Disputée ce samedi, la 63ème édition des 12 Heures de Sebring a couronné l’équipage que l’on attendait peut-être le moins parmi tous ceux évoluant avec les prototypes Cadillac DPi, celui du trio français Sébastien Bourdais, Loïc Duval et Tristan Vautier de l'équipe JDC-Miller Motorsports. Cet équipage a pris les commandes de l’épreuve à la faveur de la dernière relance, à 18 minutes de la fin. Une seconde et 6 dixièmes seulement sépare les vainqueurs des… troisièmes à l’arrivée !

L’épreuve a connu deux phases : les premières six heures disputées à très bon rythme, ralenties par trois brèves neutralisations et marquées de quelques accrochages mineurs. Puis, la seconde moitié beaucoup plus... musclée, émaillée de périodes sous drapeau jaune et conclue, comme souvent dans la série IMSA WeatherTech SportsCar, par un sprint consécutif à une ultime relance à 15 minutes de la fin.

Courue intégralement sur piste sèche, cette 63ème édition des 12 Heures de Sebring a aussi permis au Québécois Bruno Spengler de se battre tout au long de la course pour la victoire en classe GTLM, tandis que Mikaël Grenier a été moins chanceux en classe GTD.

Si le départ fut exempt du moindre incident, la première neutralisation est survenue après seulement 14 minutes, alors que Jimmie Johnson perdait le contrôle de la Cadillac No.48 au virage 17 pour la seconde fois en autant de jours ! Contrairement aux qualifications, il n’a cette fois pas endommagé sévèrement son prototype, étant en mesure de reprendre la course après un arrêt aux puits.

La course prit ensuite son rythme normal à Sebring : beaucoup de dépassements, de batailles dans la plupart des 5 catégories, des contacts aussi. Au cap de la mi-course, Renger Van der Zande avait renoué avec le 1er rang devant la Mazda DPi d’Oliver Jarvis, les Acura d’Olivier Pla et Alexander Rossi, et les Cadillac de Simon Pagenaud, qui avait relayé Jimmie Johnson, et de Sébastien Bourdais, distancée alors d’un tour.

À 90 minutes de l’arrivée, 7 secondes seulement séparaient les 5 premiers classés tandis qu’en classe LMP2, la lutte en tête ne concernait plus que deux Oreca, la No.52 de Mikel Jensen et la No.18 de Ryan Dalziel après que Timothé Burret se soit offert la plus belle cabriole de la course, heurtant le mur de pneus avant de faire un tonneau avec l’Oreca No.8 partagée, entre autres, avec le Canadien John Farano.

L’entrée dans la dernière heure a marqué la fin des espoirs de victoire de la Cadillac de Kevin Magnussen, Scott Dixon et Renger Van der Zande, suite à un accrochage avec la BMW No.25, laissant Bourdais, Tincknell avec l’unique Mazda, Kobayashi et les Acura s’expliquer pour la victoire. En tête, Sébastien Bourdais n'a pas craqué sous la pression et il s’impose d’un souffle devant Tincknell et Kobayashi. Complétant le Top 5, les Acura de Cameron/Montoya/Pla et Rossi/Taylor/Albuquerque finissent groupées, 2 secondes plus tard.

À noter cependant qu'après l'arrivée, la Cadillac No.48 de Jimmie Johnson, Kamui Kobayashi et Simon Pagenaud a été rétrogradée en 28ème position, dernière des DPi, par les officiels. La pénalité lui a été infligé parce que Pagenaud a dépassé d'une minute le temps maximal de conduite autorisé par pilote au total de l'épreuve.

En LMP2, Ben Keating, Scott Huffaker et Mikkel Jensen (Oreca) l’emportent. En LMP3, c’est Colin Braun, Jon Bennett et George Kurtz Ligier du Core Autosport) qui s’imposent au terme d’une course sans problème majeur.

En GTLM, ce fut encore plus fou qu’en DPi ! Les BMW M8 GTE ont réussi l’exploit de rivaliser avec les Corvette C8.R. Et comme la Porsche 911 RSR emmenée par Mathieu Jaminet s’est également révélée très compétitive, c’est une lutte à 3 marques différentes que l’on a eu droit dans les dernières heures, après que la Corvette No.4 ait été reléguée à 3 tours des meneurs dès la mi-course et que la BMW No.24 ait perdu 1 tour suite à un début d’incendie lors d’un arrêt aux puits à 1h50 du terme.

La BMW de Bruno Spengler et ses équipiers Philipp Eng et Connor De Phillippi était en positon de gagner mais De Phillippi a sorti la Corvette de Gacia à 5 minutes de la fin. La Corvette renonça, la BMW écopa d’une pénalité… et la Porsche de Mathieu Jaminet, Matt Campbell et Cooper MacNeil a gagné ! Spengler et ses équipiers sont classés 2èmes.

En GTD, beaucoup de rebondissements là aussi mais ce fut une domination Porsche dans la seconde moitié de la course. Zach Robichon, Laurens Vanthoor et Lars Kern ont dominé les dernières heures avec leur 911 GT3-R du Pfaff Motorsports. Ils s’imposent avec 2,112 secondes d’avance sur la 911 du Wright Motorsports de Patrick Long, Trent Hindman et Jan Heylen.

L’Ontarien Roman de Angelis, associé à Ian James et Ross Gunn sur l’Aston Martin Vantage GT3 de l’équipe Heart of Racing, complète le podium.

Pour Mikaël Grenier, cette édition 2021 des 12 Heures de Sebring fut très difficile. Aux prises avec des ennuis d’ABS, la Mercedes de l’équipe Sun Energy 1 Racing perdit 1 tour dès la 2ème heure. À la 5ème, le pilote-propriétaire de l’équipe, l’Australien Kenny Habul, sortait de piste et perdait un autre tour. Maro Engel et Mikaël se sont partagé les derniers relais, parvenant miraculeusement à revenir sur le tour des meneurs. Mais Engel a perdu le contrôle à 30 minutes du terme, envoyant la Mercedes AMG GT3 No.75 dans le mur et entraînant une dernière neutralisation.

Autre Canadien engagé sur une Mercedes, l’Ontarien Daniel Morad a été aussi malchanceux, son équipier Billy Johnson étant harponné par la Lamborghini de Franck Perera après seulement 3 heures et 20 minutes de course. Un violent crash, causé apparemment par un souci d’ABS sur la Lambo du Français, qui a provoqué l’abandon des deux GTD.

Pour le classement complet, cliquez ici. La prochaine course de la série IMSA WeatherTech SportsCar aura lieu à Mid-Ohio, le 16 mai. Ce sera la première course Sprint de la saison, d’une durée de 2h45 minutes.