Les dirigeants de la Formule 1 ont dévoilé aujourd’hui comment ils entendent rendre le sport carboneutre d’ici 2030.
C’est lors d’une réunion tenue à l’occasion du Grand Prix du Mexique que le plan de développement durable a été révélé aux directeurs d'écuries. Ce plan assure que la F1 soit perçue comme un meneur dans la réduction des émissions de carbone dans le monde de l’automobile.
En plus des activités de roulage lors des Grand Prix, le plan s’attaque aussi aux déplacements des voitures et de l'équipement à travers le monde, aux mouvements du personnel des équipes et aux activités des usines.
La déclaration de la F1 indique : « Ce plan est le fruit de 12 mois de travail intense avec la FIA, des experts en développement durable, les équipes de F1, les promoteurs et les partenaires, afin d’aboutir à un plan ambitieux, mais réalisable. Les projets de réduction des émissions de carbone commencent immédiatement.»
« En plus des plans visant à éliminer l'empreinte carbone des bolides de F1 et des activités en piste, nos initiatives incluront des mesures visant à assurer que nous passions à une logistique et à des déplacements ultra-efficaces et à des installations, des usines et des bureaux utilisant une énergie renouvelable à 100%.»
« D'ici 2025, nous veillerons également à ce que tous nos événements soient durables. Cela signifie l'utilisation de matériaux durables lors de tous les événements, l'élimination des plastiques à usage unique et la réutilisation, le recyclage ou le compostage de tous les déchets.»
Les dirigeants de la F1 ont calculé que l'empreinte carbone du sport s'élevait à 256 551 tonnes de CO2 en 2019. On dit que la F1 pollue, mais en fait les émissions des voitures elles-mêmes ne représentent que 0,7 % de l'empreinte totale du sport.
Fait intéressant, selon un article paru dans le quotidien français Le Point en 2017, le Tour de France et ses millions de spectateurs et de téléspectateurs représentent, selon la dernière estimation datant de 2013, une empreinte carbone de 341 000 tonnes. En 2008, les Internationaux de France de tennis à Roland-Garros produisaient 155 860 tonnes de CO2, avec 87% des émissions provenant du transport des spectateurs. Les organisateurs ont ensuite pris des mesures afin de faire chuter ce chiffre. Et que dire des émissions de carbone de la Coupe du monde de soccer tenue au Brésil en 2014 qui s'élevaient à environ 2,7 millions de tonnes.
La F1 va s’attaquer aux émissions de carbone de la façon suivante. Tout d’abord, le contenu de carburants synthétiques passera à 20% en 2021 et ce pourcentage augmentera dans les années à venir.
La F1 va aussi réduire graduellement les émissions de carbone produites par la logistique des déplacements (45% des émissions), les voyages d’affaires (27%), les installations et les usines (19%), les opérations événementielles (7%) et celles des unités de puissance turbo hybrides (0,7%).
D’ici 2025, la F1 exigera, comme indiqué précédemment, l’utilisation de matériaux durables et que tous les déchets soient réutilisés, recyclés ou compostés. La F1 instaurera aussi des mesures incitatives pour offrir à tous les amateurs un moyen plus écologique d'accéder aux sites des Grands Prix. Sur ce point spécifique, le Grand Prix du Canada est favorisé, car selon le promoteur, plus de 94% des spectateurs viennent au circuit Gilles-Villeneuve en utilisant les transports en commun, essentiellement le métro.
La F1 demandra que les circuits et les installations deviennent plus propices au bien-être des amateurs et à la nature. Pour terminer, on créera des occasions permettant à la population locale et aux groupes d’action d’intervenir et de s’impliquer.
D’ici 2030, la F1 vise à faire rouler des voitures à zéro émission de carbone, à imposer une logistique et des déplacements ultra-efficaces à faibles émissions de carbone ou carboneutre, à voir les bureaux, installations et usines fonctionner à 100% à l'énergie renouvelable et finalement offrir des compensations crédibles et des programmes novateurs pour assurer la captation du CO2.