Seul pilote québécois inscrit cette année aux 24 Heures de Daytona, Bruno Spengler n'a pas obtenu le résultat espéré, bien que ce soit son équipe qui ait remporté la catégorie GTLM... mais avec la No.24 de ses coéquipiers. Bruno lui, était l'un des pilotes de la BMW M8 GTE No.25, qui a été retardée par des ennuis mécaniques dès la première moitié de la course et termine 5ème des GTLM et 17àme toutes-catégories.
Daytona était aussi la 1ère course d'une saison IMSA qui sera cette fois complète pour Bruno, après 15 saisons de DTM. Bien que toujours résident en Europe (en Alsace), Bruno Spengler va en effet prendre part à toutes les coruses 2020 d'IMSA WeatherTech SportsCar. Ainsi l'a voulu le grand patron de BMW Motorsport Jens Marquardt. La déception de devoir quitter le DTM passée, Bruno aborde ce nouveau défi en Endurance avec beaucoup de motivation et considère que ces 24 Heures de Daytona furent positives. « C’est un bilan très positif si l'on regarde les performances globales de nos voitures » explique-t-il. « Par contre, c’est évidemment frustrant et décevant d’avoir perdu 13 tours en début de soirée, car nous avions la voiture pour gagner » ajoute-t-il.
En effet, alors que Bruno était au volant, il a dû ramener la No.25 aux puits à cause d’un bris mécanique. « Je crois que c’est un petit débris d'une autre voiture qui est venu casser quelque chose qui a fait en sorte de créer une fuite d’huile. On m’a dit que ce genre de panne arrive très peu souvent alors c’est encore plus frustrant, mais au moins, la voiture sœur a pu gagner dans la classe GTLM. C’est très bien pour l’équipe, les mécanos et les ingénieurs qui ont travaillé fort. Ça aurait été bien de leur donner deux voitures sur le podium, mais bon… Il y a des courses à venir, notamment les 12 Heures de Sebring en mars, et c’est bien de savoir que nous avons une voiture qui nous donne la chance de nous battre pour remporter la course » souligne le pilote québécois.
Bruno Spengler a bien conscience que Sebring, avec ses multiples bosses, est un tracé nettement plus dur sur les mécaniques que Daytona : « Sebring va en effet être un plus grand test, car c’est un circuit très différent avec beaucoup plus de bosses et moins de virages. À Sebring, il faut que la voiture soit parfaitement fiable pour tienne la distance et il ne faut pas trop être agressif sur les pneus ».
Malgré ces ennuis à daytona, Bruno Spengler a donc relativement bien démarré sa 1ère saison complète dans la série IMSA WeatherTech SportsCar, même s’il n’était pas tout à fait content à l’idée de faire le saut dans cette série lorsque cela a été annoncé en décembre dernier. « Je ne m’y attendais pas » déclare-t-il. « C’était une surprise pour moi que d’avoir été désigné pour aller à temps plein en IMSA. J’ai été 15 ans en DTM, c’était de longues années que j’ai beaucoup appréciées. J’ai passé du bon temps là-bas, à gagner des courses et un championnat. Mais c’était peut-être le temps de changer, et même si je ne m’y attendais pas, je suis content du nouveau défi. Il s’agit quand même de l’un des meilleurs programmes de GT au monde !» souligne Bruno.
Une épreuve de ce championnat ayant lieu au Canada, à Mosport début juillet, ce sera également un retour au bercail pour Bruno qui n’a pas couru au pays depuis maintes années. « Je serai content de revoir les fans canadiens à Mosport. je n'y ai pas roulé depuis si longtemps ! Pour moi c’est un nouveau défi que je prends avec beaucoup de sérieux parce que je vais devoir puiser dans mes ressources pour apprendre les pistes que je ne connais pas, c'est à dire toutes sauf Daytona et Sebring, et être rapide la première année » explique-t-il.
Pour l’instant, Spengler n’a pas d’autres projets que ce programme en IMSA et ses obligations à titre de pilote d’essai et de développement en Formule E pour BMW. Mais avec les nouvelles GT3 que BMW entend lancer en compétition l'an prochain, il pourrait avoir du travail pour développer ces nouvelles voitures : « Pour l’instant, je n’ai pas d’essais prévus avec les nouvelles GT, mais je pense que ça pourrait arriver bientôt puisque je participe habituellement au développement des BMW de compétition, que ce soit des voitures fermées ou des monoplaces comme la Formule E. J’ai beaucoup développé celle de la saison 5 et j’adore travailler au développement de nouvelles voitures ».
Impossible de ne pas conclure l'entrevue sans revenir sur le DTM, où il a été extrêmement populaire auprès des fans européens pendant tant d'années. La manière dont BMW a mis fin à son engagement en DTM nous étant apprue plutôt surprenante, nous avons demandé à Bruno s'il pourrait faire au moins une course d'adieu ou un retour plour plusieurs épreuves en DTM, histoire de satisfaire les fans européens... Mais il ne semble guère y avoir d'espoir : « j’aimerais vraiment faire quelque chose pour les fans qui m’ont supporté en DTM depuis très longtemps et qui continuent à me supporter d’ailleurs. Il y en a quelques-uns qui vont même venir voir une course aux États-Unis. Donc j’aimerais bien faire quelque chose pour eux, mais je ne pense pas que ça sera une course de DTM » conclut-il.
Entrevue Bruno Spengler : Bilan positif aux 24 Heures de Daytona !
Mercredi 29 janvier 2020 par Eliane Gilainq