Les incertitudes liées au retrait des manufacturiers du Championnat du monde de Rallycross, l'absence de la Coupe Porsche GT3 l'an prochain, les projets de nouvelles séries au GP3R... Dans cette seconde partie de l'entrevue exclusive de Dominic Fugère, nous abordons avec le DG du GP3R l'ensemble de ces points...
Dominic, avec la Coupe Porsche GT3 Canada qui ne reviendra pas lors de l’édition 2019, quelles séries sont envisagées pour son remplacement ?
« Un paquet de…! Malheureusement, il s’agit d’une question à laquelle je ne peux pas répondre pour l’instant. C’est une annonce que nous allons faire quand le temps viendra, mais pour s’assurer qu’il n’y ait pas de malentendu dans nos négociations, je ne peux le divulguer.»
Les fans pourraient-ils voir le retour d'une série internationale, totalement absente cette année du second week-end de l'événement ?
« Oui. Ce que je peux dire, c’est que toutes les séries que nous envisageons ou à peu près, sont des séries d’où les pilotes ne viennent pas seulement du Canada.»
Est-ce qu’une série d'Endurance, comme par exemple l'MSA Michelin Pilot Challenge, pourrait être envisagée et compatible avec l'horaire actuel de l'événement ?
« Oui, mais en même temps nous sommes loyaux envers la série canadienne de tourisme (CTCC). Cette série améliore son produit d’année en année, et les voitures sont de meilleure qualité au fur et à mesure. Est-ce que c’est comparable au Michelin Pilot Challenge ? Je ne pense pas, mais au niveau de ce qu’ils peuvent offrir à nos fans et au niveau de l’excellente relation que nous avons avec eux, je n’ai pas de raison de vouloir changer cette série-là qui est proche, en terme de voitures en piste des GT et TCR qu'on retrouve en IMSA Michelin Pilot Challenge. John Bondar, promoteur du CTCC, remplit ses engagements année après année.»
Penses-tu que les fans du GP3R aimeraient revoir une grande série de monoplaces sur le circuit ?
« Ce que les fans du GP3R veulent voir, ce sont de belles bagarres en piste, des pilotes et des voitures avec lesquelles ils sont capables de s’identifier. Le problème des monoplaces, que nous avons eu durant de nombreuses années au GP3R, c’est qu’il n’y avait pas de bagarres car les budgets étaient très élevés par rapport à la capacité de payer des pilotes. Tout le monde courrait alors avec les fesses serrées, que ça soit en IndyCar, Indy Lights ou même en Star Mazda. Tu cours et la seule chose à laquelle tu penses c’est "mon père va être fâché si j’arrache deux coins et que ça coûte 40 000$". ce n'est pas logique mais puisque les budgets sont élevés, les voitures fragiles, ça ne livre pas le genre de spectacle que nos fans aiment. Ceci étant dit, est-ce que je pense que ça peut changer ? Oui. Est-ce qu’il y a des séries qui sont mieux adaptées ? Oui. Je prends l’exemple de la Formule 3 et la Formule 4, leurs affaires ne sont pas mal parties. Si on réalise que c’est une avenue vers laquelle nous voulons aller, nous nous assurerons que ce soit des courses et non des parades. C’est l’argument numéro un. C’est pour cela que le Rallycross et le NASCAR Pinty’s nous donnent des bons spectacles. Quant à l'absence en 2019 de la Coupe Porsche, je suis déçu car ce sont de belles voitures avec une belle mécanique que les gens aimaient voir dans les paddocks, mais point de vue spectacle, c’était moins bon.»
Comment vois-tu l’évolution du Rallycross ? A-t-il de l'avenir malgré les retraits des manufacturiers ?
« Au niveau mondial, il y a une transition qui est en train de se faire, qui est déstabilisante comme le sont souvent les transitions. Mais nous, on pense vraiment être sur la bonne voie. Oui il y a l’électrique qui s’en vient, on va voir comment ça se passe. Comme je le dis souvent, je ne pense pas que la voiture électrique c’est l’avenir, je pense que la voiture électrique fait partie de l’avenir et que le sport automobile va faire partie de l’avenir. C’est pour cela que nous sommes en position pour avoir une partie de nos activités qui se dirigent vers cela. Nous n’allons pas faire la transition complète vers l’électrique, nous allons quand même garder notre fonds de commerce. Les modes, ça part et ça revient. Nous sommes confiants que le groupe en place va bien traverser ça. Pour le reste, je pense que le Rallycross vit encore bien, les fans sont de plus en plus intéressés par la discipline. L’année prochaine, il y aura de nouveau l'Americas Rallycross Championship (ARA) en soutien du Championnat mondial (WRX) et comme le WRX n'ira pas à Austin, Trois-Rivières sera le seul endroit au monde où il y aura les deux championnats réunis. C’est toute une marque de confiance.»
*** Dominic Fugère reviendra sur sa vision de l'évolution du Rallycross dans un article exclusif qui paraîtra prochainement dans le magazine Pole-Position...