Disputée ce week-end et marquant également la fin de la saison 2018/19 du WEC (le Championnat du monde d’Endurance), la 87ème édition des 24 Heures du Mans n’a guère réservé de surprises au niveau de la victoire toutes-catégories, en revanche elle a été magnifique d’intensité dans la lutte que se sont livré pour la victoire les manufacturiers engagés en catégorie GT.
Ce n’est pas un hasard si, dès la moitié du premier tour couvert, hier samedi à 15h00 locales, les écrans géants du circuit et réseaux de télévision montraient la lutte des voitures GT ! Porsche, Aston Martin, Corvette, Ford, Ferrari et BMW, c’est à coup de dixièmes de seconde que tout ce beau monde a bataillé 24 heures durant.
En tête au nieau toutes-catégories, une marque a logiquement écrasé la concurrence avec ses prototypes LMP1 hybrides tellement favorisés par le règlement : Toyota. La No.7 contre la No.8. Le trio Kamui Kobayashi/Mike Conway/José-Maria Lapoez contre celui de Fernando Alonso/Sébastien Buemi/Kazuki Nakajima.
La différence entre les deux équipages s’est faite lors de petits incidents mais c'est en toute fin de course que la No.8 d'Alonso et ses coéquipiers a pris les devants sur la No.7, décrochant ainsi une seconde victoire consécutive au Mans et remportant le titre mondial WEC.
Le podium toutes-catégories et en LMP1 est complété par Vitaly Petrov, Mikhail Aleshin et Stoffel Vandoorne (BR1 du SMP Racing), devant les deux prototypes suisses Rebellion.
En classe LMP2, de nombreux changements de meneurs ont rendu la course passionnante. Longtemps en tête, l’Aurus 01 G-Drive de Rusinov-Van Uitert-Vergne a dominé mais c'est l’Alpine de Lapierre-Negrao-Thiriet qui a remporté la victoire et le titre dans la catégorie lorsque le prototype de l’écurie russe a perdu plusieurs tours suite à un problème de démarreur. Le podium est complété par l’Oreca du Jackie Chan DC Racing de Tung-Richelmi-Aubry et celle du TDS Racing de Perrodo-Vaxivière-Duval.
Tel qu’indiqué plus haut, cette édition 2019 de la plus grande course d’Endurance au monde, qui avait tout de même rassemblé moins de spectateurs que lors des grands duels entre Porsche et Audi il y a quelques années, a mérité une attention maximale des fans surtout grâce aux batailles dans le peloton des voitures de GT.
Après une domination Aston Martin qui ne dura que 10 minutes, Porsche, Corvette, Ferrari et Ford se sont battus pour la victoire, BMW étant relégué au rang de faire-valoir avec ses M8 peu compétitives.
Un premier rebondissement survint peu avant le cap du quart de course. Alors que la nuit tombait sur le circuit, le Japonais Hoshino envoyait la Corvette de Marcel Fässler dans le mur. Avec seulement 1 C7.R encore en course face à 4 Porsche 911 RSR, 3 Ferrari 488 Evo et 4 Ford GT, l’équipe américaine ne baissa pas pavillon pour autant, sa seule voiture rescapée demeurant en lutte pour la victoire durant toute la nuit.
Chez Aston Martin, on est passé de la joie de la pole position à la débâcle complète peu avant la mi-course, avec la voiture de Maxime Martin hors de combat suite à des soucis mécaniques et l’accident de Marco Sorensen, qui nécessita une longue neutralisation durant la nuit, sur la seconde Vantage de classe GTE Pro.
À l’arrivée, c’est la Ferrari 488 (AF Corse) d'Alessandro Pier Guidi, James Calado et Daniel Serra qui s'est imposée au terme d'un parcours sans faute. Les Porsche de Bruni-Lietz-Makowiecki et Pilet-Bamber-Tandy ont complété le podium de la catégorie. La 911 RSR No.92 de Christensen-Estre-Vanthoor a fini 10ème GTE Pro suite à un souci d’échappement, mais Michael Christensen et Kévin Estre décrochent tout de même le titre.
En GT Amateur, victoire de la seule Ford GT inscrite dans cette catégorie, celle du trio Keating-Bleekemolen-Fraga. Sorti de piste en début de course, le Canadien Paul Dalla Lana, en équipe avec Pedro Lamy et Mathias Lauda (Aston Martin Vantage) a abandonné peu après.
Inscrit de dernière minute sur une LMP2 Oreca-Gibson paragée avec Norman Nato et Arjun Maini (équipe RLR Sport), le second canadien inscrit, l’Ontarien John Farano, est lui aussi sorti de piste durant le premier quart de l’épreuve. Repartie, cette voiture a ensuite accumulé les ennuis, finissant dernière de sa catégorie avec 73 tours de retard.
Au final, 48 des 61 équipages au départ ont complété cette édition 2019 qui, si elle n’a pas offert de grande lutte au sommet toutes-catégories, a été véritablement très passionnante à vivre grâce aux multiples dépassements et batailles dans les classes LMP2 et GT.
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