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L'heure du bilan 2020 pour Raphaël Lessard : Une saison intense... et fructueuse !

L'heure du bilan 2020 pour Raphaël Lessard : Une saison intense... et fructueuse !

Jeudi 12 novembre 2020 par Marc Cantin
Crédit photo: Russell LaBounty / LAT Images

Crédit photo: Russell LaBounty / LAT Images

Raphaël Lessard a disputé cette saison les 23 courses comptant pour le championnat NASCAR des camionnettes. Quel est le bilan final ? Avouons-le de suite, le jeune pilote beauceron se retrouvait en début de saison 2020 devant un défi de taille : disputer sa première saison complète en série NASCAR Gander RV & Truck, se battre à un niveau de compétition très relevé sans pour autant jouir d’une expérience comparable aux autres recrues dans cette série, ni connaître 15 des 20 pistes visitées durant la saison. Ajoutez à cela les complications liées aux restrictions entourant le Covid-19 qui ont amené les organisateurs à présenter des événements sans essais ni qualification, dès la troisième course.

Le défi était donc de taille pour Lessard, mais l’équipement et le personnel fournis par Kyle Busch Motorsports l’étaient aussi, avec des camionnettes rapides, et un chef d’équipe (Mike Hillman Jr) et un observateur (Tony Raines) d’expérience, prêts à passer leurs connaissances à un jeune pilote prometteur comme lui.

Première demi-saison ardue

Raphaël avait beaucoup à apprendre en arrivant à Daytona pour la première course. « C’était incroyable de me retrouver pour ma première présence sur ce grand circuit. J’ai fait mes premiers tours et je n’en revenais pas de la grandeur de la piste. J’ai vraiment appris énormément, surtout comment utiliser l’aspiration et maîtriser la camionnette dans la turbulence. C’était différent de tout ce que j’avais fait auparavant. Quand j’étais seul en piste, je roulais toujours à fond, mais quand nous étions dans la circulation, il fallait lever le pied pour garder la bonne trajectoire, car la camionnette prenait trop de vitesse et je ne voulais pas sortir de ma file et me retrouver seul sans aide des autres pilotes autour de moi » souligne le Québécois de 19 ans.

Raphaël précise encore : « j’ai aussi appris plein de choses à Las Vegas le week-end suivant, lors de ma première course sur un ovale de 1,5 mille, même si un autre pilote a déstabilisé ma camionnette et causé un accrochage qui a ruiné ma course ».

En observant la camionnette No.4 et en analysant les résultats autres qu’à la suite d’incidents (trois des dix premières courses), on sentait que Raphaël était inconfortable à très haute vitesse au milieu du paquet de requins, en plus d’avoir de la difficulté à doubler, à protéger sa position et à s’adapter au comportement de la camionnette qui souffrait de sous-virage chronique. Son chef d’équipe et son observateur n’ont cependant jamais lâché le morceau, croyant en l’énorme talent naturel de la recrue qui lui permettrait éventuellement d'arriver à une éclosion et de meilleurs résultats.

Toujours selon Raphaël, « la première moitié de la saison a fait partie de mon apprentissage, et tout ce que j’ai appris dans la première partie de la saison, je l’ai appliqué dans la seconde. Nous avons vu une grande différence, autant au niveau de mon pilotage que des communications avec Toni (Raines) et Mike (Hillman). Je pense que ça a fait toute une différence ».

Tout change de poil en seconde demi-saison

« En deuxième partie de saison, je faisais moins d’erreurs, c’est sûr, parce que j’avais appris de celles faites pendant la première moitié de saison. Je savais beaucoup plus ce que je devais faire et ne pas faire » mentionne Raphaël Lessard.

Les chiffres indiquent clairement l’amélioration en seconde moitié de la saison. Lors des premières courses tenues avant la pause forcée due au Covid-19, Raphaël avait terminé en moyenne à la 13,6ème position, et amélioré sa position du départ à l'arrivée de 14 positions au cumulatif sur les sept courses.

De la huitième à la 17ème course comptabilisée, Raphaël a terminé en moyenne à la 8,3ème place (une progression de 5 positions) et amélioré, au total cumulé des courses, sa position du départ à l’arrivée de 67 positions (53 positions de mieux qu’en début de saison), accumulant au passage une victoire, deux podiums, quatre Top 5 et six Top 10, en plus d’une première place perdue à deux tours de la fin à Martinsville par une poussette injuste (qui le relègue à la 20ème place au final) mais comme toujours en pareil cas, tolérée par NASCAR.

On ne reconnaissait pas Raphaël en piste en fin de saison : mature, défendant sa position efficacement, concentré, ne faisant plus d’erreur et réalisant des remontées fulgurantes. Il s’est également bien adapté aux conditions de la piste et de la voiture, de plus en plus efficace, et a montré un pilotage propre sans pour autant s’en laisser imposer.

Raphaël demeure fier de sa saison : « avec tout ce que j’ai appris cette année, je crois que nous pouvons jouer le titre en 2021 ». Est-ce trop optimiste ? Plusieurs spécialistes abondent dans le sens du pilote. Chose certaine, l’expérience accumulée cette année lui sera profitable, ne fut-ce qu’en connaissance des circuits et en réglages du véhicule.