Nancy Guilbert a été nommée présidente d’Autosport Québec (ASQ) par intérim lorsqu’Erick Baker a quitté ses fonctions en avril 2016. Puis, lors de l’assemblée générale d’ASQ tenue le 19 novembre dernier, elle n’a eu aucune opposition à être nommée présidente officielle de l’organisation, devenant ainsi la première femme élue à ce poste. « J’ai démontré durant les années que je suis quelqu’un d’action et disponible, et ça va bien avec l’image de l’organisation. Pour moi, c’est une continuité, c’était déjà un grand travail » de dire Nancy en parlant du travail d’équipe au sein d’ASQ. « Que je sois présidente ou pas, c’est le même travail » ajoute-t-elle.
Avant, elle était la vice-présidente aux affaires corporatives. Stéphanie Gougeon l'a désormais remplacée à ce poste. D’autres membres ont aussi été promus à des nouveaux postes, tel Gilles Villeneuve, qui était directeur de course de la Coupe Nissan Micra en 2015 et 2016, et qui a été désigné aux affaires sportives. Il supervisera les événements, écoles de pilotage, les licences de pilote et s’assurera que les normes de sécurité soient respectées lors de la saison 2017.
Nancy Guilbert entame donc un mandat d’une durée de deux ans, le tout premier d'une femme à ce poste. Son rôle principal sera d’assurer le bon fonctionnement de l’organisme : « ma préoccupation première sera d’attacher les morceaux ensemble et de m’assurer qu’il y a un équilibre entre les fonctions » explique-t-elle.
Elle est essentiellement là pour assurer une dynamique entre les membres des clubs organisateurs et l’équipe d’ASQ qui mène des projets sur le terrain. Elle voit son rôle comme celui de conciliateur. Parfois, être une femme dans un tel milieu peut paraître intimidant au début. Nancy est d’accord pour dire qu’au Québec nous sommes choyés, les hommes impliqués dans le monde de la course automobile ne stigmatisent pas les femmes. Au contraire, il règne un respect dans les paddocks. Par contre, là où Nancy peut avoir une certaine difficulté vient de son manque d’expérience derrière le volant : « Dans certains dossiers, ce qui est irritant pour l’interlocuteur est plutôt le fait que je ne me sois jamais assise dans une voiture de course. Souvent, la personne me dira alors que je ne peux pas comprendre quelque chose, car je n’ai pas cette expérience-là » déclare-t-elle.
Elle n’a peut-être pas l’expérience d’un pilote de course, mais Nancy Guilbert est issue de la course automobile, et ce, depuis sa tendre enfance. La passion lui a été transmise par son père, Laval Guilbert, pilote, co-pilote et organiseur d'événements. Laval est l’un des premiers pilotes à avoir testé le circuit du Grand Prix de Trois-Rivières en 1966, sur le circuit du parc de l’exposition. L’année d’après, le GP3R naissait. La mère de Nancy était également passionnée de course automobile, elle qui signalait au bord des pistes alors qu'elle était enceinte de 8 mois !
Nancy a également vécu en France et en Afrique. Lorsque le travail de son père ont amené les Guilbert sur le vieux continent, la famille a commencé à s’intéresser au rallye. C’est d’ailleurs Laval qui a initié Jacques L’Estage, décédé récemment et père d'Antoine à cette discipline. Antoine, le pilote qui compte aujourd'hui le plus grand nombre de titres et de victoires en rallye au Canada, est en passant le cousin de Nancy !
Nancy Guilbert n’est pas seulement impliquée dans le monde de la course automobile, elle est également propriétaire de l’entreprise familiale Habilité LG, un magasin d’équipement pour les soins à domicile à Saint-Jean-sur-le-Richelieu.
Femme d’affaires dans sa vie professionnelle, Nancy accorde entre 25 et 30 heures hebdomadaires à Auto Sport Québec, en plus de travailler à temps plein dans l’entreprise familiale. Elle n’est à la tête de l’organisme que depuis 2 mois que, déjà, elle a plusieurs projets qui se dessinent à l’horizon pour ASQ. Elle a notamment mis en place un soutien aux familles pour les officiels lors des week-ends de courses. Ceux qui souhaitent venir avec leurs enfants pourront donc utiliser ce service d’aide.
ASQ a aussi un programme de perfectionnement des officiels de solo et circuit routier. Elle tentera également de profiter de la vague de popularité pour notre sport qui devrait se produire avec les débuts de Lance Stroll en Formule 1 pour démontrer aux gens qu’il y a beaucoup de séries au Québec : « Je crois que la venue de Lance Stroll et la Formule E vont redonner un boost à la popularité du sport automobile au Québec, mais il s’agit de canaliser les ressources. Il faudra utiliser le dynamisme pour sensibiliser les gens, pour montrer qu’il y a de la course. C’est mon défi cette année, qu’on soit visible avec cette vague qui va passer » conclut Nancy.