La saison 2020 de Formule E a pris fin hier, au terme d'un mini marathon de six courses en 10 jours en Allemagne... Pourquoi une telle succession d'épreuves ? Afin d'arriver à combler le calendrier, qui a subi de multiples remaniements depuis l'hiver dernier. Car le 29 février dernier, à la ligne d’arrivée de la 5ème épreuve de la saison sur le circuit urbain de Marrakech au Maroc, personne ne s’imaginait que la Formule E ne reprendrait ses activités qu’en août. Les restrictions et diktats gouvernementaux ont en effet amené à l’annulation successive des courses de Sanya, Rome, Paris, Séoul, Jakarta, New York et Londres.
Toute la visibilité de la Formule E, seul championnat réservé à des monoplaces à motorisation 100% électriques, s’étant effondrée, les organisateurs ont alors eu l’idée, pour sauver la saison, d’utiliser le vaste site de l’ancien aéroport du Tempelholf, à Berlin, pour organiser 6 courses, sur trois configurations différentes. De quoi donner une valeur sportive à cette fin de saison qui avait si bien commencé.
Si la Formule E demeure présentement un investissement marketing pour la grande majorité des manufacturiers qui y sont impliqués, la série gagne en crédibilité sportive au fil des ans. Dans la capitale allemande, les 6 courses disputées à huis clos ont été inégales en termes d’action mais elles ont été marquées par de nombreux dépassements et des moments spectaculaires. La qualité globale de pilotage est aussi à signaler, tant elle est d’excellent niveau.
Cette saison accueillait deux nouveaux constructeurs, Mercedes et Porsche, et pas moins de 6 marques différentes ont gagné au-moins une course. Une équipe était toutefois un peu au-dessus du lot : DS Techeetah. Une écurie mi-française mi-chinoise, expérimentée, qui avait dans ses rangs le double champion en titre Jean-Éric Vergne et le Portugais Antonio Félix da Costa (en photo ci-dessous). À l’expérience plus limitée dans la série, ce dernier avait tout de même impressionné dès ses débuts avec Andretti BMW il y a deux ans. Le premier gain de Félix da Costa intervint fin février au Maroc mais sa régularité aux avant-postes fut impressionnante et en remportant encore les deux courses de reprise à Berlin, il devint le grand favori pour le titre. Il lui a alors suffit de marquer quelques points de plus dans les deux manches suivantes pour se mettre hors d’atteinte de ses rivaux. C’est son 1er titre en Formule E mais le 3ème de suite de son équipe.
Pour la place de vice-champion, la bataille a été belle entre Stoffel Vandoorne (Mercedes), Oliver Rowland (Nissan, photo ci-dessus) et Jean-Éric Vergne. Meneur du championnat en début de saison, Vandoorne a vécu des courses difficiles avant de revenir en force et gagner la dernière manche. Ce fut même un doublé Mercedes, le premier dans la série, avec Nyck De Vries 2ème, devant la Nissan de Sébastien Buemi.
Pourtant, on croyait bien que cette 2ème place finale au championnat des pilotes allait revenir à Oliver Rowland. Auteur d’une belle saison, sa 2ème dans la série, et vainqueur de l’avant-dernière course au terme d’une domination sans faille depuis la pole position, le pilote Nissan a manqué de réussite à la toute fin, alors qu’il a dû renoncer site à un accrochage au 1er tour de la dernière course. Seulement 7ème, Vergne, tout comme Rowland, a vu Vandoorne lui passer sous le nez pour finir vice-champion. Rowland glisse même 5ème, devancé par Buemi, mais cela permet ainsi aux deux pilotes Nissan de compléter la saison dans le Top 5.
Pour le classement complet du championnat des pilotes, cliquez ici. Pour le championnat des équipes, ici... La prochaine saison débutera le 16 janvier 2021, à Santiago du Chili.