Le pilote trifluvien Martin Brousseau s’est illustré en F1600 Canada cette saison dans la classe Pro/Am, réservée aux pilotes dont les monoplaces sont mues par des moteurs Kent, comparativement aux Honda de la classe Pro. Grâce à ses résultats constants tout au long de la saison, Brousseau a pu s’emparer du titre dans sa catégorie.
Son expérience était pourtant bien mince avant cette saison, lui qui avait complété quatre épreuves en 2018 et seulement le Grand Prix de Trois-Rivières en 2017, qui fut l’occasion de sa première épreuve à vie en Formule 1600.
Sa saison 2019 n'en fut pas simple pour autant, comme c'est le cas de la plupart des pilotes qui évoluent au sein de petites écuries indépendantes. « Au début de la saison, j’ai eu de très bonnes épreuves au Circuit Mont-Tremblant, mais le dimanche matin j’ai sauté mon moteur » explique Martin. « Nous avons manqué le Grand Prix du Canada à cause de cela, ce qui est regrettable, car c’était un événement qui me tenait à cœur. J’étais déçu, mais nous avons réparé la voiture en vue de la Classique d’été à Tremblant, qui s'ets bien déroulée » ajoute-t-il.
Autre rendez-vous de grande importance médiatique dans la saison, le Grand Prix de Trois-Rivières est également un bon souvenir pour Martin : « j'y ai même remporté l’une des courses, devant mes amis et ma famille. C'est à ce jour la meilleure course de ma courte carrière ».
Sa fin de saison a été perturbée par des ennuis, tant à Mosport qu’au Mont-Tremblant, pour la finale en septembre dernier. Toutefois, si les ennuis étaient plutôt mécaniques à Mosport, au Circuit Mont-Tremblant, c’est un sérieux accident qui l’a envoyé à l’hôpital. « Ça m’a pris une semaine pour me remettre de l’accident de Tremblant. C’était ma sixième commotion cérébrale, alors je pensais que ma convalescence allait être plus longue » explique-t-il.
Brousseau n'entend toutefois pas en rester là. Il nous a même déjà dévoilé ses plans pour la saison prochaine : « nous allons réparer la voiture abîmée à Tremblant. Toutefois, je pense peut-être acheter une seconde F1600, soit propulsée par un moteur Kent ou Honda. Mon but est de faire grandir notre organisation, et de pouvoir avoir un programme complet comme les plus grosses équipes du plateau telles Britain West ou bien même Exclusive Autosport. L’an prochain, je vais certainement faire les épreuves majeures, je ne suis pas encore décidé si je ferai une saison complète, tout dépend si nous louons une deuxième voiture ».
Cette année, Martin a vu une nette différence dans son style de pilotage : « l’an dernier j’étais capable de conduire vite, cette saison j’ai appris à piloter la voiture. L’an prochain, il s’agira de perfectionner le tout » dit-il. Bien que son objectif en piste soit clair, son but principal est de voir son équipe grandir. « Je veux amener TMB (Team Martin Brousseau) à un autre niveau en 2020. Je veux investir dans de l’équipement pour montrer que nous sommes une équipe sérieuse.»
En fait, à 36 ans, il a un rêve qu'il veut voir se concrétiser : participer, d’ici 5 ans, aux 24 Heures de Daytona : « J’aimerais que TMB devienne une équipe professionnelle. Nous avons tous des tâches précises, la mienne est de bâtir des plans financiers. À ce jour, ça se déroule bien, je travaille très fort pour voir ce rêve se réaliser ». Il conclut : « Je voudrais monter une équipe québécoise. Évidemment, j’aimerais également piloter la voiture, et m’entourer de bons pilotes. Ma voiture de prédilection est la Porsche GT3, car ce manufacturier a une approche intéressante pour les équipes clientes ».
Projet ambitieux, certes, mais Martin n’oublie pas ses racines alors qu’il affirme vouloir rester en F1600 et ne jamais abandonner cette série où tout a débuté pour lui.