Vivant en Europe, au Grand-duché de Luxembourg, depuis près de quatre ans, la Québécoise Valérie Chiasson a mené depuis l’âge de 7 ans une double carrière dans le domaine des compétions sportives : l’équitation et le sport automobile.
En sport automobile, elle a successivement roulé en karting, en stock-car (série ACT Québec) puis en circuit routier où elle a débuté par la Coupe Toyota avant de disputer la première saison de la Coupe Nissan Micra, en 2015. Cette année-là, elle est devenue la première pilote féminine à terminer sur le podium toutes-catégories d’une course disputée dans le cadre du Grand Prix du Canada, sur le circuit Gilles-Villeneuve à Montréal. Elle a par la suite évolué en Porsche GT3 Cup au Canada (photo ci-dessus) puis dans le championnat européen Benelux (épreuves en Belgique et aux Pays-Bas).
Après avoir arrêté la compétition automobile en 2017, elle s’est concentrée sur les compétitions de dressage hippiques et en septembre dernier, lors de sa participation à la grande semaine de Fontainebleau, en France, elle s’est mesurée avec son cheval Quality aux concurrents évoluant avec les trente meilleurs jeunes chevaux de 5 ans de France. À l’issue de cet événement, Valérie et son cheval ont récolté la treizième position, avec une moyenne de 75,8%. Une performance loin d’être anodine puisque que cette compétition était seulement la troisième en carrière de Quality avec sa propriétaire. « Nous aurions voulu un Top 10, mais le manque d'expérience sur les grands terrains de compétition comme Fontainebleau nous a manqué » confie Valérie Chiasson.
Avec cette performance, Valérie et son cheval sont désormais à 2,8% de se qualifier pour représenter le Canada au championnat du monde de dressage équestre qui aura lieu en Allemagne, du 9 au 13 décembre prochain. La catégorie de dressage est très disputée en Europe et peu de Canadiens ont pu représenter leur pays à un tel niveau dans la catégorie des jeunes chevaux en Europe. La dernière participation d'une Canadienne dans cette catégorie en Championnat du monde remonte d’ailleurs à 1992.
« J'ai trouvé mon cheval de compétition Quality 44 en Allemagne en avril 2019, après 8 mois de recherche intensive pour trouver la perle rare qui me convenait » confie Valérie Chiasson. « Nous avons travaillé d'arrache-pied pour nous préparer aux compétitions de 2020. Je participe sous licence Equestrian Canada, qui me permet de concourir dans plusieurs pays européens. Nous défendons donc les couleurs canadiennes et j'ai choisi la catégorie des jeunes chevaux car je trouve intéressant de faire l'apprentissage et de franchir les étapes à ces créatures à la base sauvages et libres. Il ne faut pas oublier que le dressage est une discipline olympique et que les chevaux du haut niveau ont besoin au minimum 10 à 15 années d'entraînement avant d'arriver à ces niveaux de dressage Grand Prix » précise-t-elle.
Quality 44 est un cheval de race Hannovrian né en 2015 de père Quantensprung et de mère Hohenstein/T. « En raison des restrictions de voyage liées au Covid-19, la meilleure option pour nous était de concourir en France puisque je réside au Luxembourg. J'avais comme but à ce moment-là de me qualifier pour les grands championnats de France à Fontainebleau. Mais après deux victoires aux concours de Colmar (en Alsace) et de Mâcon-Chaintré (Bourgogne), nous avons pu nous qualifier pour la Grande Semaine à Fontainebleau (photo ci-dessous) avec les scores de 74.8 et 77.2 » explique la cavalière.
Valérie Chiasson a débuté l'équitation à l’âge de 7 ans. Gagnante du championnat québécois pour les 18 ans et moins en Performance western du Québec (en 2003), elle a ensuite récolté la médaille de bronze aux Jeux du Québec en 2010 en dressage, avec le cheval Van Go. Dans la foulée, elle fut médaillée au championnat du Québec 2011, en niveau 1, toujours avec Van Go. Qualifiée pour les Jeux du Canada en 2011, encore avec Van Go, elle avait toutefois déclaré forfait pour se concentrer sur le sport automobile.
Gardant en tête l'objectif des Jeux Olympiques de 2028, Valérie recherche toujours un deuxième et même troisième jeune cheval qui pourra également poursuivre une carrière dans la même catégorie. « La recherche de chevaux de qualité et l'entraînement sont très complexes et cela peut prendre plusieurs mois voire années avant d’obtenir de bons résultats » indique Valérie Chiasson. « Je suis aussi intéressée à travailler en partenariat avec des éleveurs canadiens ou commanditaires qui seraient ouverts à l’idée de faire concourir leurs chevaux en Europe sur une plateforme internationale avec notre structure. Nous avons l'équipement d'entraînement de très haut niveau, notamment l'aqua training, et nous travaillons avec une entraineure allemande de renommée olympique et sommes basés au Luxembourg » conclut-elle.