Après que le Grand Prix d’Australie ait été reporté à l’automne et le Grand Prix de Chine remplacé par une épreuve en Europe, sur le circuit d’Imola, d’autres rumeurs d'annulation sont apparues les derniers jours à propos de trois Grands Prix au calendrier de la saison 2021 de Formule 1 : Monaco, Bakou et Montréal.
Rappelons que la saison 2021 doit finalement débuter fin mars à Bahreïn avant de commencer une longue séquence d’épreuves européennes, jusque fin septembre, seulement interrompue par le Grand Prix du Canada prévu le 13 juin.
Mais il faudrait être très naïf pour penser que les restrictions gouvernementales actuelles auront à ce point baissé au printemps pour que la course prévue sur le circuit Gilles-Villeneuve puisse avoir lieu normalement. La problématique est d’autant plus grande que la Santé publique au Québec impose aux organisateurs, enfin lorsque ceux-ci auront de nouveau le droit de tenir leurs événements, une distanciation de deux mètres, alors que la Formule 1 se base sur les normes de l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) qui recommande un mètre. Avec cette distanciation dans une estrade, on peut parvenir à organiser un événement, à deux mètres c’est tout simplement impossible, non rentable.
S’il est évidemment décevant de voir que les diktats du gouvernement du Québec vont, une fois encore, au-delà des directives mondiales en la matière, ce n’est pas l’unique souci pour la Formule 1. L’an dernier, c’est essentiellement parce que la F1 ne voulait pas venir rouler à huis clos et aux conditions financières que pouvait proposer l’événement, que le Grand Prix du Canada a fini par être annulé après avoir été repoussé de juin à octobre et ce, en dépit d'efforts impressionnnats réalisés par le promoteur pour essayer de sauver sa course.
Selon certaines de nos sources en Europe, penser que le Grand Prix du Canada aura lieu en juin prochain serait… irréaliste. Au moins on sait à quoi s’en tenir ! Mais le risque d’annulation concerne aussi les deux épreuves précédentes, soit Monaco et d’Azerbaïdjan. Ceux-ci sont, comme Montréal, des événements sur des pistes urbaines. Outre les normes de Santé publique, le délai d’aménagement du site est évidemment plus long qu’un circuit permanent. On parle en moyenne de deux semaines pour préparer un site permanent aux exigences d’un Grand Prix de F1 et de deux à trois mois minimum pour un site urbain temporaire.
Toutefois, les organisateurs du Grand Prix de Monaco (photo du départ de l'édition 2019 ci-dessus) n’entendent pas baisser les bras et dans une annonce faite aujourd’hui, ils précisent : « Contrairement aux rumeurs diffusées sur certains sites internet et relayées par les réseaux sociaux, l’Automobile Club de Monaco confirme que le 78ème Grand Prix de Monaco de Formule 1 se déroulera du 20 au 23 mai 2021. Il en est de même pour le 12ème Grand Prix de Monaco Historique (23-25 avril 2021) et le 4ème Monaco E-Prix (8 mai 2021) ».
Monaco a l’avantage de pouvoir fermer ses frontières en un temps minimal si jamais l’idée de présenter des événements à huis clos s'imposait. C’est aussi une course européenne, donc moins problématique et moins coûteuse pour les équipes de s’y rendre depuis leurs bases en Angleterre, en Italie ou en Suisse.
Quant à la situation de Bakou qui doit présenter le Grand Prix d’Azerbaïdjan une semaine avant celui du Canada, c’est un gros point d'interrogration présentement. L’état paye très cher pour obtenir annuellement son GP de Formule 1, qui a toutefois été annulé l’an dernier, tout comme Monaco, le Canada et bien d’autres rendez-vous.
Toujours selon nos sources, si Monaco reste au calendrier mais que Bakou et Montréal sautent, ce serait le circuit d’Istanbul, en Turquie, qui serait le mieux placé pour accueillir une épreuve début juin afin de combler le trou dans le calendrier. Advenant l’absence de Monaco en plus, le tracé allemand du Nürburgring serait considéré.
Cela pourrait contenter certains propriétaires d’équipes de F1. L’an dernier déjà, le désormais ex-directeur de l’équipe Renault, Cyril Abiteboul, avait indiqué que la F1 ne devrait rouler qu’en Europe tant que les restrictions gouvernementales gênent les déplacements hors de ce continent. Ces jours-ci, c’est du côté de l’équipe McLaren que les grincements de dents se font entendre. Cette équipe serait de plus la seule à avoir voté contre le calendrier "normal" lorsqu’il a été présenté l’automne dernier aux équipes.
On peut comprendre que la marque anglaise, qui est la seule à changer de motoriste cet intersaison, passant du bloc Renault au Mercedes, cherche à obtenir plus de temps pour mettre au point sa nouvelle voiture, mais elle semble minoritaire dans sa volonté de présenter une saison quasi exclusivement européenne.
Précisons enfin que les essais d'intersaison auront lieu non plus à Barcelone fin février mais à Bahreïn deux semaines avant la première course. Une équipe qui aura raté sa monoplace 2021 n'aura donc aucune chance de pouvoir corriger la situation avant l'ouverture de la saison le 28 mars.