En point de presse cet après-midi à Montréal, la mairesse Valérie Plante a confirmé l'information à l'effet que la Formule E ne reviendra pas à Montréal l'an prochain. Mais, là où l'on pouvait s'attendre jusqu'à ce matin à ce que ce soit seulement une pause d'un an, il apparaît que les négociations avec les dirigeants de la série n'ont pu aboutir sur l'idée d'une simple pause. Le ePrix de Montréal est donc définitivement annulé, sans possibilité de revoir les monoplaces de Formule E à Montréal en 2019 !
« Au cours des dernières semaines, nous avons travaillé d’arrache-pied pour une décision éclairée concernant l’avenir de la Formule E à Montréal. Comme vous le savez, j’ai pris deux engagements clairs en campagne électorale concernant la FE : ne pas reconduire la course dans les rues du centre-ville de Montréal, les nuisances pour les résidents et les commerçants étant beaucoup trop importantes, alors qu’un quartier complet a été enclavé pendant plusieurs semaines. J’ai aussi pris l’engagement de revoir la participation financière de la Ville de Montréal afin d’établir un partenariat plus respectueux du portefeuille des contribuables » a mentionné Valérie Plante.
Elle a aussi indiqué dans son point de presse que présenter l'événement à un nouvel emplacement à Montréal aurait nécessité des dépenses de 30 à 35 millions de dollars, en plus d’éponger la dette de l’édition 2017 et financer des travaux au circuit Gilles-Villeneuve (création d’un pont à l’ouest du casino) pour le rendre utilisable par les monoplaces de Formule E en 2019. Elle souligne de plus : « nous avons très vite constaté l’énorme problème concernant la recherche de commandites et de subventions, ce dont l’administration précédente était pleinement consciente. Nous avons aussi découvert qu’un important déficit était déjà prévu dès le jour un du dossier. Un autre élément dont l’administration précédente était pleinement consciente » a précisé la mairesse. Enfonçant le clou à propos des décisions prises par son prédécesseur, elle stipule que : « le déficit déjà prévu a donc explosé et il est devenu clair dès le mois de mai, soit deux mois avant la tenue de l’événement, que l’organisation se dirigeait tout droit vers un fiasco financier ».
Valérie Plante a ajouté que c'est l'organisme à but non lucratif Montréal C'est Électrique qui avait signé l'entente avec la FE et aura donc à faire face à d'éventuelles poursuites judiciaires pour bris de contrat, en dépit du fait que tout le monde a pu constater que c'est la Ville de Montréal qui a toujours semblé mener ce dossier et qui a fait l'annonce de la fin prématurée de l'entente avec les promoteurs de la série aujourd'hui. Soulignons par ailleurs que Montréal C’est Électrique avait déjà épuisé son budget avant la tenue du ePrix et puisait dans la marge de crédit octroyée par la ville dès mai !
Montréal C’est Électrique a aujourd’hui pas moins de 6,2 millions de factures impayées. « Nous avons accueilli par le passé des événements sportifs qui ont connu leur lot de difficultés, mais jamais aucun n’a été un aussi grand fiasco financier que le ePrix ! Cette situation est uniquement due à l’improvisation de l’ancienne administration et un montage financier irréaliste, déconnecté, voire douteux » a souligné Valérie Plante, qui a également prétendu ne pas savoir quel serait le montant du dédit financier auquel allait s’exposer Montréal C’est Électrique pour le bris de contrat avec la FE.
Ceci dit, il est plus que regrettable que les dirigeants de la Formule E n'aient pas ouvert la porte à l'idée de la pause d'une année de l'événement. Leur championnat est loin d'avoir acquis une forte crédibilité, avec des épreuves annulées à chaque saison depuis la création de la série il y a 4 ans. Accepter les propositions de la Ville de Montréal aurait démontré leur volonté de bien s’implanter en Amérique du Nord, ce qui est loin d’être réussi à ce jour quand on sait que, rien que sur le continent nord-américain, les courses de Miami, Long Beach et maintenant Montréal ont toutes disparu de leur calendrier au fil des ans.