L’ingénieur sud-africain Gordon Murray, un des créateurs les plus prolifiques de la Formule 1, a créé sa nouvelle Supercar, la T.50, qui s’inspire directement de sa fameuse Brabham-Alfa aspirateur de F1 qui a couru en 1978.

Gordon Murray a œuvré en F1 de 1973 à 1991 au sein des écuries Brabham et McLaren. C’est lui qui a créé la Brabham aspirateur, a réintroduit les ravitaillements en essence en F1, a conçu la suspension hydropneumatique, a fait partie de l’équipe qui a produit la légendaire McLaren MP4/4 Honda et a engendré la McLaren F1 qui a gagné les 24 Heures du Mans en 1995. Murray fait partie de cette ancienne génération de directeurs d’équipes qui concevaient et dessinaient à peu près toutes les pièces des voitures de F1, seuls.

Après sa carrière en F1, il a fondé Gordon Murray Design à Guildford en Grande-Bretagne ; un studio de design automobile qui a travaillé sur d’innombrables projets.

Murray, aujourd’hui âgé de 73 ans, vient de dévoiler le concept de son nouveau bolide ultra performant, la T.50, qui se veut une extrapolation de la McLaren F1. Fabriquée par Gordon Murray Automotive, cette T.50 est une voiture de haute performance, ultra légère à seulement 980kg, dotée d’un châssis monocoque en fibre de carbone et propulsée aux roues arrière par un moteur atmosphérique (Murray y tient) de 650 chevaux. Murray voulait produire une voiture moderne ultra légère, puissante, extrêmement réactive et super maniable.

Le cockpit de la T.50 se distingue avec ses trois sièges avant où le conducteur est placé au centre et en position avancée. Murray étant un puriste, il ne veut rien savoir des boîtes de vitesses robotisées actionnées par des palettes au volant. Sa T.50 est donc équipée d’une transmission Xtrac à six rapports dont la sélection s’effectue avec un bon “vieux” levier de vitesses qui se déplace en H.

Le moteur est produit par Cosworth en association avec Gordon Murray Automotive. Léger et compact, c’est un V12 d’une cylindrée de 3,9 litres et qui produit 650 chevaux à... 12 100 tours-minute (ouf !). Le freinage est assuré par quatre énormes disques en carbone-céramique.

Ce qui étonne certainement le plus est la présence d’un ventilateur derrière la voiture. Murray a repris l’idée de sa Brabham-Alfa BT46B aspirateur avec laquelle Niki Lauda avait remporté le Grand Prix de Suède en 1978. Le ventilateur aspirait l’air situé sous la voiture afin de créer une succion qui permettait à la Brabham d’être littéralement collée à la piste. Le ventilateur de la T.50, d’un diamètre de 400mm, sert à améliorer l’aérodynamique active intelligente en stabilisant la vitesse d’écoulement d’air sous la voiture et à travers un diffuseur qui fait la pleine largeur du bolide. Ceci a permis, selon Murray, de dessiner une carrosserie exempte d'ailerons, de prises d'air, d'évents et de renflements disgracieux.

« Tout comme pour la [McLaren] F1, nous n'avons pas d'objectifs spécifiques en matière d'accélération, de vitesse maximale ou de temps au tour [sur un circuit] » explique Gordon Murray. « La T.50 offrira des performances et des caractéristiques dynamiques tout simplement hors de portée des autres Supercars, notamment en raison de son faible poids. Une fois de plus, je me suis concentré à procurer une expérience de conduite exaltante, et non pas sur la puissance pure ou la vitesse de pointe. »

La T.50 ne sera produite qu’à 100 exemplaires qui seront vendus un peu plus de deux millions de livres sterling chacun, soit 3,3 millions de dollars canadiens. Murray prévoit livrer les premières voitures au début de 2022, mais ça, c’était avant le confinement planétaire dû à la pandémie du coronavirus...

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