Depuis le milieu des années 1970, le Grand Prix de Long Beach, en banlieue de Los Angeles, est un rendez-vous incontournable dans le monde du sport automobile. D'abord événement de Formule 5000 puis de Formule 1, il est devenu dès les années 1980 le second plus important rendez-vous de la saison en IndyCar, après l'Indy 500.

Cette fin de semaine se déroulait l'édition 2018,  troisième rendez-vous de la saison dans la série IndyCar. Cette piste, étroite par endroits et très large à d'autres au point où les pilotes tentent parfois des manoeuvres de dépassement à 3 ou 4 de large, aura eu raison des ambitions de plusieurs favoris une fois encore. Pour Alexander Rossi, sur sa Dallara-Honda de l'équipe Andretti Autosport, tout s'est déroulé à la perfection, le Californien remportant tous les honneurs : pole position aux qualifs et troisième victoire dans la série au terme de la course de ce dimanche.

Gagné autrefois par Gilles Villeneuve (1979 en F1), Paul Tracy (1993, 2000, 2003 et 2004 en IndyCar) ou, plus récemment par James Hinchcliffe (2017), le Grand prix de Long Beach n'a cette fois pas souri aux pilotes canadiens engagés en IndyCar. Dès le début de la course, Robert Wickens (Schmidt Peterson Motorsports) a dû faire un très long arrêt aux puits après s'être retrouvé avec une boîte de vitesses bloquée. La réparation lui a coûté 12 tours, le forçant à terminer l’épreuve en 22ème position. Son coéquipier James Hinchcliffe a été plus chanceux, terminant la course au 9ème rang, sans toutefois avoir été en mesure de se battre aux avant-postes.

Pour le Montréalais Zachary Claman DeMelo, qui était de retour aux commandes de la seconde Dallara-Honda du Dale Coyne Racing après avoir laissé sa place à Pietro Fittipaldi la semaine précédente à Phoenix (Zach dispute 11 manches cette saison et Fittipaldi le reste), ce fut pire encore. Longtemps dernier sur le tour du meneur, il a frappé le mur au 60ème des 85 tours, causant une neutralisation générale.

Personne d’autre n'a été impliqué dans l’accident mais celui-ci a eu des conséquences désastreuses pour son coéquipier Sébastien Bourdais, qui entrait aux puits au moment de la neutralisation. Pour ne pas risquer une pénalité (les puits étant fermés), Bourdais ne s'est alors pas arrêté pour le ravitaillement et le changement de pneus, repassant une seconde fois au tour suivant, ce qui lui ôtait évidemment toute chance de victoire.

Cela a aussi mis un terme prématuré à la bataille entre ce même Bourdais et Scott Dixon (Chip Ganassi Racing), qui évoluaient alors aux 2ème et 3ème rangs après que le pilote français ait réalisé un dépassement audacieux (4 places gagnées en 1 freinage !) sur Dixon et des retardataires pour prendre la deuxième position. Mais ce dépassement spectaculaire n’avait pas plu au directeur de course puisque Bourdais avait utilisé la ligne de la sortie des puits dans son élan. Il avait donc redonné la position à Dixon. Ce dernier, contrairement à Bourdais, s'arrêta dans sa zone d'arrêt lors de la neutralisation occasionnée par l'accident de Claman DeMelo. Il fut donc pénalisé. C’est finalement en 11ème position que Scott Dixon a terminé, et Sebastien Bourdais en 13ème.

Parmi les belles batailles de ce Grand Prix, celle d'Ed Jones, le second pilote Ganassi, et de la recrue Zach Veach (Andretti Autosport) a retenu l'attention pour la troisième position. C’est finalement Jones qui a remporté le duel, complétant le podium derrière un Alexander Rossi impérial, vainqueur avec une bonne longueur d’avance sur Will Power (Tem Penske).

Au championnat des pilotes, Alexander Rossi mène désormais avec 126 points. Josef Newgarden, le champion en titre, est deuxième. Graham Rahal (Rahal Letterman Lanigan Racing), Sebastien Bourdais et James Hinchcliffe complètent le Top 5.