Après avoir annoncé l’abandon de la réglementation appelée Class One (moteurs 4 cylindres 2 litres turbo), qui aura donc brièvement succédé à l’ère des V8 atmosphériques, la série DTM va se tourner dès l’an prochain vers des voitures GT3. Une réglementation appelée à évoluer encore dans les prochaines années puisque les organisateurs de la série ont annoncé aujourd’hui que dès 2023, le DTM proposerait une série avec des voitures à motorisation uniquement électrique.
Une première voiture de DTM électrique roulera en démonstration à l'occasion de la finale de la saison 2020 qui a lieu à Hockenheim ce week-end. La voiture électrique a été développée en étroite collaboration entre l'organisation DTM et le fournisseur automobile et industriel Schaeffler, qui est en train de devenir un partenaire de série et d'innovation du DTM. Rappelons que Schaeffler est déjà partenaire d’Audi en Formule E et l'a été de Porsche en Endurance à l'époque des prototypes 919 Hybrid.
Les tours de démonstration ce week-end seront effectués par Daniel Abt, les ex-champions de DTM Hans-Joachim Stuck et Timo Scheider, ainsi que par l'ambassadrice de la marque Schaeffler, Sophia Flörsch, qui roule en Endurance et en F3 régionale cette année.
Avec une puissance de plus de 1000 chevaux, cette voiture électrique se veut au niveau des performances d’une Formule 1. Elle est équipée d’une alimentation électrique par batterie ainsi que de la technologie de direction par fil Space Drive, déjà développée en compétition Schaeffler. Il s’agit d’une direction électronique fonctionnant sans direction mécanique conventionnelle, couplée à une batterie haute tension refroidie par fluide. La voiture de démonstration qui va rouler ce week-end intègre déjà tous les éléments centraux du futur prototype. La carrosserie est également très proche de ce que sera la réglementation finale de 2023.
Précisons toutefois que les organisateurs de la série ne parlent pas encore de remplacer la série DTM par ce qu’ils appellent le DTM Electric Series. En 2023, celle-ci devrait faire ses débuts comme une série indépendante de la plate-forme DTM, en plus des séries DTM, DTM Trophy (pour voitures de type GT4), DTM Classic (les anciennes voitures de DTM des années 1980-90) et DTM Esports (le championnat virtuel).
Les courses de DTM Electric Series seront, dans un premier temps, composées de sprints d'une durée d'environ 30 minutes avec possibilité de changement de batterie pendant l'arrêt aux puits obligatoire.
Chef de l’organisation DTM et ancien pilote de F1, Gerhard Berger indique : « avec Schaeffler, notre premier partenaire stratégique avec lequel nous allons coopérer, nous voulons mener la plate-forme DTM vers un avenir prospère. Notre objectif est non seulement de présenter les dernières technologies en matière de motorisation électrique, mais également d'apporter des innovations dans le monde du sport automobile qui offriront des courses spectaculaires. Ainsi, nous voulons également convaincre les fans de sports mécaniques classiques des technologies futures et les fasciner avec des courses attrayantes ».
Si Berger ouvre grand la porte à l’idée de cette série de DTM électrique, il l’a en revanche refermée (pour l’instant du moins) quant à l’option d’introduire l’hydrogène lorsqu’il a eu à répondre à la question lors de la conférence de presse officielle, plus tôt ce matin.
Cette annonce s’est doublée de l’officialisation du calendrier de la saison 2021, qui ne comptera que 4 des 9 épreuves en Allemagne, mais inclura le retour de la série sur la mythique Nordchleife, le grand circuit du Nürburgring. Quant aux inscrits, si l’on sait que ce ne seront en principe que des écuries privées, on remarque que Mercedes prévoit engager au moins 6 AMG GT3, autant pour BMW avec ses M6 GT3. C’est plus flou en revanche du côté d’Audi. Quelques Aston Martin et peut-être une ou deux Ferrari devraient venir compléter la grille de départ. Deux courses auront toujours lieu par événement.
Calendrier DTM (et séries associées) 2021 :
29-30 mai : Igora Drive, St-Petersbourg (Russie) *
12-13 ou 19-20 juin : Monza (Italie)
03-04 juillet : Norisring (Allemagne)
24-25 juillet : Lausitzring Grand Prix (Allemagne)
07-08 août : Zolder (Belgique)
21-22 août : Nürburgring Nordschleife (Allemagne)
04-05 septembre : Spielberg (Autriche)
18-19 septembre : Assen (Pays Bas)
02-03 octobre : Hockenheim (Allemagne)
* Circuit en attente d’homologation par la FIA.