La marque Lamborghini possède une aura qui fait rêver la grande majorité des passionnés de belles mécaniques. Nous avons eu la chance de passer quelques heures aux commandes de la Huracan Performante Spyder dans la campagne italienne afin d’en découvrir les nombreux talents. Mais avant de débuter la randonnée, faisons le tour du propriétaire...
Dans la famille Lamborghini, la Huracan est la voiture d’entrée de gamme, si on peut dire. Petite soeur de l’Aventador, elle peut lui envier son moteur V12 et ses portières en élytre. Mais elle n’est pas en reste, surtout dans sa version Performante, qu’on reconnaît aux couleurs du drapeau italien sur ses flancs.
Mettons une chose au clair : les supercars d’aujourd’hui sont beaucoup plus civilisées qu’il y a 15 ou 20 ans. À cette époque, posséder une exotique voulait dire vivre au quotidien avec un embrayage dur comme de la roche, une visibilité moyenne, une fiabilité aléatoire et une finition… qui laisse à désirer.
Depuis, les manufacturiers de ces désirables voitures ont mis les bouchées doubles et ont beaucoup raffiné ces bolides. Ce qui fait qu’aujourd’hui, les supercars offrent beaucoup plus que de la performance pure et un look, elles offrent une expérience de conduite exceptionnelle sur toute la ligne.
La Performante Spyder en est un exemple éloquent : finition intérieure en fibre de carbone et cuir avec broderie orange, position de conduite idéale facile à trouver, système pour soulever la suspension pour traverser les dos d’ânes et amortisseurs à contrôle électronique ajustables avec les modes Strada, Sport et Corsa. Et bien sûr, capote à commande électrique qui se replie ou s’ouvre en 17 secondes.
Le raffinement c’est bien, mais on achète habituellement une Lamborghini pour ses performances… et pour être différent. Et sur ces points, la Huracan ne déçoit pas : Avec son moteur V10 qui développe 640 chevaux, ses 4 roues motrices et sa transmission LDF (l’appellation Lamborghini pour double embrayage), la Performante expédie le 0-100 kmh en 3,1 secondes et le 0-200 en moins de 9 secondes ! Pas surprenant qu’elle ait détenu le temps record au Nürburgring lors de sa sortie, en 6:52:01 ! Équipée de freins carbone-céramique, le freinage est aussi à la hauteur. Il n’est pas possible (ni recommandé!) d’essayer de trouver leur limite sur les chemins publics.
Les premiers kilomètres au volant sont intimidants. La voiture est large, la visibilité vers l’arrière plutôt moyenne, et on sait qu’on a entre les mains une auto qui vaut autant qu’une maison de campagne… Mais après quelques minutes, on fait corps avec la voiture et on a l’impression qu’elle peut lire les intentions du pilote. En mode strada (route), la voiture est relativement docile lorsque conduite avec douceur. Les changements de vitesse sont rapides avec les palettes logées derrière le volant. Les commandes de clignotants au volant demandent un peu d’adaptation, mais on s’y fait rapidement, surtout si on est habitué de conduire une moto.
Une fois rendu à l’extérieur de la ville, on sent que la bête a hâte de se délier les muscles… La direction est ultra précise, surtout en mode Sport et Corsa. Mais c’est le chant de ce bloc italien, capable de hurler jusqu’à 8000 tours/minute, qui donne vraiment la piqûre. Cette mécanique unique se démarque facilement de la faune automobile actuelle, principalement composée de moteurs suralimentés. Un plus petit moteur turbo, c’est bien pour le couple et les émissions, mais moins pour la réponse à l’accélérateur et les montées en régime mémorables. Avec les normes d’émissions de plus en plus sévères, ce V10 Lamborghini qui est tout sauf générique fait maintenant partie d’une espèce en voie d’extinction...
Est-ce qu’elle a des défauts, cette Huracan ? Bon, les manoeuvres de stationnement ne sont pas faciles. Pour le reste, c’est la représentation parfaite de l’exotique performante et suave qui permet de profiter des belles journées ensoleillées.