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40 ans de Renault en F1 : Partie 3 - Alonso en vedette... (années 2000 + vidéo)

40 ans de Renault en F1 : Partie 3 - Alonso en vedette... (années 2000 + vidéo)

Dimanche 16 juillet 2017 par Philippe Brasseur
Crédit photo: Archives Renault Sport

Crédit photo: Archives Renault Sport

Après les débuts en 1977, les premiers succès dans les années 1980, les titres avec Williams (dont celui de Jacques Villeneuve) dans les années 1990, la présence de Renault en F1 depuis le début du 21ème siècle a alterné les hauts et les bas.

Dans cette troisième partie, nous vous présentons la décennie 2000, marquée tout de même par les deux titres de Fernando Alonso...

2000

Participation réduite sous l'appellation Supertec dans un châssis Arrows A21 piloté par Pedro de la Rosa et Jos Verstappen, et sous l'appellation Playlife dans un châssis Benetton B200 pour Fisichella et Wurz. Une nouvelle saison sans victoire. Mais la grande nouvelle de l'année concerne les pourparlers entre Benetton et Renault, car Renault dessine son plan de retour en F1 avec son propre châssis et son moteur. Le rachat des installations de l'équipe Benetton se concrétisera à l'été.

2001

Renault a racheté l'équipe Benetton et cette acquisition se matérialise par une usine de châssis très moderne, sise à Enstone, près d'Oxford en Grande-Bretagne, tandis qu'à Viry-Châtillon, le moteur Renault retrouve toute sa place. À Enstone, Renault commence à se placer en "double-commande". Le châssis de la saison est siglé B201, il est confié à Giancarlo Fisichella et au futur champion du monde Jenson Button. Le moteur, le RS21, est un V10 de 3 litres mais ce nombre de cylindres excepté, rien ne le rapproche de son prédécesseur. Il s'agit d'un bloc réellement nouveau caractérisé par un angle du V à 101°. Il propose un abaissement spectaculaire de sa hauteur aux culasses et offre des perspectives de puissance en net accroissement : près de 800 ch à 17200 t/m.

2002

Renault signe son retour officiel sous le nom de Renault F1 Team en tant que constructeur de F1 à part entière. Le team accueille un nouvel équipier à côté de Jenson Button, il s'agit de Jarno Trulli. Le châssis Renault produit par Enstone est siglé R202, et le moteur, RS22, toujours plus puissant, 825 ch à 17500 t/m. Button et Trulli frôlent souvent le podium sans jamais parvenir à y accéder.

2003

L'amorce du succès. Renault revient à une appellation à deux chiffres pour le châssis, ce sera R23 et au cours de la saison lui succèdera un R23B, tandis que le moteur porte le sigle RS23. Le châssis innove dans plusieurs domaines, le moteur progresse également. Il est très allégé et son régime de rotation touche les 18000 t/m. Un nouveau pilote remplace Button : il était le pilote-essayeur de l'équipe en 2002, il s'appelle Fernando Alonso. Au GP de Hongrie, le moment tant attendu arrive, Alonso signe la pole position, il gagne la course en prenant un tour d'avance à Michael Schumacher, maître incontesté de la F1 chez Ferrari depuis plusieurs années. Renault reste en 4ème position au classement mondial des constructeurs de F1.

2004

Depuis de long mois, une réalité se fait jour. Pour obtenir la pleine puissance de l'actuel moteur Renault 3 litres 10 cylindres en V à 101°, il faut sacrifier un peu de cette fiabilité qui a toujours fait la réputation des moteurs Renault en F1. A ce constat s'ajoute une nouvelle obligation : à compter de 2004, on ne peut plus impunément changer les moteurs au cours d'un week-end de Grand Prix, il faut un seul moteur pour toute la fin de semaine. Aussi, Renault Sport décide de revenir à ses fondamentaux, ce qui se traduit par l'abandon du moteur en V à 101° pour revenir à un RS24 plus classique, 10 cylindres en V à 72°. Il atteint une puissance compétitive, 880 ch à 19000 t/m. Alonso et Trulli progressent au classement mondial avec plusieurs podiums, et une victoire pour Trulli, à Monaco. Renault remonte à la 3ème place des constructeurs de F1.

