Même si le chouchou de la foule était Ken Block lors du Grand Prix de Trois-Rivières, Sébastien Loeb, un des plus grands pilotes de l'histoire du sport automobile, était en piste le week-end dernier en Rallycross. Le pilote originaire d'Alsace n’a plus rien à prouver. Il a été 9 fois champion du monde des Rallyes (record), en plus d'avoir pris part les dernières années à des courses d'Endurance (une 2ème place aux 24 Heures du Mans sur prototype Pescarolo-Judd), des essais en Formule 1 (équipe Toro Rosso) et deux saisons, en 2014 et 2015, en World Touring Car Championship (W.T.C.C.). Il a donc baigné dans les deux types de séries, circuit routier et rallye. Il n’est donc pas surprenant de le voir en Rallycross, qui regroupe enquelque sorte les deux types de pilotage.
Sa fin de semaine au GP3R ne s’est pas tout à fait déroulée comme il l’espérait puisqu’il n’a pas réussi à se qualifier pour la finale. « On a eu un début de week-end compliqué, on cherchait les réglages. Finalement, on a trouvé un réglage plutôt pas mal. Ça s’est bien passé en qualification, par contre en demi-finale ce n’était pas brillant, je me suis fait enfermer au départ. Ensuite avec la poussière, le rythme n’était pas bon, et je me suis retrouvé éliminé de la finale » nous a-t-il expliqué. Il ajoute : « sinon c’est une belle piste, j'ai pris du plaisir au niveau pilotage ».
Quelques pilotes dans les paddocks ont mentionné que la piste trifluvienne était difficile. Pour Loeb, c’est autre chose : « les circuits ont tous leurs spécificités, Trois-Rivières n’est pas une piste facile c’est sûr, mais c’est à nous, les pilotes, de nous adapter au terrain. En tout cas c’est une piste plaisante, c’était pour moi une bonne expérience ».
Avec sa 4ème place en demi-finale et les points marqués lors des courses de qualification, cela place Sébastien Loeb en 5ème position au championnat, avec 121 points. Son objectif pour le reste de la saison ? « Faire mieux qu’ici ! » nous dit-il en riant. « Ça serait bien de gagner une course à un moment donné. Ça serait aussi bien de marquer des plus gros points que mes adversaires directs au championnat. Je dois également continuer à prendre de l’expérience en Rallycross, parce qu’en même temps, c’est ma première saison donc forcément il y a des trucs à découvrir » précise le pilote de la Peugeot 208 WRX portant le numéro 9, en référence à ses titres mondiaux en rallye.
Sébastien Loeb vise de terminer la saison dans le Top 3 au championnat cette année... Bien que, le Top 1 serait l’idéal pour le pilote ! Mais, comme il l'a toujours été tout au long de sa carrière de pilote, il sait que ce sera mission impossible cette saison. Quant à son avenir en Championnat du monde de Rallycross, le pilote s’est montré catégorique : « L’idée, ce n’est pas de retourner en rallye, pour l’instant je suis parti dans deux disciplines avec Peugeot, le Rallycross et le Rallye-Raid avec des compétitions comme le "Dakar". Je ne vais pas changer tous les ans, je vais continuer dans ces deux séries » déclare Sébastien, dont la rumeur veut qu'il pourrait créer sa propre équipe de Rallycross, toujours avec le soutien de Peugeot bien sûr, à court ou moyen terme.
Le Rallycross regroupe deux disciplines automobiles en une et la série prend de l’ampleur en Europe. La popularité du sport attire des pilotes de haut niveau tels Block, Solberg, Ekström et Loeb. « Le pilotage d'une Supercar de Rallycross est sympa et se rapproche du type de pilotage de rallye. C'est une voiture 4 roues motrices mais il y a plus de chevaux qu'en WRC, donc c'est très agréable à piloter. Les courses sont intenses, avec de la bagarre. Tout ça sur de l’asphalte et de la terre. C’est un mix plutôt sympa, j'aime ça. J’ai plus d’expérience en rallye qu’en circuit, mais le Rallycross est la série qui prend de l’ampleur en Europe et je trouve que c’est une discipline assez spectaculaire, sympa à regarder à la télé aussi » conclut Loeb.
Le contrat de trois ans avec les promoteurs du Championnat du monde de Rallycross est venu à terme en fin de semaine dernière. Reverrons-nous le Rallycross au GP3R l'an prochain ? Si oui, pour une fin de semaine où elle est en vedette ou bien en retournant partager l'affiche avec le NASCAR et les séries de circuit routier comme en 2014 ? Ou, pourquoi pas, le Rallycross à l'affiche du Grand Prix du Canada ? Une idée folle car la FIA n'acceptera sans doute jamais que deux championnats du monde soient regroupées dans un même événement, mais il est permis de rêver non ?