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Entrevue : Mikaël Grenier fait le bilan de sa participation aux 24 Heures de Spa

Entrevue : Mikaël Grenier fait le bilan de sa participation aux 24 Heures de Spa

Lundi 26 octobre 2020 par Eliane Gilain
Crédit photo: Emil Frey Racing

Crédit photo: Emil Frey Racing

Les 24 Heures de Spa-Francorchamps ont été présentées le week-end dernier en Belgique avec 56 équipages GT3 en piste. C’était aussi l’avant-dernier rendez-vous de la saison 2020 de GT World Challenge Europe. Seul Québécois inscrit, Mikaël Grenier était accompagné de Norbert Siedler et Riccardo Feller. Le trio a terminé en 16ème position à bord de la Lamborghini Huracan GT3 No.14 d’Emil Frey Racing. Loin de ses espérances initiales mais son bilan est très intéressant à découvrir...
 
Mikaël, comment se sont déroulées tes 24 Heures de Spa, que ton équipage a complétées en 16ème place ?

« Nous roulions bien au début, nous étions dans le Top 20. Toutefois, un de mes coéquipiers a dû s'arrêter à deux reprises dans les premières 6 heures de la course car les plaquettes de frein arrière gauche ont explosé. C’est un problème que nous n’avions jamais eu précédemment, et comme il ne faisait vraiment pas très chaud la cause de ce problème est vraiment un mystère. Nous avons donc perdu quelques tours à cause de ces arrêts aux puits non prévus. Mais après le changement de la seconde plaquette, nous n’avons pas eu le moindre problème du reste de la course ! Avec le rythme que nous avions après ces arrêts, si nous n’avions pas accusé tous ces tours de retard, nous aurions pu terminer dans le Top 10. L’équipe n’a fait aucune erreur lors des arrêts aux puits, notre pilotage était très bon et la stratégie était excellente.»
 
Tu soulignes que vous aviez un bon rythme, mais la Lamborghini Huracan de l’écurie Orange 1 FFF était loin devant vous jusqu’à son accident. Pourquoi une telle différence de performances ?
 
« On ne sait pas pourquoi ils étaient si rapides. Ceci dit, je pense que ça nous ouvre les yeux ! Ils ont fait un bon travail durant la course, c’est certain. Je pense que notre voiture fonctionne bien sur la plupart des circuits, mais Spa est très différent et outre les essais officiels qui se sont déroulés sous une température peu clémente, nous n’avons pas eu la chance d’essayer plus que ça la voiture.»
 
Tu as accompli plus d'un tiers des relais et Norbert Siedler aussi. En revanche, votre troisième pilote (Ricardo Feller) a peu roulédurant les 24 Heures. Par manque d’expérience ?
 
« Il est jeune, mais très rapide, nous sommes très contents avec lui. Cependant, il a été malade durant la course, il a donc seulement roulé 4h30. Norbert et moi avons fait le reste. J’ai fait un relais triple, une autre fois un double et demi, puis un double. Ça a été assez difficile car j'ai disputé plus de 10 heures de course, ça ne donne beaucoup de repos. Pour tout dire, je n’ai pas dormi du tout pendant les 24 heures !»
 
Compte-enu que la course n,a pas eu lieu en été mais à la fin octobre, cela devait être particulier pour les pilotes. Que retiens-tu de cette expérience et des 14 heures sur 24 de course dans l’obscurité ?
 
« C’était très spécial. En plus, les meneurs se sont battus jusqu’à la toute fin, alors qu’habituellement dans une longue course comme ça les dés sont jetés souvent en avance, et il a beaucoup plu lors des dernières heures. Pour ma part, je me suis battu en fin de course avec les pilotes autour de moi qui étaient tous dans le même tour. Mais il y avait beaucoup de pluie, on ne voyait vraiment pas grand-chose. C’était quand même excitant comme fin de course. Quant aux nombreuses heures d'obscurité, ça n'a posé aucun problème à notre équipe, c’est même là que nous avons fait nos meilleurs chronos car notre Lamborghini était très performante dans la fraîcheur et les pneus se dégradaient moins vite.»

Une expérience somme toutes positive ?

« Oui, une très belle expérience. C’est juste dommage que notre résultat ne reflète pas nos efforts et c’est frustrant d’avoir un problème mécanique que nous n’avions jamais eu auparavant. J'ai parlé à Kamui Kobayashi qui évoluait sur la Ferrari 488 GT3 de Hub Auto et il m'a affirmé que les 24 Heures de Spa sont la course la plus difficile à laquelle il ait jamais participé. je partage son point de vue, d'autant que souvent en Endurance il y a plusieurs catégories en piste en même temps, les Prototypes ou voitures plus rapides peuvent effectuer des dépassements facilement dans les lignes droites. À Spa, on est 56 GT3 aux performances très proches, il faut donc prendre des risques et faire des dépassements au freinage, ce qui peut faire peur par moment.»
 
L’autre Lamborghini de l’écurie Emil Frey Racing a longtemps évolué dans le Top 10 avant d'abandonner à un peu plus de 2 heures à faire. Cela doit être crève-coeur pour l'équipe. Que s'est-il passé ?
 
« Ils ont eu un contact avec une autre voiture lors du relais précédant leur abandon et nous pensons que ça a cassé quelque chose à l’arrière de la voiture. Sous la pluie, Franck Perera est sorti de piste et ils a heurté le mur. Les conditions en fin de course étaient très mauvaises, avec une voiture endommagée ce devait être vraiment très dur !»
 
La prochaine épreuve de GT World Challenge Europe aura lieu au Circuit Paul-Ricard, dans le sud de la France. Toutefois, comme les restrictions gouvernementales ont été augmentées en France, la tenue de cette course qui doit clôturer la saison 2020 demeure en suspens. Mikaël Grenier craint, comme les autres pilotes, qu'elle n'ait pas lieu. Cette course est programmée le 15 novembre sur une durée de 6 heures, Feller sera donc de retour avec Grenier et Siedler aux commandes de la No.14 pour une dernière fois cette saison.