Le pilote canadien Nicholas Latifi a conclu sa première saison en Formule 1 dimanche sur le circuit de Yas Marina au Grand Prix d’Abou Dhabi.
Latifi, pilote recrue, avait comme adversaire direct son coéquipier, le Britannique George Russell, qui profitait d’une année d’expérience en F1. Les deux pilotes étaient aux commandes de la Williams FW43 à moteur Mercedes ; une évolution de la monoplace de l’an dernier, absolument pas une fusée. La Williams était encore cette année une voiture difficile à piloter, qui manquait d’appui aérodynamique et possédait une tenue de route diabolique, assez imprévisible.
Le meilleur résultat en course de Latifi a été une 11e place acquise à trois reprises. Et sa meilleure qualification a été une 15e position, acquise en Hongrie. Nicholas a commis quelques erreurs de jeunesse, comme lors des qualifications à Abou Dhabi où il a roulé trop doucement et effectué un tête-à-queue lorsqu’il a appuyé sur l’accélérateur.
« Nous savions très bien que cette piste [Yas Marina] n’était pas vraiment favorable à notre voiture » nous a expliqué Latifi dimanche depuis Abou Dhabi. « En début de course, j’étais dans les turbulences d’une Haas et la voiture était difficile à conduire. Une fois devant, dans un air plus calme, ce fut mieux. Nous espérions que nos rivaux s’arrêtent pour chausser des pneus neufs en fin de parcours, mais cela ne s’est pas concrétisé. Cette course a démontré le potentiel limité de notre voiture. Ce ne fut pas une fin de saison glorieuse, mais voilà, je termine ma première année en F1. Je tiens à remercier tout le personnel de l’écurie Williams qui a toujours travaillé à 100 %. Ce sont des gens formidables. »
Durant une saison rendue si compliquée à cause de la pandémie de COVID-19, Latifi croit avoir progressé de la bonne façon. « Chaque fois qu’on monte d’une catégorie, il faut tout réapprendre. J’ai évidemment progressé au cours de la saison. Je suis maintenant confortable dans la voiture, et je le serai encore plus au début de l’an prochain. Et j’aurai encore plus confiance en moi. Je pourrai compter sur mon expérience et ça devrait être payant » précise-t-il.
En course, Latifi a souvent bataillé contre les Haas et les Alfa Romeo, parvenant, à quelques reprises, à terminer devant elles. Quelle note se donne-t-il comme nouveau pilote de F1 ?
« Une note ? Je n’aime pas beaucoup me donner des notes ! Disons qu’en qualification, je me donne un 5 sur 10. Je dois m’améliorer. C’est vraiment difficile de tout réaliser à la perfection. En course, je me donne un 8 sur 10. Ce n’est pas parfait, mais je donne toujours le maximum. La Williams n’est pas la voiture la plus facile à piloter. Et une F1 est très différente d’une voiture de F2 » répond-il.
Il ajoute : « Je me suis donné 5 sur 10 pour ce qui a trait à mes qualifications, mais certainement à cause d’un manque d’efforts de ma part ! Se qualifier en F1 est un exercice très complexe et qui peut être terriblement frustrant. Il n’y a pas qu’un seul facteur à considérer, mais une multitude. Ce n’est jamais la même chose d’un Grand Prix à l’autre, d’un circuit à un autre. Si c’était toujours la même chose et que je n’y arrivais pas, je mériterais sûrement une bonne tape derrière la tête ! Parfois, une mauvaise qualification peut être la conséquence d’une erreur de pilotage, une mauvaise préparation du train de pneus, une mauvaise montée en température des pneus, etc. Parfois, à la fin de mon tour de qualification, je pouvais être satisfait et me dire que j’ai effectué un tour très correct ; c’est ma première saison et j’apprends. Mais je me dis aussi que si je pouvais effectuer un autre tour et cette fois tout réaliser à la perfection, mon chrono serait encore meilleur. Je dois donc travailler sur ce point durant l’hiver, analyser des données avec l’équipe et comprendre ce qu’il faut améliorer et prendre le départ des courses en meilleure position, car une bonne partie du résultat final dépend de la position sur la grille. »
Que compte-t-il faire au cours des semaines à venir ? « Passer du temps avec ma famille. Je retourne au Royaume-Uni pour quelques jours, mais je n’irai pas à Toronto. Nous allons plutôt tous nous retrouver dans les Caraïbes, au chaud. Je n’ai pas vu les membres de ma famille depuis si longtemps. Je veux passer du temps avec mes parents, mes oncles et les cousins, recharger mes batteries et revenir en pleine forme au début de l’an prochain. »
À propos de l’an prochain, peut-on espérer que Williams produise une meilleure voiture ?
« Je crois que nous serons plus compétitifs l’an prochain » affirme-t-il. « Notre but est évidemment d’avoir une voiture plus rapide et de pouvoir nous battre et avoir un peu plus de chances de marquer des points de façon plus régulière. La règlementation technique demeure stable l’an prochain et soyons réalistes, nous allons continuer le développement de cette voiture tout en travaillant sur la conception de celle de 2022. Nous allons conserver cette même plateforme l’an prochain, même si elle possède certaines faiblesses. Nous allons tenter de les rectifier même si certaines pièces sont déjà homologuées. Je suis raisonnablement optimiste pour la saison prochaine, car nous avons beaucoup progressé cette année. L’arrivée de nouveaux investisseurs nous a permis de nous améliorer et le personnel de l’écurie est très optimiste. Les dirigeants vont investir là où il faut afin de constater des résultats concrets le plus rapidement possible. »