Porsche et Mercedes qui annoncent courant 2017 leur arrivée en Formule E, mais des estrades vides pour lancer la saison 4 le week-end dernier à Hong Kong… Une organisation soutenue par la FIA et par de puissants commanditaires, mais des courses annulées en cours de saison à chaque année. La dernière en date est l’épreuve prévue en mars prochain au Brésil, qui sera remplacée par Punta del Este, en Uruguay, un site utilisé lors des deux premières saisons, puis abandonné l’an dernier !
La Formule E est une bien étrange discipline dans le monde du sport automobile. Pour certains, elle représente l’avenir, pour d’autres, elle n’est rien d’autre qu’une vitrine médiatique donnant bonne conscience écologique aux manufacturiers impliqués, sans réel avenir.
Les pilotes qui sont en Formule E sont évidemment tous très heureux… Officiellement ! Qu’en est-il vraiment de l’attirance des plus grands champions actuels pour cette série ? Le nom de Nico Rosberg a été cité comme pilote Mercedes en Formule E, le jour où la marque allemande fera son entrée dans la série… Une rumeur qui semble de moins en moins d’actualité.
À vrai dire, peu de pilotes professionnels veulent s’exprimer sur la FE… Ceux qui le font ne sont généralement pas tendres. Le dernier en date est nul autre que le quadruple champion du monde de Formule 1, le pilote Ferrari Sebastian Vettel. Et pour paraphraser un célèbre analyste québécois de hockey, l’Allemand n’y est pas allé avec le dos de la main morte ! « Pour moi, ce n’est pas l’avenir. Les technologies électriques sont peut-être présentement très populaires dans le monde, mais tout qui veut être sincère ne peut considérer la Formule E comme identifiable au sport automobile » a-t-il confié en entrevue à nos collègues du quotidien zurichois (suisse de langue allemande), Blick. « Les voitures ne sont pas rapides et plusieurs pilotes qui roulent en Formule E m’ont confié que le pilotage n’est pas très excitant » a ajouté Vettel.
Il y a plusieurs mois de cela, Pole-Position s’était déjà fait l’écho de propos tenus confidentiellement par l’un des pilotes de la série, qui nous avait avoué que piloter une voiture aussi lourde qu’un prototype mais avec seulement la puissance d’une Formule 1600 ne procurait guère de sensations derrière le volant. Reste que cette série est vue comme la merveille des merveilles en termes de progrès technologique par certains, pour la plupart pas tellement fans de sport automobile il est vrai… Car la FE et la technologie des moteurs tout électriques à encore beaucoup de chemin à parcourir pour être vraiment crédible comme solution d’avenir. La fabrication des matières premières à la fabrication d’un véhicule électrique est présentement plus polluant que bâtir une voiture à moteur à essence, rappelons-le. Pour vous forger une opinion objective, à lire ou relire notre article exclusif au sujet de cette technologie, le ePrix de Montréal et la série, dans l’édition de septembre dernier (Vol.27 No.6) du magazine Pole-Position.
L’administration du premier ePrix de Montréal avait indiqué une affluence de 45 000 personnes lors de son édition inaugurale en juillet dernier. On sait depuis que les spectateurs payants étaient plutôt… dix fois moins ! Qu’adviendra-t-il du second ePrix de Montréal, prévu pour la fin juillet 2018 ? Un nouveau site doit être trouvé, la vente des billets a été arrêtée… Des signes peu encourageants.
Reste que si la FE se cherchait un puissant allié pour augmenter sa crédibilité, elle l’a trouvé avec la Fédération Internationale. La FIA vient en effet de créer un Comité Consultatif Mondial qui a « pour vocation de participer aux orientations futures de la Formule E en tant qu’actrice influente majeure du développement des véhicules électriques et de leur impact sur la réduction des émissions » peut-on lire dans son communiqué. Plusieurs personnalités feront partie de ce comité. Outre le promoteur de la série Alejandro Agag, y siègeront Alain Prost, Gerd Mauser (directeur marketing de Jaguar Land Rover et président de Jaguar Racing), Martin Whitmarsh (ancien directeur sportif de l’équipe McLaren F1), Marco Parroni (directeur marketing de la banque Julius Bär), Lucas di Grassi, champion Formule E en titre et pilote Audi Sport, ou encore Christiana Figueres qui fut, de 2010 à 2016, secrétaire exécutive de la Convention de l'ONU sur les changements climatiques.