2005

Le résultat idéal. Le règlement de la F1 évolue, et se durcit encore un peu plus. En 2005, un moteur doit tenir deux week-end de course. Et cette nouveauté aura son importance. Alonso demeure le leader des pilotes Renault, Fisichella remplace Trulli. Du point de vue aérodynamique, le châssis R25 est d'une finesse et d'une fiabilité exemplaires. Quant au moteur RS25 lui-même, il offre des performances accrues. Au Grand Prix du Brésil (vidéo ci-dessous), le 17ème des 19 épreuves de 2005 et donc avant même la fin de la saison, Alonso est sacré champion du monde, le premier champion du monde 100% Renault. Cependant, lors de l'avant-dernier GP, au Japon, l'équipe McLaren-Mercedes est revenue au contact de Renault dans le championnat du monde des constructeurs grâce à ses deux pilotes de pointe Kimi Raikkonen et Juan-Pablo Montoya. Ils totalisent dix victoires à eux deux. Résultat : avec 174 points, McLaren-Mercedes talonne Renault et ses 176 points. Jusqu'alors, le plan des motoristes de Viry-Châtillon se déroule comme prévu avec un moteur tous les deux courses. Mais à Viry, on a visé plus haut pour préparer un moteur unique, destiné à une seule course, la Chine, 19ème et dernier rendez-vous. Un moteur qui fait la fierté de tous ses auteurs. Chez McLaren, la fête du titre mondial était anticipée, elle n'aura pas lieu. Avec les plus de 900 ch du moteur Renault derrière lui, Alonso mène la course de bout en bout, et apporte à Renault le titre mondial des constructeurs de F1.

2006

Une année magistrale à laquelle Renault s'est préparé au cours de la saison passée. Car une nouvelle réglementation était annoncée pour 2006, plus difficile encore : si cette réglementation exige toujours un moteur pour deux grands prix, ce moteur doit être désormais un 8 cylindres en V à 90°, de 2,4 litres de cylindrée. Le premier moteur Renault ainsi conçu a tourné au banc à Viry le 9 septembre 2005. Tout au long de la saison le nouveau RS26 va évoluer, notamment grâce à la progression de son régime de rotation qui va friser les 20000 tours/mn et permettre 800 ch à la fin de la saison. Côté châssis, le R26 est doté d'une boite de vitesses à sept rapports, c'est une première pour une Renault F1. Ainsi pourvus, ni Alonso, ni Fisichella ne vont lâcher prise face à l'ogre Schumacher et sa Ferrari. Les pilotes Renault emportent huit victoires dont sept pour le seul Alonso qui conquiert un second titre mondial consécutif, assortis du titre mondial des Constructeurs.

2007

L'équipe Renault a eu le temps de fêter ses succès mais la réalité de 2007 s'impose déjà, plus complexe. La R27 et son moteur RS27, celui-ci étroitement dérivé du moteur de l'an passé, ne permettent ni à Giancarlo Fisichella, ni au Finlandais Heikki Kovalainen qui a remplacé Alonso de briller vraiment. Seul Kovalainen accède une seule fois au podium sur l'ensemble de la saison. D'autre part, Renault Sport a repris des fonctions de motoriste en équipant l'équipe Red Bull Racing où pilotent David Coulthard et Mark Webber. Red Bull-Renault accède à la 5ème place du championnat du monde des constructeurs, l'équipe Renault se classant en 3ème position.

2008

Châssis R28 chez Renault, moteur RS27 modifié chez Renault et chez Red Bull sur un châssis RB4. Les moteurs de F1 ne peuvent plus dépasser 19000 t/m en régime maximal. Pas de changement de pilotes pour Red Bull, toujours Coulthard et Webber, tandis que Renault a transformé son duo de pilotes : Alonso effectue son retour, et son équipier est Nelson Piquet, surnommé Junior car il est le fils d'un célèbre Nelson Piquet, triple champion du monde de F1. La saison est difficile mais Alonso remporte deux épreuves, Red Bull aucune.

2009

A partir de cette année, le règlement change : huit moteurs sont attribués à chaque pilote pour l'ensemble de la saison. Chez Renault, le châssis R29 succède au R28, tandis que le moteur RS27 reçoit de nouvelles évolutions. Alonso tient toujours la place de premier pilote, mais son équipier Piquet Junior sera remplacé après les vacances du mois d'août, faute de bons résultats, au profit du pilote franco-suisse Romain Grosjean. Les résultats sont maigres, un seul podium pour Alonso tandis que le scandale du "crashgate de Singapour" éclate et conduit à la démission du directeur sportif Flavio Briatore. Dans le même temps, l'équipe Red Bull a pris son envol. Le nouveau-venu dans l'équipe, Sebastian Vettel, accumule quatre victoires avec sa RB5 tandis que son équiper Webber en ajoute deux de plus au palmarès de l'équipe Red Bull. Des succès qui permettent d'achever la course au titre mondial en 2ème position, Webber est 4ème, tandis que Red Bull fait un bond au classement mondial des Constructeurs, à la hauteur de la 2ème place.