) fin janvier, le pilote québécois Mikaël Grenier nourrissait de grands espoirs de nouveau podium aux 12 Heures de Sebring. Mais l'équipage composé du pilote de Québec, de Maro Engel (pilote officiel Mercedes) et de Kenny Habul, le pilote-propriétaire de l'équipe, a été contraint à l’abandon à la toute fin de l’épreuve. En effet, la Mercedes-AMG GT3 de l’écurie SunEnergy 1 une attache de roue s’est cassée à 30 minutes de la fin, ce qui a provoqué la perte de contrôle d'Engel, qui a terminé sa course dans le mur de béton à la sortie du virage 17.

Pourtant, la semaine de course s’annonçait prometteuse et Mikaël Grenier dresse un bilan pas si négatif que cela de cette deuxième épreuve de la saison 2021 du championnat IMSA WeatherTech SportsCar : « nous avons eu une bonne course somme toute. Kenny a connu sa meilleure séance de qualifications depuis que je suis avec lui. Il était à 1,6 seconde de la pole position et c’est un pilote bronze. Je suis fier de lui ».

Mikaël Grenier savait toutefois que ces 12 Heures ne seraient pas faciles, la Balance des Performances (BoP) imposée aux Mercedes AMG GT3 après leur doublé de Daytona n'étant pas très favorable. « La BoP était basée sur les résultats de Daytona, pourtant lors des 24 Heurs nous n’étions pas les plus rapides, nous avons juste eu une bonne course. La voiture était très lourde à Sebring, 40 kilos de plus qu’à Daytona alors que les Porsche étaient 60 kilos plus légères et l’Aston Martin avait 110 kilos de moins. Je n’ai jamais vu d’aussi grosses différences » confie Mikaël.

Malgré cela, le début de course de la Mercedes No.75 fut prometteur : « Ça n’était pas facile, mais malgré tout, nous étions rapides en piste. Je pense que nous aurions pu nous battre pour la victoire ou un podium si nous n’avions pas eu nos problèmes électroniques » confie Mikaël. Comme beaucoup de voitures GT, la Mercedes-AMG GT3 a eu des ennuis d’ABS pendant la course. « Notre ABS se désactivait et notre système de freinage n’est pas fait pour fonctionner sans cela, alors c’était dangereux. Le problème a commencé dans mon relais, je suis donc rentré aux puits pour changer une pièce électronique et nous avons perdu 4 tours. Après la réparation, l’ABS s’activait trop ou pas assez, mais ne s’est plus désactivé totalement. Nous avons également perdu l’antipatinage tout de suite après. Maro et moi nous nous sommes habitués assez rapidement, on ne perdait presque rien au tour à cause de ce problème, mais ça a été plus difficile pour Kenny. Il a même fait un tête à queue dans le virage 7, ce qui a fait un peu de dommage à la voiture » explique-t-il.

Étonnamment, l'équipage est parvenu à regager les tours perdus, à la faveur des neutralisations qui leur ont été très favorables. « Avec les voitures de sécurité, et les ajustements parfaits sur la voiture, nous avons repris nos 4 tours. Nous étions 6ème vers la fin de la course et nous aurions pu remonter dans le Top 5, mais Maro a eu l'accident qui nous a contraints à abandonner. Par contre au niveau pilotage nous avons très bien performé, pour ma part j’étais rapide et constant » souligne-t-il.

Le reste de la saison de Mikaël Grenier n’est pas encore confirmé, mais risque d’être composé de deux autres courses d’Endurance de la série. « C’est presque certain que nous allons faire les courses de l’Endurance Cup en IMSA, et peut-être quelques courses Sprint. D’autres courses internationales seront à confirmer plus tard » explique Mikaël, qui a passé les saisons précédentes en Europe, pilotant tour à tour en Coupe Porsche italienne, en Lamborghini Super Trofeo, en GT Open et en GT World Challenge Europe. De quoi se bâtir une solide expérience des voitures Grand Tourisme.

En concluant l’entrevue, nous avons demandé à Grenier ses impressions sur le nouveau format des séances de qualifications que l’IMSA a mis en place pour la classe GTD, soit une séance pour déterminer l’ordre de départ, puis une seconde pour marquer des points au championnat, sans impact de la position sur la grille. Un curieux système dont le Québécois ne semble pas fan : « C’est un peu inutile. C’est pensé à moitié. Ils auraient pu prendre la moyenne des deux séances de qualifications pour déterminer la grille de départ, comme en Europe où on avait même trois séances si nous étions trois pilotes. L’endurance est un sport d’équipe, alors je pense que c’est un bon système de prendre la moyenne de tous les pilotes. Ici c’est juste pour les points et cela ne donne pas un bon spectacle pour les fans vu que tout le monde fait ses tours lancés ».

La prochaine épreuve de la série IMSA WeatherTech SportsCar auralieu à Mid-Ohio le 16 mai. Pour l'Endurance Cup, ce sont les 6 Heures de Watkins Glen, fin juin, qui sont le prochain événement à l'horaire.