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Entrevue Stéphanie Pérusse : Bilan d'un Rallye des Gazelles éprouvant...

Entrevue Stéphanie Pérusse : Bilan d'un Rallye des Gazelles éprouvant...

Lundi 9 avril 2018 par Eliane Gilain
Crédit photo: Rallye des Gazelles

Crédit photo: Rallye des Gazelles

Le magazine Pole-Position s’est entretenu avec Stéphanie Pérusse, l’une des participantes canadiennes du Rallye Aïcha des Gazelles. Stéphanie avait terminé en 3ème position lors de l’édition 2017, et cette année elle était en lice pour remporter le rallye alors qu’elle et sa coéquipière Anne-Marie Borg se trouvaient en première position avant qu’un bris mécanique à l'avant-dernière dernière étape les relèguent en 58ème position.

Ne pas remporter ce rallye est une double déception pour l’équipe Canado-française puisque la coéquipière initiale de Pérusse, Florence Deramond, est décédée dans le même temps, suite à des complications lors d’une intervention chirurgicale en lien avec une blessure subie avant l’épreuve.

Stéphanie, c’est une situation inhabituelle que tu as vécu cette année avec l'annonce du décès de Florence. Tu n'a pas eu envie de tout arrêter suite à ce tragique événement ?

« C’est dans les moments d’adversité que tu grandis et que tu deviens plus fort. Contrairement à d’autres Gazelles qui voulaient quitter la course après l’annonce du décès de Florence, je me suis dit que je devais le faire pour elle et pour lui rendre hommage. C’est dans ces moments-là que nous devons retrousser nos manches et continuer en donnant notre 150%. Nous avions son véhicule et malheureusement il n’était pas en bon état, mais nous avons tout de même continué et fait notre maximum. Anne-Marie et moi étions dans ses choses, dans sa tente et son camion, alors on pensait à elle tout le temps. Elle vivait sa vie à cent milles à l’heure, et elle n’aurait pas voulu que j’arrête de vivre ma vie.»

Sportivement, comment compares-tu ton expérience de l’année dernière avec cette année ? Étais-tu mieux préparée sur certains points ?

« Disons que j’ai eu des péripéties au début des deux rallyes. Cette fois-ci, c'était le changement de navigatrice. C’est difficile de se préparer quand tu changes de coéquipière à deux ou trois semaines d’avis. Je pensais être préparée parce que je partais avec Florence, mais au mois de février nous sommes allées nous entraîner et elle s’est blessée à l’épaule. Elle a dû se faire opérer le 19 mars et finalement il y a eu des complications avec les médicaments et elle a fait un arrêt cardiaque. Tu ne peux pas vraiment te préparer à cette situation. Ce que nous pensions avoir bien préparé en avance était le véhicule, mais le préparateur au Maroc n’était pas très bon, tout ce qu’il a fait sur la voiture a brisé durant la course. Ça a été une épreuve très difficile dans tous les sens.»

Penses-tu refaire le rallye pour une troisième année consécutive en 2019 ?

« Il faut que je trouve les commanditaires. Je le referais avec Anne-Marie Borg, car ça a très bien été, on s’est très bien entendu. Nous sommes un bon mélange, car nous n’avons pas nécessairement la même vision et on trouve toujours le juste milieu, ce qui fait que l’on gagne. Par contre si on y retourne l’an prochain, ça devra être avec un bon véhicule.»

Où est ton camion de l’an dernier en ce moment ?

« Il est à Montréal, je suis en train de voir comment je pourrais l’emmener là-bas. Je vais peut-être essayer de l’amener en France.»

Tu n’étais pas la seule Canadienne ni Québécoise à participer. Comment s’est déroulé ta relation avec les autres équipages au cours du rallye ?

« Je parlais souvent aux autres Canadiennes. J’allais les voir, car c’était leur première participation alors je leur offrais mon aide. Je me suis liée d’amitié avec Lyne Moreau avec qui nous avons eu un moment particulier lors de la première étape. Nous étions coincées dans une dune et elle est venue nous sauver, non sans une certaine réticence au début, car elle avait peur de tomber elle-même dans le trou dans lequel nous étions, mais on l’a rassurée. Après coup, elle m’a dit que si elle avait su qui j’étais, elle m’aurait fait confiance sur le champ, mais ça a pris du temps à la convaincre ! C’est un moment qu’elle n’oubliera pas et nous non plus.»

Le Rallye des Gazelles terminé, penses-tu faire d’autres rallyes, disons ici au Québec ?

« S’il y avait des rallyes de 4X4 au Québec, j’aimerais vraiment ça. Mais les rallyes de performance sont une chose différente. Le concept des Gazelles n’existe pas vraiment ailleurs, mais ça serait amusant d’en faire en motoneige ! J’aime beaucoup le concept des Gazelles, c’est très technique et stratégique, ce n’est pas juste la vitesse qui est en jeu. On discute lors des étapes, ce qui nous permet de gagner si on a une stratégie adéquate.»