La nouvelle est connue depuis un mois mais elle n’avait guère été rendue publique en raison de tous les événements actuels qui secouent le monde, et notamment la Formule 1, entraînant, entre autres, le report du Grand Prix du Canada 2020 de sa date initiale du 14 juin à la fin de l’été.
Cette nouvelle, c’est la nomination à la tête du club organisateur du Grand Prix du Canada, l’ACIND (Automobile Club de l’Île Notre-Dame), d’Élise Racette. Elle succède à François Rémillard.
Outre ses fonctions depuis 2001 au Grand Prix du Canada, Élise est bien connue dans le monde du rallye, ayant disputé de nombreuses compétitions à titre de co-pilote, récoltant plusieurs podiums, jusqu’à tout récemment au Rallye perce-Neige, la manche d’ouverture du Championnat canadien des Rallyes qu’elle a fini en troisième place toutes-catégories en compagnie du pilote québécois Marc Bourassa, sur Subaru WRX STI. En rallye-Raid, elle s’est signalée ces dernières années par des participations au Rebelle Rally, aux États-Unis, décrochant la victoire (en compagnie de l’Ontarienne Michelle Laframboise) en 2018. L’un de ses projets en Rallye-Raid est de prendre part au Rallye des Gazelles, dans le désert marocain.
Dans son message transmis aux membres de l’ACIND suite à sa nomination, Élise Racette indique : « Lorsque le poste de la présidence de l’ACIND m’a été offert, j’ai réfléchi longuement avant de l’accepter. Ce poste vient avec plusieurs défis et concessions, dont celui de laisser la gestion de mon groupe de la ligne des puits. Pour ceux qui me connaissent moins, je suis membre de l’ACIND depuis 2001 quand je faisais partie de l’équipe de sécurité du paddock F1. Avec les années, mon rôle a évolué jusqu’à devenir chef d’équipe du groupe de sécurité et logistique de la ligne des puits en 2014. Je me suis toujours assurée d’avoir une bonne collaboration avec les différents groupes de l’ACIND, la FIA, F1 Management (FOM) et du Groupe de course Octane, ce qui restera bien entendu une priorité ».
Consciente des défis particuliers qui l’attendent, surtout avec le report de l’épreuve, elle souligne : « Cette année sera pour moi une année d’adaptation et d’apprentissage. (…) Nous faisons face à plusieurs défis cette année, dont celui du Covid-19. Nous savons maintenant que notre événement sera remis. Quand ? Nous nous posons tous la question et nous nous assurerons de vous en faire part dès que cette décision sera prise. D’ici là, nous devons quand même nous préparer car nous aurons probablement à mettre les bouchées doubles quand la date sera confirmée. Je sais que vous êtes tous aussi passionnés les uns que les autres et donc je suis confiante qu’on y arrivera ».
Élise Racette est la première femme nommée à ce poste. Dans le monde de la Formule 1, seul le GP de Belgique possède également une direction féminine avec Vanessa Maes, mais dans son cas il s’agit de gérer la compagnie qui est le promoteur de l’événement (la partie commerciale donc) et non présider le club organisateur (la gestion sportive). Cela peut sembler un détail, car l’important demeure la compétence de la personne élue, mais il nous semblait utile de préciser ce point à l’heure où certains continuent, année après année, de véhiculer le message que le Grand Prix est un événement sexiste. C’est donc ce même GP du Canada qui a choisi une femme pour présider son club organisateur, qui plus est une femme au palmarès bien établi à titre de compétitrice et reconnue pour ses qualités professionnelles, sa rigueur, son dynamisme et sa passion du sport automobile.
*** Ne manquez pas aussi les articles d'Élise suite à ses participations au Rebelle Rally, dans les éditions de Pole-Position Magazine de décembre 2018 puis décembre 2019. À consulter aussi en archives sur poleposition.ca/magazine