La 86ème édition des 24 Heures du Mans a couronné un tout nouveau vainqueur : Toyota ! Le constructeur japonais décroche son premier succès à la classique d'Endurance après de multiples tentatives infructueuses depuis 1985. Fernando Alonso lui, gagne Le Mans dès sa première participation ! Sébastien Buemi et Kazuki Nakajima, ses coéquipiers, sont eux aussi récompensés de leur opiniâtreté. 256 900 spectateurs ont assisté à ce triomphe.
Hier, samedi 16 juin à 15 heures, le champion de tennis Rafael Nadal donnait le départ de cette édition 2018 des 24 Heures du Mans. En tête au 1er virage, les deux Toyota... 24 heures plus tard, au terme d'une course où seuls les deux prototypes japonais ont occupé le 1er rang, la victoire est enfin acquise pour la marque, la seconde japonaise après Mazda en 1991.
Toyota courait en vain après ce succès depuis plus de 30 ans. Fernando Alonso lui, n'a pas attendu aussi longtemps : double champion du monde de F1, il décroche la victoire dès sa première participation, imitant en ce sens Nico Hülkenberg, lauréat pour sa seule participation à ce jour, avec avec Porsche en 2015. L’Espagnol s’impose avec des équipiers valeureux, Sébastien Buemi et Kazuki Nakajima, qui avaient connu tant de désillusions ces dernières années, au volant d’une TS050 Hybrid enfin partaitement fiable mais, il faut bien l'avouer, jamais poussée à la limite faute d'adversaire à sa taille.
En fait, seule l'autre TS050 Hybrid aurait pu empêcher le trio Alonso-Buemi-Nakajima de s'imposer, d'autant qu'une pénalité d'une minute écopée par Buemi durant la nuit pour avoir roulé trop vite dans une zone de neutralisation aurait pu définitivement permettre à la No.7 de Mike Conway, Kamui Kobayashi et José-Maria Lopez de l'emporter. Mais Alonso effectua un relais impressionnant en milieu de nuit, gagnant plusieurs secondes au tour sur Lopez. Et à 90 minutes de l'arrivée, un léger souci d'alimentation en essence pour Kobayashi vint sceller l'issue d'une course qui n'a jamais été très passionnante. Reléguée à deux tours, la seconde Toyota a ainsi complété le doublé.
Fernando Alonso s’enthousiasmait évidemment de son triomphe qui le rapproche un peu plus de son objectif de Triple Couronne (titre mondial F1, 24 Herures du Mans et Indy 500 - la seule victoire qui manque à son palmarès désormais): « C’est dommage que les 24 Heures du Mans n’arrivent qu’une fois par an, ils devraient organiser ça toutes les 2 ou 3 semaines ».
La première LM P1 non hybride se classe troisième, il s’agit de la Rebellion R13 du trio Thomas Laurent-Gustavo Menezes-Mathias Beche. Cet équipage a toutefois concédé pas moins de 12 tours, soit plus d'une heure, à la voiture gagnante. Ils devancent d'un tour l'autre Rebellion, celle de Bruno Senna, Neel Jani et André Lotterer. En LM P2, les équipages privés s’en sont donné à cœur joie. La victoire revient à l’Oreca 07 du G-Drive Racing de Rusinov-Vergne-Pizzitola, par ailleurs 5ème toutes-catégories, à 19 tours.
On espérait une course plus disputée en classe GTE Pro, mais Porsche s’est offert un très joli cadeau d’anniversaire pour ses 70 ans, en dominant la catégorie. La 911 RSR livrée "cochon rose", en référence à son passé illustre au temps des 917 des années 1970, l'a emporté avec le trio Laurens Vanthoor, Michael Christensen et Kevin Estre. Une autre 911 RSR officielle, celle de Lietz-Bruni-Makowiecki termine 2ème, devant deux Ford GT. Les Corvette, BMW, Ferrari et surtout Aston Martin n'ont jamais été dans la course à la victoire.
En classe GTE Am enfin, Porsche domine également la catégorie avec l’équipe du Dempsey Proton Racing, devant les yeux de l’acteur américain Patrick Dempsey. Campbell-Ried-Andlauer sont les vainqueurs. Le seul canadien inscrit, Paul Dalla Lana (Aston Martin) a renoncé en début de nuit.
Classement final complet : https://assets.lemans.org/explorer/pdf/courses/2018/24-heures-du-mans/classification/race/24-heures-du-mans-2018-final-classification-summary.pdf
** Reportage avec toutes nos photos exclusives de cet événement dans la prochaine édition du magazine Pole-Position.