Stéphanie Pérusse est de retour du Maroc où elle a participé au Rallye Aïcha des Gazelles pour une troisième fois. Toutefois, pour cette édition, elle était au volant d’une voiture 100% électrique, une Bolloré Summerblue, un véhicule 2 roues motrices inscrit dans la classe E-Gazelles.

Tel que promis sur poleposition.ca dans la nouvelle du week-end dernier vous annonçant le classement final de l'édition 2019 de ce Rallye-Raid réservé aux équipages féminins, nous vous présentons l'entrevue de Stéphanie à propos de cette expérience hors du commun...
 
Stéphanie, comment s'est passée cette édition 2019 dans la classe E-Gazelles ?
 
« C’est une nouvelle catégorie, alors il y avait seulement 8 véhicules entièrement électriques inscrits. À vrai dire, ce ne sont pas des voitures adaptées pour le désert, mais nous avons tout de même bien fait. J’ai aimé mon expérience, car c’était très différent des éditions passées en camion à essence. J’ai été impressionnée par ce défi.»
 
Comment s’est passé ton adaptation d'un véhicule à essence 4 X 4 à un électrique à deux roues motrices ?
 
« C’est plus de travail qu'avec un camion à moteur thermique et 4 roues motrices, car nous ne pouvions pas passer partout. Normalement, je vais tout droit, mais en électrique, il faut prévoir le coup, on ne peut pas passer dans les dunes où il y a trop de sable ou dans les herbes à chameaux. J’ai fait le saut lors du prologue, car je suis restée coincée dans le sable à 500 mètres de la ligne de départ ! Par contre, c’est spécial de ne pas entendre de bruit, vu que c’est un moteur électrique. C’est comme se promener sur un gros bateau dans le désert ! Donc même si ce n'est pas encore un véhicule bien adapté pour le Rallye-raid, je pense qu'il y a tout de même quelque chose de bien à faire à long terme avec cette catégorie.»
 
Vous êtes arrivées deuxièmesè dans votre classe. Un résultat qui te satsifait ?
 
« Si je n’avais pas fait une erreur la deuxième journée, je pense que nous aurions remporté le rallye. Au final, nous étions à quelques kilomètres d’écart des premières. Je n’ai pas réussi à remonter la pente après mon erreur, bien que nous ayons remporté plusieurs étapes.»
 
C’était également une première participation pour ta coéquipière, comment ça s’est déroulé pour elle ?
 
« Aurélie Dard a été une super coéquipière. C’est une actuaire, alors elle sait très bien calculer, ce qui est utile dans les moments où on a besoin d’un calcul rapide. Je lui ai appris quelques trucs aussi, par rapport au rallye. C’est certain que ce fut de l’adaptation vu qu’on se ne connaissait pas.»
 
Quand on pense véhicule électrique, on pense inévitablement recherge de la batterie. Mais dans le désert, comment as-tu fait pour charger la batterie du camion ?
 
« Premièrement, pour ménager la batterie, je ne freinais pas, je laissais le camion ralentir par lui-même. Nous chargions le camion au bivouac le soir, et nous avions des panneaux solaires qui nous suivaient lors des étapes marathon. Ça a fonctionné comme ça !»
 
Referas-tu l’édition 2020 en véhicule électrique ?
 
« Je n’y retournerais pas avec le même camion électrique, parce qu’il n’était pas fait pour franchir les dunes, ce que j’aime faire ! C’était bien de réaliser le rallye au moins une fois dans ces conditions, je considère que c’est une belle expérience que je recommande aux personnes qui voudraient y participer pour la première fois. Mais à l'avenir, j’irai peut-être voir une compagnie du Québec pour me renseigner s’ils ont des prototypes de véhicules électriques, mais sinon j’aimerais bien y retourner avec mon camion personnel pour gagner au niveau toutes-catégories. L’an dernier, j’étais en première place lorsqu'un bris mécanique à la dernière étape nous a enlevé la victoire. J'aimerais donc retourner me battre pour la victoire toutes-catégories.»