Pour une troisième fois consécutive, l’écurie canadienne Pfaff Motorsports disputait les 24 Heures de Daytona, la manche inaugurale de la série IMSA WeatherTech SportsCar, en classe GTD. Et pour uen troisième fois consécutive, ces 24 Heures ont été difficiles pour l'équipe et ses pilotes qui affichent pourtant une grande vélocité. Cette fois-ci, c’est un lot de problèmes qui a frappé l’équipage composé du Canadien Zacharie Robichon, de l'Allemand Lars Kern, du Belge Laurens Vanthoor et de l'Australien Matt Campbell.
Toutefois, pour l'équipe basée dans la région de Toronto et qui engage une Porsche 911 GT3 R sur l'ensemble de la saison 2021, les points inscrits sont tout de même précieux. Marquer des points était d'ailleurs le but premier de l'équipe Pfaff, qui a dans sa mire le titre 2021 de la classe GTD. Classée Top 5 dans la première heure, la Porsche de Robichon et ses équipiers a finalement fini 12ème. Ils se retrouvent en 11ème position au championnat, avec un actif de 32 points, principalement acquis lors de la course qualificative du dimanche précédant l’épreuve et qui donnait des points boni... Zach Robichon a discuté avec nous de ses 24 Heures de Daytona et a dressé un bilan de l'expérience dans cette entrevue exclusive.
Zach, tu nous avais mentionné dans une précédente entrevue sur poleposition.ca que le but cette saison est de remporter le titre en GTD. En quoi cet objectif a-t-il affecté ta course à Daytona le week-end dernier ?
« Au début des 24 Heures, notre plan était d’être conservateurs et de minimiser les risques. Par contre, l’agressivité des pilotes de toutes les classes nous a surpris. En faisant attention, nous nous sommes mis dans des situations presque pires vu le pilotage agressif de certains.»
Que veux-tu dire par là; ça jouait vraiment dur en début de course ?
« Oui et cela a engendré des contacts qui n’étaient pas de notre faute. Quelqu’un a notamment heurté l’arrière de notre voiture, ce qui a cassé le diffuseur. De mémoire, nous étions alors autour de la 3ème heure de course. Dans la 6ème heure, une LMP2 nous a coupé le chemin et il y a eu contact, ce qui a cassé notre parechoc avant, nous faisant ainsi perdre de l'aérodynamisme. Il nous manquait donc environ 5 km/h en vitesse de pointe sur la longue section près du départ/arrivée, sur l'ovale. Après le premier tiers de la course, nous avions finalement perdu beaucoup de momentum et il fallait travailler fort pour garder le rythme. La voiture était particulièrement difficile à conduire dans la chicane, le "Bus Stop".»
La nuit est toujours critique dans une course de 24 heures. Dans le cas de ton équipe, elle a notamment été marquée d'une pénalité. Qu'est-ce qui est arrivé ?
« Nous avons eu un incident dans les puits. Lars a frappé une LMP3 en sortant de notre espace car il y a eu un manque de communication avec le reste de l’écurie. Nous avons donc reçu une pénalité de passage aux puits, mais ce qui nous a vraiment nui, c’est que le volant était croche (à 15 degrés) après l’impact. Nous étions tout de même capables d’avoir de un bon rythme, mais la dégradation des pneus était très élevée alors nous perdions beaucoup de temps lors de nos relais. Nous avons piloté la voiture 6-7 heures ainsi.»
Au lever du jour, vous étiez encore capable d’évoluer dans le Top 5. Un podium était-il envisageable ?
« Nous valsions entre la 5ème et 6ème position aux deux tiers de la course, mais nous n’étions pas capables d’aller nous battre avec les meneurs. Ils avaient de très bonnes voitures. Par contre, nous pensions quand même avoir une chance pour la 4ème position, peut-être même la troisième.»
Très peu d'information a circulé quant à la nature du problème qui vous a fait perdre toute chance de podium. Que s’est-il passé pour que vous terminiez 12ème des GTD, avec plusieurs tours de retard ?
« À 10 heures du matin, l’équipe a pris la décision de faire des réparations sur la voiture pour voir si l’on pouvait retrouver une bonne vitesse, histoire d'avoir une chance de terminer dans le Top 5. Mais quand j’ai repris le volant, j’ai fait une erreur dans le virage 6. Il faut comprendre que la dernière fois que j’avais conduit, nous avions encore le problème du volant croche, alors j’avais adapté mon pilotage pour corriger le survirage que cela créait. Or avec les réparations, nous avions désormais beaucoup de sous-virage, ce que je n’avais pas anticipé. Ça m’a amené dans le gravier, puis je suis monté sur l'ovale et j’ai touché le mur, ce qui a cassé l’essieu arrière. Ce ne fut pas un gros impact car l’alignement est resté intact. Ça a quand même été le pire moment de ma vie, je me suis senti mal ! L’équipe a pu réparer la voiture rapidement et nous sommes retournés en piste. Nous avons même regagné deux positions en fin de course pour finir douzièmes.»
Des 24 Heures avec autant d'émotions t'amènent à dresser quel bilan ?
« Cette course-là n’a pas été notre amie lors des trois dernières années ! Tout le monde a fait des petites erreurs, mais la mienne a définitivement été la pire. Car même avec toutes les autres petites erreurs, nous aurions pu faire un Top 5. Ceci dit, ça montre aussi la maturité de notre équipe : nous faisons face aux problèmes, et on se relève. La prochaine course, ce sont les 12 Heures de Sebring et c’est une piste que j’adore. Je l’ai souvent faite en Coupe Porsche GT3, mais ça sera notre deuxième participation aux 12 Heures avec Pfaff Motorsports. Je pense toutefois que nous avons de bonnes chances de terminer en haut du classement.»
Pour retrouver les résultats complets des 24 Heures de Daytona 2021, cliquez ici.