Le Néo-Zélandais Scott Dixon a été intraitable lors de la manche d’ouverture de la saison 2020 de la série IndyCar disputée sur l’ovale du Texas Motor Speedway samedi soir.
La saison 2020 de la série IndyCar devait commencer en mars dans les rues de St-Petersburg en Floride. La pandémie de COVID-19 a chamboulé les plans de la série qui a annulé ou remis les épreuves. Au final, la saison va compter 15 manches et la saison va se terminer là où elle devait commencer... à St-Petersburg !
Afin de restreindre les déplacements des écuries à travers les États-Unis, la série a instauré trois programmes doubles durant la saison. Ainsi, la piste de Road America, l’ovale d’Iowa et le redoutable circuit de Laguna Seca auront droit à deux courses durant leurs week-ends.
À noter que la course de Toronto, seule étape canadienne de la série, n’aura pas lieu cette année, les autorités de la ville ontarienne ayant décidé d’annuler les événements sportifs prévus cet été à cause de la pandémie.
La course la plus importante de la saison, les légendaires 500 Milles d’Indianapolis, a été remise à cet été et cette 104e édition aura lieu le 23 août sur le fameux Brickyard.
Les monoplaces Dallara auront un nouveau look cette année. En effet, après des essais concluants, toutes les voitures doivent désormais être munies de l’Aeroscreen. Il s’agit d’un dispositif de protection du pilote développé au Royaume-Uni par Red Bull Advanced Technologies.
C’est une structure en titane recouverte de panneaux translucides résistants et boulonnée sur le cockpit des voitures. Ainsi, le pilote est protégé de possibles impacts de pneus ou de débris. L’Aeroscreen sera obligatoire pour tous les types de courses : circuit routier, urbain et ovales. Ironiquement, le directeur commercial de Red Bull Advanced Technologies a déclaré à la fin de l’an dernier que l’Aeroscreen était capable de résister à des contraintes mécaniques plus importantes que le Halo vu sur les bolides de Formule 1.
Le règlement technique des voitures reste à peu près inchangé cette année, à l’exception de détails concernant l’utilisation des moteurs par chaque écurie. IndyCar voulait implanter des changements plus profonds, mais la pandémie les a remis à plus tard. Ainsi, l’adoption d’un nouveau châssis et de nouveaux moteurs hybrides d’une cylindrée de 2,4 litres par Honda et Chevrolet a été repoussée à 2022.
Si les grandes écuries, Penske, Ganassi et Andretti, sont de retour cette année, il faut noter l’arrivée d’une nouvelle entité, Arrow McLaren SP, nées de la fusion de l’écurie existante Arrow Schmidt Peterson Motorsport et McLaren Racing, une branche du groupe McLaren qui court aussi en F1. Les pilotes sont Oliver Askew, Champion 2019 de la série Indy Lights, et Patricio (Pato) O'Ward, Champion 2018 de la série Indy Lights.
Cette écurie aux accents britanniques fera aussi courir le double Champion du monde de F1, Fernando Alonso, aux 500 Milles d’Indianapolis en août. Alonso, âgé de 38 ans et qui a disputé le Dakar en début d’année, sera aux commandes d’une troisième voiture aux côtés d’Askew et d’O’Ward. Rappelons qu’Alonso a impressionné à ses débuts à Indianapolis en 2017 quand il roulait pour Andretti Autosport. L’an dernier, à bord d’une voiture de l’écurie Carlin préparée par McLaren, Alonso a malheureusement raté sa qualification. Deux fois Champion de F1 et vainqueur des 24 Heures du Mans, Alonso cherche évidemment à remporter la Triple Couronne avec une victoire à Indy.
On note un changement de garde en série IndyCar. Onze des 24 pilotes inscrits en ce début de saison sont âgés de plus de 30 ans. Trois pilotes ont presque 40 ans : Scott Dixon, Will Power, Ed Carpenter et Ryan Hunter Reay. Certains de ces pilotes “plus âgés” sont à quelques mois de prendre leur retraite. Heureusement, une jeune génération fait son entrée avec Oliver Askew (23 ans), Santino Ferrucci (22 ans), Rinus VeeKay (19 ans) et Alex Palou (23 ans).
Mais où sont les pilotes canadiens ? Il fut une époque où les Jacques Villeneuve, Greg Moore, Patrick Carpentier, Alex Tagliani, Scott Goodyear et Paul Tracy faisaient presque la pluie et le beau temps en série IndyCar. Les choses ont bien changé. Robert Wickens, grièvement blessé en 2018, continue sa rééducation tandis que James Hinchcliffe, pilote de l’écurie Arrow Schmidt Peterson Motorsport l’an dernier, n’a pas vu son contrat renouvelé. Le pilote de Toronto ne devait probablement pas figurer dans les plans de McLaren Racing... Hinchcliffe a été recruté par Andretti Autosport qui le fera rouler à seulement trois occasions cette année.
Scott Dixon récolte la victoire au Texas
Après des mois d’attente, la première manche de la saison 2020 a eu lieu sur l’ovale texan d’un mille et demi et sous un format condensé, car les essais, la qualification et la course ont été présentés durant la seule journée de samedi et ce, à huis-clos.
Le Champion en titre de la série, Josef Newgarden, a réalisé la pole position et a mené les 31 premiers tours de l’épreuve. Dixon, aux commandes d’une voiture à moteur Honda de l’écurie Ganassi, l’a doublé au 32e tour et a mené 157 des 168 boucles suivantes pour récolter la victoire, sa 47e en carrière.
Dixon n’a pas flanché lors de la dernière relance survenue au 197e tour sur 200. Il s’est facilement éloigné du Français Simon Pagenaud, pilote de l’écurie Penske, et du reste du peloton. Pagenaud a finalement croisé l’arrivée en seconde place devant Newgarden.
Zach Veach a pris la quatrième place et inscrit son meilleur résultat en carrière. Ed Carpenter a terminé cinquième devant Conor Daly et Colton Herta.
Le coéquipier de Dixon, Felix Rosenqvist, a été le seul qui aurait pu vraiment inquiéter Dixon. En fin de course, sa voiture chaussée de pneus neufs, Rosenqvist attaquait à outrance pour rejoindre Dixon, mais perdit le contrôle de sa monoplace en prenant un tour à James Hinchcliffe. La Dallara de Rosenqvist a terminé sa course écrasée contre le muret de béton. Rosenqvist ne fut pas blessé, mais terriblement frustré.